mercredi 30 septembre 2009

Avis de tempête sur le SPD.

La stratégie de Franck Walter Steinmeier pour rester à la tête du SPD après la défaite de dimanche, ne convainc pas plus son parti que sa campagne électorale n'avait mobilisé les électeurs. Élu à la tête du groupe parlementaire social-démocrate au Bundestag mardi, il est déjà contesté. « Qu'un nouveau départ soit possible avec une personne qui est si liée à  l'agenda 2010  -la politique de réforme et de restrictions des acquis sociaux impulsées par l'ex chancelier Schröder dont Steinmeier était le bras droit ndr-, laisse "plus que sceptique" Franziska Drohsel, la cheffe des jeunesses socialistes rapporte le Frankfurter Runschau.
Le président du SPD, Franz Müntefering, un « schröderien » comme Steinmeier, a du annoncer sa démission dés lundi, après la volée de critiques essuyée au sein de la direction du SPD, réunie pour tirer les leçons du scrutin. Hubertus Heil, le secrétaire général du SPD, faisait de même mardi, annonçant qu'il ne se représenterait pas à ce poste lors du congrès du parti du 13 novembre prochain. Peer Steinbrück enfin, ministre des finances du gouvernement Merkel et porte-voix de la droite du SPD, annonçait de son côté renoncer à l'avance à tout autre poste que son siège de député.
Les noms de leurs remplaçants potentiels font les unes de tous les quotidiens allemands.
Siegmar Gabriel, réélu haut la main dans sa circonscription -proche du site de stockage des déchets nucléaires d'Asse II-, pourrait devenir le nouveau président du SPD. Il avait donné un coup de fouet à la campagne électorale des sociaux démocrates, en portant quotidiennement le fer contre les projets des démocrates chrétiens et des libéraux de poursuivre l'exploitation des centrales nucléaires au delà des limites imposées par « la loi de sortie de l'atome », adoptée sous le gouvernement Schröder. Une question qui pourrait provoquer les premières confrontations du nouveau gouvernement Merkel-Westerwelle avec l'opinion. Gabriel avait senti venir la catastrophe électorale et saisi l'occasion pour apparaître au lendemain de la défaite comme l'homme du recours.
Andrea Nahles, porte parole de la gauche du SPD pourrait devenir la nouvelle secrétaire générale. Un poste qu'elle avait failli emporter à l'arrachée, contre les voeux de Müntefering et des « schröderiens » il y a quatre ans.
Olaf Scholz, ancien ministre du travail et président du SPD hambourgeois, a mis lui les pieds dans le plat mercredi, en désignant explicitement les causes de la défaite cataclysmique de son parti: « le SPD a assaini les bases de l'état social allemand à l'aide de sa politique de ces dernières années. Mais ces réformes n'étaient pas toujours bénéfiques, du point de vue de leurs conséquences sur la vie des citoyens. C'est cela que nous devons revoir », souligne-t-il dans le Hamburger Abendblatt.
Une façon diplomatique de se porter candidat à la tête du parti, sans heurter de front les courants de droite et les « pragmatiques », partisans des « réformes Schröder » et qui restent majoritaire au sein du groupe parlementaire du SPD. Il en profite pour ouvrir la porte à d'eventuels accords alliances avec le parti « la Gauche ». « Nous ne devons pas passer notre temps à tracer des frontières qui nous séparent des autres, souligne-t-il ». Et Lafontaine n'est pas un obstacle à tout rapprochement entre le SPD et le parti la Gauche, selon lui.
(Des affirmations que Scholz a tempérées ensuite, précisant que rien n'a changé depuis dimanche à ce sujet: les positions de la Gauche de Lafontaine interdisent tout accord politique fédéral aujourd'hui avec ce parti.)
« C'est une équipe qui doit maintenant diriger le parti, affirme-t-il par ailleurs. ET  Klaus Wowereit, le maire de Berlin, qui dirige la ville aux côtés du parti la Gauche en sera évidemment. Il avait critiqué dés dimanche les réformes schröderiennes, et la réforme fétiche de Franz Müntefering, la retraite à 67 ans, causes profondes du déclin électoral du SPD, selon lui. Le SPD berlinois poursuivait le lundi en soulignant que la réforme du parti social démocrate passait par un changement complet de sa direction et la révision de sa politique.
Mais cela est-il possible? Steinmeier a été élu lundi à la tête des députés sociaux démocrates avec 88 % des voix. Il ne partage ni le point de vue de Scholz, ni celui de Wowereit pour ne pas parler de Franziska Drohsel, évidemment. Et un tournant à gauche est une perspective que rejette déjà Joachim Poß, vice-président du groupe parlementaire, note le Berliner Zeitung. "C'est exactement ce que nous ne devons pas faire. Notre tradition est au centre gauche", assure-t-il, et doit le rester.
Hartmut Meine, responsable de l'IG Metall de la région de Hanovre, ou se trouvent notamment les usines du groupe VW, recommande lui au contraire au SPD de travailler à moyen terme à la constitution d'une majorité à gauche de la CDU, rapporte le quotidien économique Handelsblatt. Un processus de dialogue devrait être engagé selon lui entre les partis, SPD, Verts, la Gauche. L'objectif doit être d'arriver à un accord pour les prochaines élections de 2013 . Le SPD doit jeter ses tabous par dessus-bord". Il doit donc "renouer avec son rôle classique de parti des travailleurs et il a besoin de renouveler ses dirigeants, comme son programme". Le parti la Gauche lui aussi doit s'ouvrir et "abandonner ses positions extrémistes, telles que la revendication de sortir de l'Otan."

lundi 28 septembre 2009

Angela Merkel reste chancelière grâce au FDP de Guido Westerwelle

Le FDP sauve la chancelière, selon le Financial Times Deutschland. « Nous avons atteint nos objectifs électoraux, et nous pouvons constituer un gouvernement solide, a-t-elle déclaré devant les militants de la CDU, ravis. Le résultat de l'Union chrétienne (33,9) est pourtant loin d'être brillant. C'est le plus mauvais depuis la fondation de la République fédérale après le score de 1949. Mais grâce au 14,9% du FDP, cela suffira pour faire une coalition stable. 
Merkel « a encaissé un mauvais résultat et elle gagne pourtant, résume de son côté le quotidien économique Handelsblatt. Grâce au FDP elle peut rester chancelière. "Vous êtes heureux? », demandera-t-elle aux militants de la CDU rassemblés dimanche soir. « Je le suis aussi ». « Elle est respectée dans son parti, même si on le l'aime que trop rarement. Mais cette fois les applaudissements pour Angela Merkel ne cessent pas ».
Le FDP lui risque de payer cher sa victoire cependant h selon le Süddeutsche Zeitung. Dans l'immédiat cela va lui rapporter le poste de vice-chancelier et plusieurs ministères importants. « Mais c'en est fini des promesses en l'air et des réductions d'impôts à tout vent, auxquelles s'était jointe d'ailleurs la CSU -à ses dépends. Baisser les impôts avec des centaines de milliers d'euros de dettes pour relancer une croissance forte, cela reviendrait à jouer à la roulette russe avec la société allemande ». Quant à la chancelière, aux côtés du FDP, elle ne pourra plus s'abriter comme elle le faisait derrière le SPD pour résister aux exigences de l'aile économique de son parti. Les pressions vont s'accroître. Et si elle continue à jouer son rôle de « Mutti », mère de la nation, elle aura quelques problèmes . Mais si elle devient une « dame de fer » elle perdra sa renommée sa réputation populaire. Cela signifie que l'age d'or d'Angela est terminé.
« Merkel avait su devenir la meilleure chancelière social-démocrate que le SPD pouvait espérer au sein de la grande coalition, souligne le Tageszeitung. C'est maintenant du passé. » Le flou politique dont s'était entouré Merkel va s'éclaircir dans les quatre années qui viennent: « réduction d'impôts pour les privilégiés financées par une hausse de la TVA, pour tous réduction des compensations sociales, c'est pour cela que le FDP a été élu. » Nous serons toujours gouvernés par une chancelière charmante et rassurante. Mais bien des choses vont changer.
« Le temps du consensus est terminé ». A partir d'aujourd'hui.
Le FDP va ouvrir les négociations avec la CDU/CSU pour la constitution du gouvernement au mieux de sa forme, souligne die Welt, alors que les démocrates chrétiens à l'inverse ont encaissé un nouveau recul. « L'union a perdu son profil ces dernières années et elle est restée cette fois encore au dessous de ses possibilités », selon Sabine Leutheusser-Schnarrenberger, membre de la direction du FDP. « La coalition noir-jaune -l'alliance de la CDU et du FDP, symbolisée par les couleurs fétiches des deux partis- n'est possible que grâce au FDP. » Et le parti libéral le doit à Westerwelle, l'homme que rien n'arrête.
Sous sa direction, le FDP n'a cessé d'améliorer ses résultats au fil des années, dans les élections européennes, fédérales ou dans les Länder, dans 60 consultations életorales sur 67 recensées. Il a surpassé les dirigeants historiques du parti libéral tels que Hans-Dietrich Genscher, Otto Graf Lambsdorff et Klaus Kinkel, qui gouvernèrent aux côtés d'Helmut Kohl. Pour revenir au pouvoir avec la CDU, Westerwelle s'est affiché comme le partenaire exclusif des démocrates chrétiens. Après avoir gouverné avec eux pendant une vingtaine d'années, il entama une cure d'opposition, à la suite de la défaite d'Helmut Kohl face à Schröder en 1998.
Le FDP retrouve maintenant sa place aux côtés de la CDU et de la CSU bavaroise, affaiblies par quatre ans de grande coalition avec le SPD.

