L'itinéraire tranquille d'un criminel nazi. Aribert Heim était le dernier des grands criminels nazis recherchés. Il serait en fait mort en Egypte en 1992, d'un cancer, après avoir déjoué toutes les recherches. Heim était entré dans le parti nazi dans les années trente. Devenu SS, il fut le médecin de plusieurs camps de concentration dont Buchenwald et Sachsenhausen. Il se livrait à des expériences sur des prisonniers vivants, d'un sadisme qui dépassait celui de tous ses collègues, rapporte le
Frankfurter Allgemeine Zeitung. Curieusement Heim avait été simplement étiqueté comme « collaborateur » des nazis par les américains après la défaite du Reich. Il travaillait comme médecin notamment pour le club de hockey sur glace de Bad Neuheim en 1948. Marié, il s'était installé dans les années cinquante comme médecin gynécologue à Baden-Baden. Il disparaît en septembre 1963. Le lendemain la police frappait à sa porte. Selon son fils il se serait rendu en Egypte en passant par la France, l'Espagne, le Maroc et s'était établi au Caire. Il disposait notamment des revenus de la location d'un immeuble à Berlin, qui lui était adressés par sa soeur. Heim vivait notamment dans un hôtel ou il était devenu un « familier » de l'établissement. Son fils, lui rendit visite. Heim se convertit à l'islam dans les années quatre-vingt sans que l'on sache s'il agissait par conviction ou simplement pour acquérir un nom arabe, Tarek Farid Hussein. Il est probable que le rapprochement de l'Egypte et d'Israël à cette époque et l'ouverture d'une ambassade israélienne au Caire l'avait rendu nerveux. Tout les recherches firent fiasco. Reste à vérifier son décès.
Pape-Merkel: les polémiques sont loin de s'apaiser. Le Vatican a enfin répondu aux critiques venues d'Allemagne en publiant hier un communiqué qui exclut la réintégration de l'évêque Williamson s'il ne revient pas sur son discours de négation de la Shoah, soulignent la plupart des médias. Mais le pape allemand est furieux des critiques de Merkel (voir revue de presse d'hier) et à fait part de son sentiment à un député de la CDU, le parti démocrate chrétien que préside Angela Merkel, elle même protestante, signale le
Frankfurter Allgmeine Zeitung. La chancelière est critiquée également par plusieurs députés, responsables au sein de la CDU et de la CSU, le parti démocrate chrétien bavarois, souligne
Spiegel on line. Le président du Bundestag, Norbert Lammert prend lui aussi le pape sous protection dans un interview au quotidien hambourgeois
Hamburger Abendblatt, contre les critiques mal-intentionnées, sans citer nommément Merkel. Son collègue Wolfgang Thierse, (SPD), catholique et vice-président du parlement avait émis lui ses réserves à l'égard de la politique de rapprochement entamée par le Vatican vis à vis de le fraternité Saint Pie X. Charlotte Knobloch, présidente du consistoire des juifs en Allemagne estime que la prise de position du Vatican est le bon signe. Mais le vice président du consistoire estime que ce n'est qu »un premier pas ». L'ensemble de la communauté à laquelle appartient Williamson est imprégnée d'anti-judaïsme et le pape doit donc selon lui choisir entre le dialogue avec les juifs et la réintégration de la fraternité Pie X. Michaël Friedman, ex vice président du consistoire, personnalité médiatique, accuse lui le pape de « mensonge et d'hypocrisie ». Les jeunes catholiques qui avaient acclamé le pape lors des journées mondiales de la jeunesse à Cologne, sont quant à eux en général déçus et en désaccord avec la politique actuelle du Vatican à l'égard du courant intégriste de Mgr Lefebvre, rapporte le
Tagesspiegel.
Un passé toujours pas dépassé. Une centaine d'écoles en Allemagne porteraient toujours le nom de personnalités liées au nazis. Un chercheur vient notamment d'en recenser 16 dans le seul Land de Saxe après avoir inventorié les noms de 2000 établissements, rapporte le
Tageszeitung. Parmi elles figurent 8 membres du NSDAP, trois des S.A, un S.S, dont les écoles concernées dissimulent en général dans leurs biographie ou sur leur site Web le passé nazi. Les victimes du nazisme, dont Anne Frank, ne donnent leur nom qu'à cinq établissements par contre.
Trou noir pour la Deutsche Bank. La première banque allemande affiche 5,7 milliards de pertes avant impôt pour 2008, et même 6,2 milliards au quatrième trimestre. Le secteur investissement de la banque, pilier de son activité avait affiché un bénéfice record de 4,2 milliards en 2007, et connaît cette fois un déficit record de 8,5 milliards d'euros, souligne le
Financial Times Deutschland. Les résultats du mois de janvier sont certes plus prometteurs, mais le banquier suisse Josef Ackermann qui pilote la Deutsche Bank se garde de tout euphorie. « Les mois qui viennent seront très difficiles pour l'économie mondiale et les défis auxquels seront confrontés notre banque et notre branche sont énormes. Ackerman s'affirme très inquiet en ce qui concerne les « activités de crédits bancaires." Le banquier le plus contesté d'Allemagne qui quittera son poste en 2010 a réaffirmé que la Deutsche Bank n'avait pas besoin d'aide de l'état pour sortir de la passe difficile qu'elle traverse.
Berlin perd ses profs. Nombre de jeunes enseignants cherchent à quitter la capitale pour trouver un poste dans les Länder ou les salaires sont meilleurs, souligne
die Welt. Chaque Land étant responsable de sa politique de formation et d'éducation les revenus des enseignants varient considérablement en Allemagne. Une enseignante, trente ans, mairée, deux enfants touchera à Berlin 2628 euros. Ce qui est certes mieux que les 2257 euros que touchent ses collègues en Saxe, 2400 euros en Thuringe. Mais elle toucherait 3062 euros en Basse-Saxe, 3198 euros en Rhénanie du nord, 3550 en Sarre, 3712 en Bad Würtemberg. 126 jeunes enseignants berlinois postulent actuellement à des postes dans les Länder plus généreux. La capitale allemande manque pourtant d'enseignants, en mathématique et en physique notamment. Le maire de Berlin, Klaus Wowereit propose de fixer une rémunération uniforme dans l'ensemble de la République fédérale, souligne le
Tagesspiegel, avec un plafond, qui permettrait de limiter la concurrence entre Länder pour l'embauche d'enseignants.