Allemagne: les libéraux sortent renforcés du scrutin, débâcle pour le SPD et succès pour les Verts
lundi 8 juin 2009 à 12:41 - permalien #375
Mathématiquement le résultat est impitoyable pour les sociaux démocrates allemands: 20,8 % des voix contre 37,9% pour l'Union chrétienne CDU/CSU. 17 points d'écarts quelle débâcle! « Que les Allemands ne s'intéressent que bar la bande aux élections européennes on pouvait s'y attendre. Mais que les électeurs décidés à participer au scrutin en profite pour marquer leur désintérêt massif à l'égard de la social démocratie surprend même les pessimistes au sein du SPD »,commente Spiegel on line.Lors du scrutin de 2004 le SPD avait déjà enregistré un score catastrophique, avec 21,5%. Il conserve donc le même nombre de députés au parlement de Bruxelles, 23 sur les 99 de la représentation allemande. Piètre consolation. En 2004 le gouvernement Schröder, les sociaux démocrates et les Verts, gouvernaient l'Allemagne et le SPD avait fait les frais de la douloureuse politique des réformes « sociales » de l'ex chancelier. Cinq ans plus tard il n'arrive toujours pas à s'en relever. Le bilan est catastrophique pour Franck Walter Steinmeier, ministre des affaires étrangères et candidat chancelier, il vient de rater en beauté sa première confrontation grandeur nature avec Merkel. « Peut être faudra-t-il qu'une nouvelle génération prenne la direction du parti et un certain nombre de nouvelles élections, pour que le SPD regagne la confiance des électeurs, estime le Berliner Zeitung. »
Le taux de participation de 43,3% des votants seulement, interdit certes toute extrapolation fiable pour les prochaines élections fédérales. « Les élections de dimanche ne constituent pas un test crédible pour le scrutin du 27 septembre prochain, selon le Stuttgarter Zeitung. La faible participation est traditionnellement bénéfique aux démocrates chrétiens. Le SPD n'a pas tiré profit de sa remontée dans la cote d'estime des électeurs ces derniers mois. Avec 0,8, il est égalité avec la CDU(0,9) aujourd'hui, alors qu'il avait plongé en 2004 affichant alors un score de -0,4 contre +0,5 pour les démocrates chrétiens.
Et derrière les apparences le score de la CDU, le parti d'Angela Merkel n'a rien d'un triomphe. Avec 30,7% le parti démocrate chrétien encaisse un recul de 5,8 points sur son score de 2004. L'Union chrétienne perd 7 députés européens sur les 49 de son groupe qui siégeaient à Bruxelles. L'exception bavaroise a encore une fois sauvé la mise. La CDU d'Angela Merkel est à bout de souffle et voile ses défaites jusqu'à présent grâce aux débâcles du SPD. Mais cette fois le SPD est à bout de course et la CDU se heurte à ses propres limites. Seule la CSU, la petite soeur de la CDU, qui rassemble 48,1% des voix dans le seul Land ou elle se présente, totalisant 7,2 % des suffrages de l'ensemble des électeurs allemands (contre 8% en 2004), regonfle encore le score de l'Union chrétienne CDU/CSU, note le Süddeutsche Zeitung.
Une perte en partie compensée par le succès des libéraux du FDP, qui font figure de vainqueurs du scrutin. Avec 11 % des voix contre 6,1% en 2004, leur progression bas tous les records. Défenseurs inconditionnels de l'économie de marché ils attirent les voix des chrétiens démocrates déçus de la politique « social-démocrate » de la chancelière. Avec 5 députés supplémentaires ils vont renforcer le groupe des libéraux à Bruxelles confortant avec la CSU bavaroise les tendances libérales de la délégation allemande, le rejet notamment des interventions de l'état dans le cadre de la crise. Une évolution qui pourrait compliquer les relations Paris-Berlin. A fortiori si l'alliance CDU/CSU et libéraux emporte les prochaines élections fédérales.
Les Verts allemands avec 12,1% des voix contre 11,9% en 2004 ressortent du scrutin confortés dans leur statut de troisième parti allemand, et gagnent un siège au parlement de Bruxelles avec 14 députés. Ils vont profiter de la poussée verte notable en Europe. Dans les élections communales qui se déroulaient en même temps que les élections européennes les écologistes ont connu par ailleurs des succès inattendus à Stuttgart ou Berlin. Un véritable tremblement de terre selon le Stuttgarter Zeitung. Le parti die Linke, la Gauche, qui a inspiré le parti la Gauche de Jean Luc Mélanchon en France, enregistre enfin une petite progression avec 7,5% -contre 6,1% en 2004. Il gagne un siège et enverra huit député à Bruxelles.
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