dimanche 27 septembre 2009

Le triomphe de Guido Westerwelle, la victoire d'Angela Merkel, et la défaite historique du SPD

Objectifs remplis pour Angela Merkel elle reste chancelière et pourra constituer un nouveau gouvernement avec les libéraux du FDP. le SPD enregistre lui la pire débâcle de son histoire. La Gauche s'offre un petit triomphe et les Verts restent, malgré une beau score, petits derniers. Lire sur mon Berlin Blog.

samedi 26 septembre 2009

Galeie de portraits: Klaus Ernst, vice président du parti la Gauche; Angela Merkel, démocrate chrétienne "social démocrate"; Westerwelle le libéral ferme la porte à Steinmeier; Renate Künast, verte, de gauche autrement.

À Lire sur mon BerlinBlog.

Pan sur le bec!

J'écrivais samedi dernier que les sondages publiés étaient les derniers à être rendus publics. Comme quoi on écrit parfois n'importe quoi. Ils tombent jusqu'à la dernière heure...voir ci dessous.

vendredi 25 septembre 2009

Chacun son sondage | Les services secrets veulent toujours en savoir plus |

Retour au blog, délaissé ces deux derniers jours, ou je n'ai cessé d'écrire non-stop pour mes journaux préférés.
Les dernières nouvelles chaudes à la veille du scrutin, c'est un peu comme un self-service. Les militants de la CDU peuvent se consoler en lisant dans le Tagesspiegel un interview de Mathias Jung, chef de l'institut de sondage « Forschungsgruppe Wahlen », assurant qu'il n'y a pas eu de changement dans les tendances de ces dernières semaines. La CDU et le FDP disposeraient toujours d'une majorité potentielle au Bundestag qui sera élu le 27 septembre. Le SPD lui va encaisser un fiasco et ne dépassera pas 25% des suffrages. Les supporters du SPD de Franck Walter Steinmeier trouveront par contre leur bonheur en lisant les prévisions de l'institut de sondage Forsa, selon lequel la CDU chute encore, à 33% cette fois. Tandis que le FDP se maintient lui à 14% . Les deux réunis font jeu égal sans plus avec l'opposition SPD (25%), la Gauche (10%) et les Verts (12%). L'issue du scrutin sera donc serrée...
Une fois le SPD est en hausse, une fois la CDU et le FDP se maintiennent commente sardonique le Bild Zeitung, qui rappelle au passage que le "Forschungsgruppe Wahlen" qui s'affirme si sur des ses pronostics s'était planté comme tous les autres en 2005. les instituts de sondage pronostiquaient 41% pour Merkel, elle rassembla seulement 35,2%, plongeant la CDU dans « la dépression ».
Cette fois Infratest dimap ne voit pas de « tendance certaine » à 48 heures du vote et souligne que 25% des électeurs environ n'ont toujours pas choisi pour qui ils allaient voter. « Parfois on voit juste parfois on est à côté de la plaque », souligne de son côté, lucide, le patron de TNS Emnid. Tous les instituts sont au moins d'accord sur un point commente le Bild, avec humour. Horst Schlammer ne sera jamais chancelier!
Révélations de fin de campagne. C'est fou comme les documents discrets, les études « secrètes », débusqués par les médias font la une ces derniers jours. Après les révélations brulantes sur le nucléaire, issues du ministère de l'environnement, de la recherche ou de l'industrie, cette fois c'est le ministre de l'intérieur de Wolfgang Schäuble (CDU) qui en fait les frais, note Spiegel on line. Une étude de ses services propose de négocier pour la prochaine coalition gouvernementale le renfort des pouvoirs des services de renseignements qui aurait à l'avenir accès aux données personnelles des citoyens, ou pourraient mettre les ordinateur privés sous surveillance, tous privilèges réservés jusqu'ici à la police criminelle et à la justice,. Un projet qui a déclenché aussitôt les protestations véhémentes du parti libéral FDP et du SPD. Le porte parole de Wolfgang Schäuble assure que ces revendications sont de simples « souhaits » des services du ministère et n'ont rien à voir avec un cahier de charge pour le futur gouvernement d'Angela Merkel.

mercredi 23 septembre 2009

Les partis ignorent les jeunes | Plan de campagne pour l'atome | Kohl à la rescousse | La grande coalition bis est la plus probable | licenciements pour un petit pain, un lit au débarras et quelques gros raviolis |

