La Hesse n'est pas un test | Hambourg et la place des prostituées | Première victoire pour Pro Reli | Extrême droite, partis en baisse, groupes néos-nazis en hausse
vendredi 16 janvier 2009 à 20:27 - permalien #274
Après Berlin ce sont les autorités de Hambourg qui polémiquent sur la place des prostituées dans la ville hanséatique. Le maire de Hambourg-Mitte, ou se trouve le quartier Saint Pauli, réputé notamment comme étant le quartier des prostitués, veut leur interdire les trottoirs du centre ville, selon le Hamburger Morgenpost. Elles seraient déplacées vers des zones de tolérance, à la périphérie. Selon une loi datant de 1980 la prostitution est autorisée jusqu'ici dans toutes la ville et interdite seulement dans quelques zones strictes. La police de Hambourg s'oppose à ce projet qui encouragerait la prostitution illégale et rendrait difficile la surveillance des prostituées et des maisons closes. Brème a bien interdit la prostitution en ville mais compte 500 prostituées « seulement », contre 2500 à Hambourg. Le SPD approuve le projet du maire de Hambourg-Mitte, à l'inverse de la CDU. Paradoxe: l'autorisation d'ouvrir un « grand bordel » a été récemment délivré à des investisseurs hambourgeois et albanais, dans un quartier de Hambourg-Mitte. Une autorisation qu'aurait souhaité éviter le maire, mais qu'il n'a pu empêcher parce que la zone en question est considérée comme « industrielle ». Impossible donc d'y interdire une entreprise des services du sexes, comme l'on nomme les maisons closes ici. La nouvelle implantation va renforcer la présence de plusieurs bordels déjà établis dans le quartier et inquiète la population locale, pour ses conséquences sur la vie de quartier et l'environnement.
Les initiateurs de la pétition Pro Reli auraient recueilli 195 000 signatures, et remplit ainsi les conditions nécessaires à l'organisation du vote populaire sur le projet de loi qu'ils revendiquent dans leur pétition, rapporte le Berliner Morgenpost. Les églises catholiques et protestantes, la communauté juive, le CDU et le FDP qui sont à l'origine de la campagne Pro Reli, veulent redonner le statut de cours obligatoire aux cours de religion. Les élèves devraient donc choisir entre le cours d'éthique institué comme cours obligatoire dans toutes les écoles berlinoises en 2006, et le cours d'instruction catholique, protestant ou musulman. Un choix délicat pour le maire de Berlin, Klaus Wowereit. Le SPD berlinois souhaiterait que le referendum se déroule plus tôt possible avant d'éviter toute campagne et polémique de longue durée sur cette question. Le quotidien alternatif Tageszeitung souligne de son côté que Berlin est une ville plutôt athée et multi-religieuse. 60% des habitants seraient « sans confession », 21% évangéliques et 9% catholiques, Berlin est par ailleurs la plus grande ville turque en dehors de la Turquie, avec 76 mosquées. Il paraît donc peu crédible de s'y battre contre les cours d'éthiques. Les initiateurs de la campagne Pro Reli ont donc durci leur campagne, tracts et affiches, pour laisser entendre que les cours de religions seraient bannis de l'école -ils sont « seulement » devenus « facultatifs ». Et le méchant mère Wowereit contraindrait les élèves à s'inscrire dans des cours d'éthique qui ne correspondent pas à leurs engagements moraux.
Les services de sécurité de la Verfassunschutz tirent un bilan contrasté de l'évolution actuelle de l'extrême droite. Les partis légaux, NPD, DVU, perdent des adhérents, mais en même temps les groupes locaux, de jeunes néos-nazis radicaux se sont renforcés, note le Tageszeitung. Le NPD devrait être réélu au parlement saxon, il devrait entre au parlement de Thuringe. La DVU elle risque de ne plus avoir de députés au parlement du Brandenbourg, lors des prochaines élections. Les services de sécurité estimaient à 30000 le nombres des extrémistes de droite en 2007. Le NPD compterait 7000 membres. Les groupes néos -nazis locaux rassembleraient 4800 militants. Ils attirent les jeunes parce qu'ils attirent les jeunes, en organisant notamment des manifestations ou ils reprennent des thèmes de l'extrême gauche, l'anti-capitalisme, les affrontements avec les policiers, la solidarité avec la Palestine. Ils développent une défiance croissante à l'égard des partis comme le NPD qu'ils accusent d'être dirigé par des bonzes. Le NPD de son côté fait face à un combat de chefs. Son congrès se tiendra dans deux mois. Andreas Mohlau postule au poste de président du parti. Il veut changer l'orientation du parti d'extrême droite en un parti responsable, capable d'attirer de larges couches d'électeurs. Ceux qui estiment que le combat sans violence est trop libéral doivent rester en dehors du NPD selon lui. Il souhaite constituer un parti de rassemblement national et conservateur. Il n'exclue pas cependant, à la base, dans les communes, des coalitions avec les groupes néos-nazis locaux les Kameradschaften.
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