Ombre sur la conférence de l'Islam | Suisses et peur des Teutons | Premiers réfugiés irakiens | Merkel emporte le sommet |
samedi 21 mars 2009 à 11:54 - permalien #320
Une mauvaise ombre plane sur la conférence de l'Islam en Allemagne initiée par le ministre de l'intérieur Wolfgang Schäuble. Le procureur de Münich vient en effet d'ouvrir contre plusieurs membre d'associations islamiques une enquête pour fausses déclarations, lavage d'argent sale, dissimulations. Les principales organisations musulmanes sont représentées au sein de la conférence constituée en 2006, et censée devenir l'intermédiaire officiel entre les pouvoirs publics et les populations de religion musulmane vivant en Allemagne. Ogüz Ücüncü, le secrétaire général du mouvement islamiste turc Milli Gorüs, qui est en particulier visé par l'enquête en cours ne siège pas en personne au sein de la conférence de l'Islam, mais son mouvement y participe à la demande de Schäuble. Le ministre de l'intérieur espère développer ainsi une stratégie d'intégration, qui semble vouée à l'échec même si l'on assure au ministère qu'il n'est pas question pour l'instant de changer d'orientation, rapporte le Frankfurter Rundschau. Milli Gorüs avait critiqué l'un des rares acquis de la conférence qui doit permettre d'accentuer la coopération entre les représentants de l'Islam, les autorités judiciaires et policières en ce qui concerne la lutte contre le terrorisme, pour la sécurité. L'enquête ouverte par le procureur concerne également Ibrahim el-Zayat le chef de la communauté islamique en Allemagne (IGD), partie prenante de la conférence en tant que membre du conseil central des musulmans en Allemagne (ZMD). Les soupçons qui pèsent sur el-Zayat, membre des frères musulmans rejaillissent évidemment sur le conseil ou il semble détenir une influence certaine, même s'il y est contesté. Les divergences politiques entre le ZMD et el-Zayat étaient évidentes lors de la guerre à Gaza. Tandis que le ZMD, le consistoire juif et d'autres organisations appelaient Israël et les Palestiniens au cessez le feu, el-Zayat concentrait ses critiques sur la seule responsabilité d'Israël dans l'escalade et reprochait à la chancelière son hostilité à l'égard du Hamas dans un interview publié par le journal d'extrême droite Junge Freiheit.
Lale Agkün responsable des questions concernant l'Islam pour le parti social démocrate, le SPD, revendique de son côté la dissolution de la conférence, mise en cause par les musulmans libéraux. Les organisations islamiques conservatrices ou radicales et leurs fonctionnaires ne représentent pas en effet selon elle les musulmans en Allemagne mais plutôt « l'islam politique ». A l'heure ou le parquet se joint aux renseignements généraux de la Verfassungschütz pour mettre leurs représentants en observation il serait temps selon elle de mettre les freins.
La peur des Suisses du pouvoir teuton. La colère actuelle des Suisses à l'égard du ministre des finances Peer Steinbrück, comparé à un nazi s'explique avant tout par leur crainte à l'égard de l'immigration allemande importante dans la confédération, selon die Welt. Sur 7 millions d'habitants ont compte environ 220 000 Allemands, qui exercent une concurrence croissante non seulement « sur le marché de l'emploi, mais aussi dans la recherche d'un appartement, dans les histoires d'amour ou pour réserver une table au restaurant. En temps de crise cette invasion teutonne accroît les ressentiments. »
Les premiers réfugiés irakiens arrivent en Allemagne. 2500 irakiens, chrétiens le plus souvent, qui avaient fui l'Irak pour la Syrie ou la Jordanie, vont être accueilli en Allemagne ou il pourront s'établir, exercer un métier, s'intégrer, rapporte Spiegel on line. Il s'agit d'hommes et de femmes qui ont été maltraités, torturés, poursuivis pour des raisons politique ou religieuses et ne peuvent pas actuellement retourner chez eux. Parmi les 122 premiers arrivants on compte 60% de chrétiens, 15% de musulmans, 15% de Mandéens -un groupe religieux gnostique vivant en Irak et en Iran. Les réfugiés ont été accueillis dans la région de Hannovre ou ils passeront les dix premiers jours de leur nouvelle vie. Ils disposent d'interprètes, d'experts psy en populations traumatisées, et de quoi satisfaire tous leurs besoins, des vêtements à la nourriture orientale. La première messe en arabe sera célébrée dés lundi précise le pasteur qui les accueille et souligne que le plus important pour est de leur faire sentir qu'ils sont les bienvenus et de leur faire partager ce sentiment de sécurité qu'ils ont perdu depuis des années. Des centaines de milliers d'Irakiens sont réfugiés en Syrie ou en Jordanie, sans perspective de retour actuel dans leur pays et sans perspective non plus de réelle intégration sur place.
Merkel emporte le sommet de Bruxelles. La chancelière a convaincu les pays membres de l'Union de suivre ses recettes de « maîtresse de maison souabe », selon Spiegel on line. Austérité budgétaire et discipline. Seul un mini crédit de 5 milliards a été adopté pour soutenir la conjoncture à l'heure ou les USA raisonnent en centaine de milliards note Spiegel on line. Mais les programmes de conjoncture nationaux doivent d'abord faire la preuve de leur efficacité avant toute autre mesure. Merkel est soutenue sur ce plan par le président Tchèque du conseil européen Miro Topolanek, selon lequel de nouveaux plans de relance et de nouvelles dettes seraient une « idée mortelle ». Dans le même temps la chancelière est la cible des charges de son partenaire social démocrate au gouvernement. Le candidat chancelier, Franck Walter Steinmeier et le président du parti Franz Müntefering, mettent en doute sa crédibilité au niveau international et ses capacités à combattre les effets de la crise économique et financière ou à imposer de nouvelles règles globales sur les marchés financiers souligne le Tagesspiegel . Six mois avant les élections fédérales la campagne électorale est déjà engagée. Mais Angela Merkel a choisi de ne pas répondre aux attaques, mais de contourner l'adversaire en remerciant ostensiblement le SPD et le ministre des finances social-démocrate Peer Steinbrück de leur action pour réduire les dépenses face à la crise.
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