Les partis ne savent pas s'adresser aux jeunes. Les moins de 35 constituent l'essentiel des rangs des non-votants. Ce qui n'est guère étonnant: un électeur allemand sur trois est âgé de soixante ans ou plus. Et c'est plutôt cette clientèle que privilégient les grands partis tels que la CDU, le SPD, selon le Frankfurter Rundschau. Ils passent du coup complètement à côté des préoccupations des jeunes. Le quotidien de centre gauche de Francfort signale par exemple un clip vidéo de la CDU qui s'ouvre sur une intro-techno et des images « d'Angela Merkel à Rhöndorf sur la tombe de Konrad Andenauer », et commente:  « bienvenu » dans la campagne de grand-père. Des images qui parlent en effet aux anciens. Mais les jeunes électeurs se préoccupent-ils vraiment de la mémoire d'Adenauer Les gouvernements Schröder, puis Merkel, ont institutionnalisé le travail précaire, et la flexibilité depuis les années quatre-vingt. Les jeunes font les frais de cette politique dés qu'ils abordent le "marché du travail". Les partis en paient le prix auprès des électeurs de moins de 35 ans. Ils sont par ailleurs incapables de comprendre les phénomènes auxquels les jeunes sont confrontés, la violence, les nouveaux médias, Internet. Les Verts sont peyt être les moins touchés, parce qu'ils proposent une autre vision du monde. Faute de motif, d'idéal, qui puisse les mobiliser les jeunes restent en effet chez eux le jour du scrutin, sans complexe.
Le lobby de l'atome avait préparé dans le détail une campagne électorale pour la prolongation de la durée de fonctionnement des centrales nucléaires au delà de 2020, révèle Spiegel on Line. Les argumentaires pour le FDP, la CDU, les producteurs d'électricité tels que E.on étaient soigneusement développés, avec planning de campagne, révèle Spiegel on line . Les exploitants de centrales devaient présenter un profil écolo, insister sur leurs investissements dans les énergies alternatives, se montrer conciliants à l'égard des difficultés rencontrées par le nucléaire, pour faire passer le message « le prolongement du fonctionnement des centrales est le meilleur relai, le plus propre, vers les énergies de demain. E.on dément tout contrat passé avec la boîte de communication à l'origine du document d'une centaine de page. Greenpeace fait remarque qu'en général une agence de ce type ne produit pas un tel dossier « pour rien ». La campagne est en tout cas passée à côté de son objectif. Ce sont les anti-nucléaires, aidés par le ministre de l'environnement social démocrate Sigmar Gabriel qui ont fait l'actualité sur ce terrain.
La campagne de Merkel en panne, Kohl donne un coup de pouce. L'avance de la chancelière et d'une éventuelle coalition CDU-FDP ne cessant de fondre dans les sondages, l'ex chancelier Kohl s'est laissé convaincre de donner un interview au Bild Zeitung. Il est inquiet de l'indécision de l'électorat, et du nombre d'électeurs qui risquent de ne pas aller voter. Kohl plaide pour une coalition des démocrates chrétiens et des libéraux, plus efficace pour sortir de la crise, parce que les deux partis sont en accord sur les "valeurs fondamentales". Une grande coalition du SPD et de la CDU serait un nouveau compromis qui ne permettrait pas à l'Allemagne de déployer toute l'énergie dont elle est capable. Face au danger d'une coalition SPD, la Gauche, Verts, ce serait évidemment « le moindre mal » souligne néammoins l'ex-chancelier.
Une grande coalition est la solution la plus vraisemblable après le 27 septembre. C'est du moins le jugement du psychologue Stephan Grünewald, qui réalise des études en profondeur du comportement des électeurs et a déjà donné des pronostics plus proches de la réalité que ceux des instituts de sondage, prévoyant la victoire du SPD en 2002 et le « pat » SPD/CDU en 2005, souligne le Frankfurter Allgemeine Zeitung. " Ce scrutin est très imprégné par la peur de la crise. Ce qui explique cette campagne sans grand éclat, ou l'on en reste à des généralités pour n'effrayer personne en plus. Les électeurs attendent dans ce contexte que les politiques se comportent comme les parents qui ne s'affrontent pas pendant les périodes difficiles mais se bagarrent en commun pour protéger leurs enfants." Une grande coalition devrait donc plutôt sortir de cette campagne d'apaisement.
Licenciements pour un petit pain, un lit d'enfant au débarras, et quatre raviolis. Les tribunaux ont annulé les licenciements d'un boulanger qui avait été licencié par son employeur parce qu'il avait mangé un petit pain dont il n'avait pas payé la garniture -qu'il voulait tester assure le coupable-, rapporte le Financial Times Deutschland. Acquittement également pour un éboueur qui avait récupéré pour lui un lit d'enfant dont les propriétaires s'étaient débarrassés. Une aide aux personnes âgées a été licenciée par contre sans préavis pour avoir récupéré quelques (gros) raviolis, « Maultaschen », chez une des "mamy" dont elle a la charge, pour se restaurer. rapporte die Welt. Elle travaillait depuis 17 ans, dans l'institution dont elle était salariée.

mardi 22 septembre 2009

CDU, vents contraires à Kiel, Schleswig-Holstein

CDU, le vent tourne à Kiel. On en parle peu mais deux élections régionales ont lieu en même temps que le vote pour le renouvellement du Bundestag dimanche, dans le Land de Schleswig-Holstein (Kiel) et dans le Land de Brandenburg. Le SPD l'emportera sans doute dans le Brandenburg, ou le social démocrate Mathias Platzek, gouverne la région aux côtés de la CDU. La question se posera à nouveau d'une éventuelle alliance rouge-rouge, SPD, La Gauche, dans ce Land de l'ex RDA. Les derniers sondages sont inquiétants par contre pour la CDU à Kiel, rapporte le Hamburger Abendblatt . La grande coalition, SPD, CDU, qui gouvernait le Land a éclaté en juillet dernier, le ministre président démocrate chrétien, Peter Harry Carstensen, fut soupçonné alors d'avoir rompu avec le SPD de Ralf Stegner, pour profiter des élections fédérales le 27 septembre en organisant des élections anticipées dans la Land de Schleswig Holstein le même jour.
La CDU et Angela Mekel étaient alors au plus haut dans les sondages, distançant le SPD à une quinzaine de points. Le jeu paraissait donc en valoir la chandelle et Carstensen se voyait déjà réélu ministre-président à la tête d'une coalition CDU-FDP, noir, jaune, à Kiel. Mais les sondages n'ont cessé au contraire de se dégrader à ses dépends ces dernières semaines. La CDU avec 31%, ne devance plus le SPD que de 3 points. Les Verts (13%) sont au coude à coude avec les Libéraux (14%) et le petit parti de la minorité danoise, SSW (4%), représenté de droit au sein du parlement du Land, n'est pas hostile à une coalition avec les sociaux démocrates et les écologistes, au contraire. Le parti la Gauche ayant par ailleurs toutes les chances de franchir la barre des 5%, la CDU et le FDP qui croyaient déjà la partie gagnée d'avance risque donc de se retrouver minoritaires.
Ce serait la troisième perte d'un Land pour la démocratie chrétienne en quatre semaines (après la Thuringe, et la Sarre) ce qui n'est pas un bon signe pour le vote de ce dimanche pour Angela Merkel. Il indique de toute façon que même avant l'éventuelle constitution d'une majorité CDU-FDP au Bundestag, la CDU a cessé la conquête des Länder entamée sous le gouvernement rouge-vert de Schröder et commencé à subir le mouvement de balancier traditionnel dans les Land, en sa défaveur dans les Land.

lundi 21 septembre 2009

Les Libéraux claquent la porte au nez du SPD et des Verts, qui insistent

Guido Westerwelle, le président du parti libéral (FDP) a fermé la porte dimanche, lors d'un congrès extraordinaire de son parti à toute alliance avec les sociaux démocrates au lendemain du 27 septembre, consacrant les démocrates chrétiens comme ses partenaires exclusifs. Il ne rate pas une occasion de se gausser de Franck-Walter Steinmeier, le candidat chancelier du SPD, qui mobilise ses électeurs pour empêcher un futur gouvernement Merkel-Westerwelle, supposé incarner le retour au « capitalisme rapace », tout en proposant -avec les Verts- de s'allier au libéraux pour accéder à la chancellerie. « Nous n'en serons pas », assène Westerwelle sous les ovations de ses partisans. Une affirmation saluée par Ronald Pofalla, secrétaire général de la CDU d'Angela Merkel, souligne Focus.
Les sociaux démocrates et les Verts mettaient dés lundi les déclarations du FDP en doute. Assurant que la question des alliances commencerait à se poser réellement le 27 septembre après 18 heures, au vu des premières projections de résultats. Rainer Bruderle vice-président du groupe parlementaire libéral réitérait lui que son parti ne fera jamais que refuser en 2009 ce qu'il a déjà refusé en 2005 note le Frankfurter Rundschau . Le FDP n'était pas disponible déjà à l'époque en effet pour la constitution d'un gouvernement SPD, Verts, Libéraux, avec l'ex chancelier Schröder, qui aurait disposé effectivement d'une majorité au Bundestag.
En fermant la porte à ce type d'alliance, le FDP dans l'opposition depuis 1998, réduit à nouveau ses chances de revenir au pouvoir. Il fait le pari de gouverner avec la CDU, après avoir conquis une majorité au parlement avec le parti d'Angela Merkel le 27 septembre au soir. Si ce n'est pas le cas que que fera-t-il? Une coalition CDU, FDP, Verts, à la Jamaïcaine est exclue ont affirmé les Verts, réunis de leur côté ce week-end en conseil fédéral.
Le FDP n'aurait plus alors que la perspective de l'opposition et ne manquerait pas d'être accusé par le SPD et les Verts sans doute d'être à l'origine du renouvellement de la grande coalition Merkel-Steinmeier, CDU, SPD, qu'il critique et à laquelle il veut mettre fin.

Mais Westerwelle a adopté cette politique de fidélité au principe de la CDU/CSU partenaires exclusifs pour deux raisons selon die Welt. C'est un représentant de l'aile libéralo-économique du FDP, qui reste imprégné des années de règne de la coalition d'Helmut Kohl et du parti libéral de Klaus Kinkel. Il veut effacer définitivement par ailleurs l'image d'amateur que lui avait collée Edmund Stoiber en 2002, lorsqu'il se déplaçait en Guido-Mobile, et faisait campagne pour 18% des voix pour le FDP « Spaßpartei », le parti qui fait plaisir. Westerwelle a failli se discréditer totalement alors. Il a choisi depuis de « faire de la crédibilité sa marque de fabrique ».
Fondateur des jeunesses libérales en 1980, il est devenu aujourd'hui le maître incontesté du FDP. Il a écarté les partisans d'un FDP libre de ses alliances, avec le SPD y compris. Au fil de ces dernières années, les démocrates chrétiens déçus de la politique « social-démocrate » de la grande coalition d'Angela Merkel, ont rejoint les rangs de ses électeurs accomplissant la plus « énorme transfusion sanguine de la CDU vers le parti libéral » selon Michael Spreng, ancien conseiller d'Edmund Stoiber. Certains s'étonnent d'un tel succès du parti défenseur du libéralisme à tout crin aujourd'hui. Il rassemble en fait les gagnants d'un système ébranlé par la crise, qui demeurent hostiles au retour de l'état interventionniste, avec l'argent des contribuables. Encore devra-t-il faire passer son point de vue, s'il gouverne avec la CDU. « On avait jamais vu un parti se dévaloriser à une telle vitesse », commente le Tageszeitung. Vendredi le FDP pouvait entendre de la bouche d'Angela Merkel qu'elle ne laisserait passer pratiquement aucune des principales réformes « sociales » des libéraux, inévitables sources de conflits avec la base électorale populaire de la CDU." Deux jours plus tard le FDP se consacrait lui même comme allié exclusif de la démocratie chrétienne". Comme un parti qui ne marchande même pas la mise en oeuvre de son programme.

dimanche 20 septembre 2009

Angela Merkel assurée de la victoire grâce aux "mandats supplémentaires" ?

Qu'est-ce-que les « Überhangmandate », qui pourraient assurer la victoire de la CDU aux élections du 27?. Selon plusieurs spécialistes des mécanismes du scrutin, la CDU et le FDP seraient quasiment assurés d'obtenir la majorité des sièges au Bundestag par le biais des « Überhangmandate », les mandats ou sièges supplémentaires. Même s'ils ne rassemblent à eux deux que 44% des suffrages exprimés selon die Welt. Au Bundestag, chaque parti se voit attribuer un nombre de sièges sur les 596 prévus, en fonction du pourcentage des voix recueillies sur ses listes fédérales, les listes de candidat présentées dans chacun des 16 Länder. Or les électeurs votent deux fois, ou du moins détiennent deux voix. L'une leur sert d'abord à élire le député qui leur convient dans leur propre circonscription au scrutin direct. L'autre leur permet de voter pour la liste d'un parti, dont ils souhaitent assurer la représentativité au niveau fédéral. Il est possible ainsi de panacher ses votes, et de voter CDU pour le candidat de la circonscription et FDP pour la liste du Land concerné, par exemple
Mais au final le nombre total des élus au scrutin direct rassemblés par un parti dans les seize Länder peut être supérieur au nombre de députés auxquels il aurait droit, en fonction du pourcentage des voix rassemblées sur ses listes dans les Länder. Dans ce cas les mandats supplémentaires, « Überhangmandate », visent à compenser cette différence, jusqu'à ce que tous les députés élus au scrutin direct dans les Länder, disposent effectivement de leur siège au parlement. Ces mandats ne sont pas déduits du nombre de siège attribués en fonction du vote par liste, ils s'y ajoutent. La CDU détient actuellement 7 "Überhangmandate" au Bundestag, le SPD 9. Or selon les calculs de plusieurs experts, réalisés d'après les sondages et pronostics actuels dans chaque Land, le nombre des « Überhangmandate » attribués le soir du 27 septembre pourrait être de 16, 25 voire 30, au bénéfice de la CDU, quasi exclusivement selon le Frankfurter Rundschau . Le parti démocrate chrétien en effet devance le SPD d'une dizaine de points au moins dans les sondages, à la différence de 2005 ou ils étaient au coude à coude. Le parti d'Angela Merkel allié au FDP serait assuré ainsi d'une majorité garantie d'avance, même avec 46%, voire 44% des voix seulement à eux deux, grâce au "Überhangmandate". Ce qui s erait une première dans l'histoire de la République
Une perspective qui fait évidemment rugir les Verts, et le SPD qui sonnent l'alarme contre un gouvernement Merkel-Westerwelle illégitime, reposant sur une majorité faussée par les mandats suplémentaires, rapporte die Zeit. L'argument a une certaine force: le tribunal constitutionnel de Karlsruhe a jugé en effet en juillet 2008 que ce mode de compensation des votes n'était pas conforme à la constitution, en raison de son effet négatif accentué: les "Überhangmandate" pour un parti augmentent alors que son score en pourcentage diminue, contredisant ainsi le souhait de l'électeur. Le tribunal avait fixé à 2011 la date limite pour la modification des procédures électorales au Bundestag. Les Verts ont proposé un nouveau mode de scrutin conforme aux recommandations du tribunal en février 2009, dans lequel les "überhangmandate" étaient déduits des sièges attribués par liste dans les Länder. Mais il a été repoussé au parlement avec les voix de la CDU, du FDP ...et du SPD, qui n'a pas osé alors remettre en cause la solidarité gouvernementale avec le parti d'Angela Merkel et s'en mord les doigts aujourd'hui.
Merkel a répondu vendredi lors de sa dernière conférence de presse à la question d'un journaliste à ce propos que: "les « Überhangmandate » ne sont pas des sièges de seconde classe".
Si la majorité de la CDU et du FDP au lendemain du scrutin tenait à ces sièges « en plus », le futur gouvernement Merkel n'en bénéficierait pas moins d'une légitimité critique. « Comment le perdant peut devenir le vainqueur du scrutin », titre Spiegel on line qui estime que ces mécanisme ont quelques similarités avec les élections aux USA, « où George W. Bush fut élu président à l'automne 2000 contre al Gore, alors qu'il avait recueilli moins de voix que lui sur le plan fédéral ».

samedi 19 septembre 2009

Angela Merkel, doutes et incertitudes dans la campagne

Les doutes s'accumulent dans la démocratie chrétienne , sur une victoire que rien ne semblait jusqu'ici pouvoir contester. Lire sur mon Berlin Blog.

Derniers sondages publics avant le vote, le SPD en hausse, CDU et Libéraux toujours majoritaires, la moitié des électeurs ou presque indécis

Les sondages qui viennent d'être publiés seront les derniers avant le vote. Pendant la semaine qui précède l'élection ils sont interdits de publication. Ils révèlent à nouveau une indécision profonde des électeurs. 40% d'entre eux n'auraient toujours pas fait leur choix. La moitié même selon certains instituts. Un tel phénomène ne s'était encore jamais produit. Un facteur qui ôte en fait une bonne part de leur fiabilité aux chiffres actuels. D'ici une semaine ils peuvent encore largement évoluer.
Mais les tendances qu'ils indiquent peuvent redonner espoir au SPD et inquièter la CDU. Le parti de Steinmeier est à la hausse (jusqu'à 26%) depuis le face à face télévisé entre la chancelière et son concurrent, indique die Welt. La CDU d'Angela Merkel stagne par contre, ou recule d'un point ou deux (entre 34 et 37%).
-La coalition noir (CDU), jaune (FDP) obtiendrait toujours la majorité au Bundestag cependant, ou serait à égalité (48% environ) avec le bloc de l'opposition: SPD, Verts, La Gauche.
-Une grande coalition noir (CDU), rouge (SPD), frôlerait les 60%.
-La coalition « Ampel » (feux de croisements) : rouge (SPD), jaune (FDP), Verts, dont rêvent le SPD et les Verts, regrouperait environ 50% des votes. Mais Guido Westerwelle, la chef des libéraux -qui tiennent leur congrès ce dimanche-, vient à nouveau d'exclure ce type de coalition « contre-nature ».
Il n'y aura pas non plus de majorité SPD-Verts, les deux partis rassemblent à eux deux 38% des intentions de vote. Les Verts semblent pâtir de la remontée du SPD note le Tageszeitung.
Le SPD et la Gauche excluent par ailleurs de gouverner ensemble, même s'ils détiennent la majorité des sièges avec les verts au Bundestag -ce qui est d'ailleurs le cas depuis les élections de 2005. Une coalition rouge (SPD), rouge (la Gauche), Verts sera pourtant à terme la seule alternative « crédible » à la coalition noir-jaune que souhaite constituer Angela Merkel au lendemain du 27 septembre. Même Edmund Stoiber, président d'honneur de la CSU estime qu'elle est à l'avenir incontournable, rapporte die Welt.
A défaut Steinmeier ne semble avoir aucune autre perspective de « victoire » crédible à offrir au SPD que de renouer une grande coalition avec la CDU et d'être à nouveau ministre des affaires étrangères d'Angela Merkel. Ce qui n'est pas très mobilisateur pour l'électorat de son parti.

vendredi 18 septembre 2009

Ansbach, après Winnenden, Erfurt: pourquoi ces jeunes deviennent-ils meurtriers fous ?

Pourquoi? L'Amoklauf, le raid du jeune collégien Georg R, armé de cocktails molotov, d'une hache et de couteaux dans les salles de classe du lycée Carolinum à Ansbach, en Bavières, relance brutalement les questions que se posait l'Allemagne en mars dernier, lors du carnage de Winnenden qui fit 17 morts (voir ma revue de presse du 12 mars 2009). Cette fois il n'y a que des blessés, le drame n'est pas si morbide, « nous ne sommes pas dans la même division » se console-t-on dans la petite ville franconienne de 40000 habitants.
Le jeune Georg R., 18 ans, élève de terminal, devait partir en voyage scolaire ce jour là avec sa classe à Rome. Il a fait irruption dans les salles en jetant ses cocktails molotov et en attendant à la porte de la classe les élèves qui fuyaient le feu avec sa hache, blessant notamment gravement une jeune fille.
Le « Caro » comme on l'appelle sur place est un collège très réputé, ou l'on apprend le latin dés la cinquième. Les méthodes d'enseignement modernes, la place accordée à la culture, la musique, semblaient garantir le lycée contre tout drame de ce genre. Le syndicat des policiers revendique à nouveau la mise en place de systèmes de prévention contre l'Amoklauf, littéralement la « course de l'Amok », (on trouvera l'explication de cette expression dans la revue de presse citée plus haut). « Les gouvernements des Länder devraient enfin prendre leurs responsabilités et investir massivement dans la sécurité scolaire, au lieu d'en appeler aux renforcements des lois et sanctions, pour masquer leurs négligences ». En dépit des promesses politiques au lendemain des drames d'Erfurt et de Winnenden rien n'a été fait sur ce plan en effet, note Spiegel on line.
Les établissements scolaires devraient être dotés de psychologues dont le nombre devrait être multiplié par deux. Il y en aurait 1 pour 10000 élèves en moyenne actuellement. Les élèves et leurs délégués en particulier devraient être sensibilisés au problèmes que peuvent poser les jeunes isolés, « paumés » ou rejetés, dans les classes. C'était apparemment le cas de Georg R, « un jeune, tranquille, effacé, selon l'un de ses camarades, qui aurait essayé de s'imposer comme leader, en vain, rapporte le Bild Zeitung. Fan de Heavy-metal il suivait un traitement psy. Aucun élève ne voulait partager une chambre avec lui lors du voyage prévu à Rome. » A-t-il voulu se venger s'interroge le Bild? » En perquisitionnant sa chambre les enquêteurs auraient trouvé un « calendrier fixant la date de l'apocalypse au 17.09, précisemment le jour du drame. Et un testament », rapporte le Frankfurter Allgemeine Zeitung. Après avoir blessé huit élèves et un professeur, le jeune homme a été grièvement blessé par les tirs des policiers qui voulaient le neutraliser, alors qu'il s'était réfugié dans les toilettes. Qu'il ne soit pas mort permettra peut être, selon certains spécialistes, de comprendre en l'interrogeant comment on devient « tueur fou ».
Barbara Stamm, présidente démocrate-chrétienne(CSU) du parlement du Land de Bavières, estime quant à elle que ce nouvel « Amoklauf » exige que: «  l'on recherche les moyens de répondre à la détresse spirituelle des enfants et des jeunes. Il faut comprendre pourquoi de plus en plus de jeunes gens ne se livrent pas et ne trouvent personne à qui ils puissent confier leurs tourments ». Une responsabilité qui interpelle en particulier parents et enseignants, rapporte l'hebdomadaire Stern.
Une jeune fille, Tania O., 16 ans avait été arrêtée en mai dernier alors qu'elle se préparait à lancer des cocktails molotov dans les classe du Lycée Einstein, à Saint Augustin en Rhénanie du Nord. L'enquête menée sur le drame de Winnenden apporte par ailleurs des éléments d'explication du geste fou du jeune tueur. Tim K. aurait évoqué avec la thérapeute qui le suivait ses pulsions criminelles des mois avant le drame, selon die Welt. Il aurait souffert d'une fixation sado-masochiste et collectionnait sur son PC des photos d'hommes enchaînés et « torturés » par des femmes. Le jeune garçon aurait été victime de rejet, de « mobbing », au cours de sa scolarité. Les filles se moquaient de lui et il aurait progressivement perdu toute confiance en lui même, selon une éducatrice. Peu avant le drame il aurait effectué des recherches sur les attentats du 11 septembre, et sur la bio de leurs auteurs. Comme sur les « Amoklaufer », dont Ernest August Wagner, un instituteur qui extermina en 1913 sa femme et ses quatre enfants, abattit ensuite une douzaine de personnes et fut interné jusqu'à sa mort, en 1938, à l'hôpital psychiatrique de Winnenden, qui côtoie les bâtiments scolaires ou Tim K. sema la mort. Certains psychiatres font par ailleurs le lien entre son raid dans les classes de Winnenden et les jeux violents installés sur son ordinateur, dont Counter Strike, dont il aurait matérialisé la violence. D'autres contestent ce parallèle

mercredi 16 septembre 2009

Grogne dans la démocratie chrétienne | Angela Merkel et "l'Or du Rhin" | SPD: signaux aux libéraux | Magna risque de perdre ses clients en achetant Opel | Secret nucléaire | Château dans les nuages |

Angela Merkel, rumeurs de campagne dans la CSU et la CDU. Les craintes à l'égard du style de campagne « planant » de la chancelière se multiplient chez les démocrates chrétiens après le duel TV dont Angela n'est pas sortie gagnante. On craint de revivre le même scénario qu'en 2002 et 2005. L'élan affiché par les sondages retombant dans les deux dernières semaines de campagne et privant en fin de compte la CDU/CSU de constituer un gouvernement avec les libéraux du FDP. Merkel devrait beaucoup plus afficher son profil estiment les démocrates chrétiens bavarois de la CSU, qui souhaiteraient adopter un programme économique d'urgence des 100 premiers jours d'un nouveau gouvernement note le Berliner Zeitung. Roland Koch (Hesse), et Christian Wullf (Basse-Saxe), les deux ministres présidents de poids au sein de la direction de la CDU souhaiteraient eux que la chancelière renforce ses attaques contre la menace d'un futur gouvernement « rouge-rouge » du SPD des Verts et du parti la Gauche.

Merkel voyage retro vers le futur dans le Rheingold (l'or du Rhin). 60 ans après l'élection du chancelier Konrad Adenauer, Angela Merkel a rejoint mardi Bonn et Berlin en passant par Francfort et l'ex RDA avec le train favori du chancelier du « miracle allemand » d'après guerre. Dans les wagons surannés on s'attendait à entendre Udo Jürgens chanter « merci chéri », note le Frankfurter Rundschau. C'était en fait un voyage de campagne pour toucher l'âme de l'Union chrétienne que la chancelière pragmatique cultive rarement. « Merkel doit mettre de l'émotion dans la campagne selon Patick Adenauer, le petit fils du chancelier ». « Il est important de mettre en évidence ses racines quant on veut façonner l'avenir, estime Merkel ».

Le SPD à l'offensive vis à vis des libéraux. L'issu du scrutin du 27 se jouera à 1 ou 2% estime Franz Müntefering, le président du SPD. Cela peut suffire pour constituer une coalition « Ampel » -feux de signalisation- rouge-vert-jaune un gouvernement SPD/Verts/Libéraux avec Steinmeier chancelier. « L'accord avec les libéraux serait possible dans les domaines de l'éducation, la politique intérieur et extérieure, les droits de l'homme, la protection des données privées, le soutien aux petites et moyennes entreprises », rapporte le Frankfurter Allgemeine Zeitung. Peer Steinbrück (SPD), le ministre des finances d'Angela Merkel verrait bien lui une grande coalition bis et s'est fait rappeler à l'ordre par son parti: ce n'est pas le moment d'étaler de tels états d'âme.

Magna risque de perdre beaucoup en rachetant Opel, signale le Frankfurter Allgemeine Zeitung. Les constructeurs allemands, VW, BMW, Mercedes, menacent l'équipementier Magna de rompre leurs relations et approvisionnements s'ils rachète le constructeur de Rüsselsheim. Ils craignent de voir les projets développés en commun profiter finalement ...à Opel.

Annette Schavan, la ministre de la recherche garderait un rapport sur le nucléaire dans ses tiroirs. Le document qui lui a été remis en juin serait explosif et prône notamment la construction de nouvelles centrales de 4è génération, si besoin est, selon le Financial Times Deutschland. Or sous pression de sa base et de l'opinion publique la CDU s'est prononcée lors de son dernier congrès contre la construction de nouvelles centrales. Le rapport conseillerait par ailleurs d'abandonner les sites de stockage dans les mines de sel dont celui de Gorleben et de chercher de nouvelles possibilités dans les terrains argileux. Des sites concentrés notamment dans le Land d'Annette Schavan, le Bad Würtemberg. Un document qui pourrait renforcer encore la polémique sur le nucléaire emmenée par le SPD au cours de la campagne.

Le château berlinois reconstruit dans les nuages. 20 ans après la chute du mur, le Palais de la République, symbole de l'ex RDA a disparu lui aussi. Après des années de polémiques entre les partisans et les adversaires de sa démolition. Le château reconstitué tel que de l'empereur Frederic, détruit après la guerre, et qui doit prendre sa place en dominant l'Alexander Platz risque lui de se faire attendre. Le projet de l'architecte italien Franco Stella, choisi par Berlin a été invalidé par le tribunal sur plainte de l'un des principaux architectes berlinois, Hanz Kollhof, rapporte le Berliner Zeitung. Le concours était "illégal". Les fonds amassés par la fondation pour la reconstruction du château se seraient envolés par ailleurs dans les poches de ses administrateurs entre autres. Mais le projet se poursuit normalement, selon Franco Stella.

mardi 15 septembre 2009

Pas de "vapeur pour la Jamaïque", les verts en quête de coalition

« Jaune et noir » -les couleurs fétiches respectives de la CDU et des libéraux du FDP- sont aussi les couleurs des panneaux d'alerte pour radioactivité soulignait Jürgen Trittin, président du groupe des Verts au Bundestag, lors du débat entre les représentants des trois « petits » partis, qui a succédé lundi sur les écrans au face à face Merkel-Steinmeier de la veille. Il n'est absolument pas question donc que les Verts servent de « fer à repasser » dans un gouvernement « noir-jaune ».
Il n'y aura donc « pas de vapeur qui conduise en Jamaïque » selon lui, rapporte le Frankfurter Rundschau, pas d'accord de gouvernement donc au lendemain du 27 septembre entre la CDU, les libéraux du FDP et le parti Vert. - "la Jamaïque" fait référence aux couleurs fétiches des trois partis, CDU, FDP, Verts, qui correspondent à celles du drapeau jamaïcain.
Sa collègue Renate Künast, tête de liste des verts aux élections tient un discours différent si l'on en croit die Welt. Elle souligne d'abord que l'alliance rouge-verte (SPD,Verts) ne suffira pas au lendemain des élections du 27 septembre pour constituer une majorité. Künast est également convaincue qu'il n'y aura pas assez de députés de la démocratie chrétienne et du FDP élus au nouveau Bundestag pour constituer un gouvernement noir-jaune. Elle conclu: « nous verrons après le vote quelle coalition éventuelle pourrait voir le jour. Nous parlerons avec tout le monde ». Les Verts, précise-t-elle, veulent faire obstacle à la constitution d'une nouvelle grande coalition de la CDU et du SPD, et ils ne sont disponibles que pour la mise en oeuvre d'une « réelle politique écologique et de modernisation sociale ». Sur le terrain, en Sarre ou en Thuringe ou les Verts pourraient constituer un gouvernement rouge-rouge-vert (SPD, Verts, la Gauche), rester hors de toute coalition, ou rejoindre la « Jamaïque », la situation ne semble pas plus claire rapporte le Tageszeitung.
A Sarrebrück ou l'expérience d'une alliance entre le SPD de Heiko Maas, la Gauche de Lafontaine et les Verts a valeur de test fédéral, des querelles de personnes bloquent les négociations entre les trois partis, et « pourraient » conduire les Verts à se replier finalement sur une coalition « à la jamaïcaine ». Le tableau que décrit le quotidien berlinois , « Shakespeare au bord de la Sarre », ressemble à un véritable panier à crabe.
Le leader des Verts Hubert Ulrich, ne pardonne pas le passage d'une de ses anciennes camarades, la député verte Barbara Spaniol, au parti « la Gauche ». Il craint par ailleurs qu'elle soit "manipulée" par son mari, Andreas Pollack, un ancien Vert proche d'Ulrich aujourd'hui en prison. Un autre député du parti « la Gauche » Ralph Georgi, proche de Spaniol, serait lui aussi « sous influence » selon le leader des Verts, qui intime l'ordre à Lafontaine de mettre de l'ordre dans sa boutique avant d'entamer les négociations sérieuses. Ambiance!
En Thuringe, même si les premiers contacts entre les Verts, la Gauche et le SPD ont été bon, il reste difficile pour le parti écologiste qui rassemble à l'est d'anciens dissidents de l'ex RDA de s'allier aujourd'hui avec « la Gauche », dont certains membres restent soupçonnés d'avoir travailler pour la Stasi. Bref, quinze jours après les élections régionales marquées par la débâcle des deux ministres président démocrates chrétiens, Peter Müller à Sarrebrück et Dieter Althaus à Erfurt, les futurs coalitions se cherchent toujours dans les deux Länder, alors qu'en Saxe la CDU et le FDP qui disposent d'une majorité au Landtag ont déjà conclu un accord de gouvernement.
« Une union qui constitue un signal évident avant le vote pour le renouvellement du Bundestag, souligne Michael Kretschmer, secrétaire général de la CDU saxonne, et démontre que la CDU et le FDP peuvent se mettre rapidement au travail et avec courage », selon l'hebdomadaire Focus.

lundi 14 septembre 2009

Steinmeier surprend ses amis et ses ennemis

Les duels TV jouent-ils réellement un rôle dans le choix final des électeurs? Si c'est le cas, le face à face Merkel Steinmeier devrait jouer en faveur du candidat chancelier du SPD dont la plupart des commentateurs s'accordaient ce matin à faire le vainqueur. Par défaut au moins, souligne Spiegel on Line, selon qui les SPD croit à nouveau en une envolée finale de son candidat. « L'affirmation selon laquelle Franck Walter Steinmeier a réussi son dimanche soir n'est pas complètement tombée du ciel. Il a en tout cas été meilleur que celui de la chancelière. Sa conclusion en fin d'émission seulement est restée sans envergure. La souveraineté avec laquelle il avait mis précédemment Merkel en difficulté semblait avoir disparue. Il n'évoqua même pas les questions de la formation et de la politique familiale. Une véritable erreur pour un candidat du SPD. »
Le ministre des affaires étrangères a surpris en fait en s'exprimant avec des phrases courtes. Il avait l'air détendu, plus sur de lui que la chancelière et contrairement à Merkel il asséna des phrases qui restent. « Notre but en Afghanistan est de nous rendre nous même superflus », par exemple. Ou bien, évoquant le sauvetage du groupe de Rüsselsheim: « imaginez, avec un gouvernement noir-jaune (CDU/FDP) Opel serait aujourd'hui raide mort ».
« Succès surprise pour Steinmeier », commentait de son côté l'hebdomadaire Stern. D'après un sondage de la chaine ZDF après le duel auprès de 600 téléspectateurs 42% d'entre eux le désignaient comme le vainqueur contre 32% pour Merkel. 48% estimaient qu'il avait été meilleur que prévu, 13% seulement pensaient le contraire. Merkel avait été jugée meilleure que prévue par 10% seulement des téléspectateurs consultés. 24% estimaient qu'elle avait été pire. On avait parfois l'impression de regarder: "un couple face à la justice". Steinmeier dominait la première partie de l'émission après s'être imposé dés la première question en soulignant qu'il y a « une meilleur alternative qu'Angela Merkel à la chancellerie: moi précisément. » Steinmeier ne parlait pas de la chancelière d'ailleurs « mais de la candidate »... Merkel quant à elle « n'a pas voulu se laisser entraîner dans un affrontement avec son concurrent et fit l'éloge du travail de la grande coalition SPD/CDU/CSU.
Les deux adversaires ne pouvaient guère s'affronter vraiment estime die Welt. D'abord parce que ce n'est pas leur tempérament et ensuite parce qu'ils ont siégé l'un à côté de l'autre pendant quatre ans dans le même gouvernement. Ils se rencontrent sur bien des points. « Steinmeier est un social démocrate « droitier » qui ne représente guère son parti et Merkel une politique de la CDU « socialdémocratisée », qui ne parle plus pour l'aile conservatrice de son parti ». A la fin du « duel » le score était « un match nul: 1 à 1 ». « Ce qui en fait, tout le paradoxe est là, représente une victoire pour Steinmeier. Car c'est lui qui gît au sous-sol dans les sondages. »
Steinmeier surprend ses amis et ses ennemis selon le Frankfurter Allgemeine Zeitung. « La chancelière était arrivée détendue au studio de télévision. Steinmeier au contraire n'était pas vraiment nerveux mais donnait l'impression d'être calme très concentré. A la fin cela devait être l'inverse car pour dire les choses franchement Steinmeier avait été le meilleur. Enfin il avait été bien meilleur qu'on ne le prévoyait. Cela avait été plus facile pour lui, il est vrai. Il avait été traité avec plus de convivialité, moins interrompu par les modérateurs et puis surtout: il n'est pas chancelier".
Mais la question décisive est de savoir si le SPD réussira ou non à re-mobiliser ses électeurs qui boudent les urnes, comme il le fit en 2002 et 2005. Le succès ou l'échec d'un gouvernement CDU et FDP après le 27 septembre en dépend. Deux chiffres sont importants à ce propos, note le Tageszeitung. 18% des téléspectateurs ont trouvé Merkel « meilleure » qu'il ne l'attendait, contre 34% pour Steinmeier, selon l'institut Forschungsgruppe Wahlen. Un signe d' espoir pour le SPD. Avec un bémol, car 14 millions de téléspectateurs seulement ont regardé le duel, soit 7 millions de moins qu'en 2005. 3 millions seulement ont suivi le débat sur RTL et Sat1. Un indice qui montre que les couches de l'électorat du SPD les moins politisées ont préféré dimanche la vidéothèque que le duel Merkel Steinmeier.

vendredi 11 septembre 2009

Opel: solution industrielle ou théâtre électoral ?

Coup de pocker, théâtre électoral, ou vrai solution industrielle, la décision de General Motors de vendre sa filiale allemande, Opel, au constructeur équipementier Magna, est accueillie avec scepticisme par les spécialistes du dossier. Angela Merkel s'est certes déclarée très heureuse de voir enfin la solution préconisée par son gouvernement adoptée par l'état major de GM. Mais pour Manfred Wennemer, le représentant du gouvernement au sein de la société fiduciaire qui gère actuellement le constructeur automobile: « ce n'est pas un solution qui permettra de faire d'Opel une entreprise concurrentielle », note le Financial Times Deutschland.
Le groupe est sur-endetté selon lui et ce sont finalement les contribuables allemands qui feront les frais de son sauvetage « politique ». A deux semaines des élections GM fait un bon coup de pocker. Il sauve la face du gouvernement allemand et d'Angela Merkel, et impose en contre-partie des conditions très strictes à la vente de 55% des actions du groupe à Magna. 10% « appartiendront » aux salariés. GM détiendra toujours 35% du constructeur allemand auquel les marchés américains et coréens seront interdits. GM gardera le contrôle sur le centre de développement de Rüsselsheim ou sont conçus les modèles d'Opel et aura droit de veto sur les licences, les transferts de technologie dont pourrait bénéficier le contructeur russe Gaz, associé dans le rachat d'Opel à Magna et à la banque russe Sberbank, note le Frankfurter Allgemeine Zeitung.
La conquête du marché automobile russe est pourtant l'un des enjeux du rachat d'Opel par Magna.

"GM n'est pas fou, il se comporte avec Opel comme avec un sous-traitant". Le problème est que dans ce cas précis c'est le gouvernement allemand qui est derrière le sous-traitant, souligne le Frankfurter Rundschau. Or, s'il est « dans la barque», il n'a pratiquement rien à dire sur la navigation pour sauver Opel. A l'inverse de la France qui intervient directement dans ce type de cas avec un fond d'état, « nationalise » la société en difficulté, et gère son redressement avant de la revendre, l'Allemagne s'interdit ce genre de méthode étatique . Elle aurait pu sinon racheter Opel pour 3 milliards lorsque GM était sur le tapis. L'opposition de son côté est unanime pour juger toute réjouissance prématurée. Guido Westerwelle (FDP) redoute que les mauvaises surprises ne tombent après les élections du 27 septembre et souligne que les emplois ne sont en rien garantis. Renate Künast (Verts) évoque un « soi-disant sauvetage », et Gregor Gyzi souligne que personne ne connaît les conditions réelles mises par GM à la vente d'Opel, rapporte Spiegel on line. Le syndicat de la métallurgie d'Opel s'attend lui à des négociations difficiles, note le Berliner zeitung. « Magna est un entrepreneur dur, imprégné par la culture du capitalisme anglo-saxon. Dés le début des négociations ils vont y aller à la tronçonneuse ». Celles-ci doivent débuter dés la semaine prochaine et s'achever fin novembre.

jeudi 10 septembre 2009

L'héritage de la politique de l'atome de Kohl refait surface |

Le nucléaire, le stockage des déchets des centrales allemandes a fait irruption ces derniers jours dans la campagne électorale. « L'héritage de la politique de l'atome du gouvernement d'Helmut Kohl, question d'urgence pour Angela Merkel (CDU) et le ministre de l'environnement Sigmar Gabriel (SPD). A l'approche des élections fédérales des documents sortent des archives, selon lesquels le gouvernement Kohl aurait exercé son influence sur la rédaction des expertises concernant le site de stockage des déchets nucléaires de Gorleben », résume le Hamburger Abendblatt. Ancienne mine de sel, Gorleben est située au nord de l'Allemagne entre Hambourg et Hanovre. Le site doit accueillir les déchets des centrales allemandes recyclés en France, à la Hague. Un choix qui a déclenché depuis trente ans la révolte de la population de la région et du mouvement anti-nucléaire, à chaque passage de convoi ferroviaire.


Manifestation anti-nucléaire à Berlin, le 5 septembre dernier

Le ministre de l'environnement, Sigmar Gabriel, SPD, assure qu'il existe des preuves écrites témoignant des pressions exercées à l'époque par le gouvernement Kohl sur les spécialistes de la division des « services techniques et physiques fédéraux ». Il se réfère notamment à un télex de mai 1983 dans lequel le ministère de la recherche fédéral recommande aux experts l'utilisation de formules atténuant leurs critiques à l'égard de l'adéquation du site de Gorleben, rapporte le Süddeutsche Zeitung.Le ministère demande notamment de ne pas mettre « les dangers hypothétiques d'infiltration et de contamination radioactive de la nappe phréatique au centre des conclusions et observations du rapport ». Un document à l'égard duquel le ministre de la recherche de l'époque Heinz Riesenhuber (CDU), vient de prendre ses distances, précisant qu'il s'agissait simplement d'une contribution de conseillers du ministère. Il s'agit au contraire de véritables pressions politiques sur les scientifiques et d'un véritable scandale Kohl-bis, selon Sigmar Gabriel, qui fait référence au scandale des caisses noires de la CDU dont Kohl n'a jamais voulu révéler l'origine. Gabriel estime le site de Gorleben « mort » pour le stockage des déchets.

Thomas de Maizière (CDU), chef du cabinet d'Angela Merkel rejette lui en bloc les accusations de manipulations et les déductions infondées et trompeuses de Gabriel dans une lettre adressée au ministre de l'environnement , citée par le Frankfurter Allgemeine Zeitung. Il lui reproche d'avoir rompu le consensus qui prévalait au sein du gouvernement à propos des investigations en cours sur le site de Gorleben, sans que de nouvelles données substantielles soient disponibles qui pourraient mettre son utilité en cause. Angela Merkel tient à poursuivre les investigations pour la mise en service de Gorleben et promet de faire toute la lumière sur d'éventuelles manipulations. Les dossiers du ministère de l'environnement ont été remis à la chancellerie à sa demande, note le Tagesspiegel: « celle-ci prendra position s'il se révélait que les procédures légitimes n'ont pas été respectées à l'époque, affirme le porte parole du gouvernement Klaus Vater, qui s'étonne au passage que « ces archives fassent surface à trois semaines des élections fédérales ».

Le témoignage du Dr Dieter Ortlam, géologue, le 1er septembre dernier, dans le quotidien Frankurter Rundschau, évoqué dans la revue de presse du 3 septembre dernier, donnait cependant déjà de sérieux arguments au ministre de l'environnement. Il soulignait qu'Ernst Albrecht le ministre président démocrate chrétien du land de Basse Saxe ou se situe Gorleben, avait ignoré ses recommandations et mises en garde dés 1977. Le Tageszeitung rappelle qu'il avait déjà souligné les pressions politiques exercées à l'époque du chancelier Kohl en rapportant en avril dernier les propos d' Helmut Röthemeyer, responsable de la division des services techniques et physiques fédéraux. Celui-ci soulignait alors que des représentants de la chancellerie et des ministères de la recherche et de l'intérieur s'étaient invités eux même aux réunions des experts pour exiger des modifications dans les conclusions des expertises. Bien qu'il n'en ait pas de traces écrites, le chercheur, aujourd'hui retraité, a conservé un souvenir très désagréables de ces conversations.

mercredi 9 septembre 2009

Sondages: baisse pour la CDU et le FDP, hausse pour die Linke | Polémiques vertes de la CSU avec son allié le FDP | Déclarations sur l'Afghanistan |

Coup de pouce pour "la Gauche", die Linke, dans les sondages, recul pour les autres, la CDU et le FDP passent au dessous de la barre des 50%. L'Union chrétienne est créditée de 35% des intentions de vote dans un sondage Forsa, un score similaire à celui enregistré par la CDU et la CSU lors des élections de 2005. Le SPD n'en profite pas, au contraire, il recule lui aussi d'un point, les Verts en perdent deux, les libéraux du FDP restent stable à 14%, rejoints par le parti la Gauche qui semble bénéficier ainsi de l'envolée d'Oskar Lafontaine, qui a rassemblé 21% des suffrages lors des élections en Sarre le 30 août dernier.
A deux semaines et demi du scrutin fédéral l'Union chrétienne et le FDP qui rassemblaient 50 à 52% des intentions de vote depuis janvier restent potentiellement majoritaires face au SPD aux Verts et au parti la Gauche, mais la distance entre les deux blocs se réduit de 6 à 4 points, note die Welt. En 2002 et 2005, les deux partis étaient également majoritaires dans les sondages jusqu'à trois semaines du vote, perdant leur avantage dans la dernière ligne droite de la campagne avant le scrutin.
La cote de popularité de la chancelière se réduit par ailleurs de 57 à 53.
Dans une étude de l'institut Allensbach pour le Frankfurter Allgemeine Zeitung, les évolutions sont identiques. La CDU est à 35 %, le FDP à 13%, la Gauche à 11,5% soit 2,5% de plus que lors de l'étude précédente datée de la mi-août. La campagne est jugée ennuyeuse, sans relief, peu intéressante selon les sondés. L'institut Allensbach souligne que contrairement à 2005 la perspective d'une alliance entre la CDU et le FDP ne fait pas « peur » à l'électorat populaire. C'est pourtant sur cette réaction que parie Franck-Walter Steinmeier pour remonter le courant.

La CSU ne fait pas dans la dentelle pour polémiquer avec son allié potentiel le FDP. « Il doit être clair que l'Union c'est le social, le FDP l'économie de marché pure. Nous voulons assurer la sécurité et la protection des citoyens et de leurs bien, tandis que le FDP professe lui une attitude laxiste. Nous voulons un majorité noir-jaune -selon les couleurs fétiches des deux partis le noir pour la CDU, le jaune pour les libéraux-. Mais je souhaite le plus de noir possible et juste un peu de jaune. » Markus Söder, ministre de l'environnement bavarois, membre éminent de la CSU ou il fait figure de rival de Karl Theodor von Güttenberg, le fringant ministre de l'industrie du gouvernement Merkel, polémique vertement avec son allié privilégié le FDP, dans les colonnes de RP online.
Les libéraux gouvernent depuis peu la Bavières avec la CSU. Mais le ministre de la CSU précise: « pas question avec nous de privatiser la santé. Nous empêcherons la création d'une médecine des riches sur le dos des gens âgés. La liberté va de pair avec la justice sociale. L'alliance noire-jaune peut marcher, mais l'Union doit donner le sens de la marche sur le plan de l'économie et du social. Les salariés constituent un groupe essentiel de notre électorat. » Söder veut une réforme qui réduise les impôts des petits et moyens revenus. « Il ne s'agit pas de privilégier les gros revenus » souligne-t-il. Pan sur le bec pour le FDP!

La (presque) unité des allemands sur la mission en Afghanistan. Claires, concises et directes, voici comment la Süddeutsche Zeitung qualifie les allocutions d'Angela Merkel et Frank-Walter Steinmeier hier au Bundestag. La chancelière et son vice-chancelier ont expliqué pourquoi la Bundeswehr ne peut pas se retirer tout de suite d'Afghanistan... note la Deutsche Welle dans sa revue de presse en français.

mardi 8 septembre 2009

Le dernier combat des déserteurs du Reich

Le Bundestag a abrogé aujourd'hui les derniers jugements de la justice militaire du régime nazi condamnant les traîtres à la patrie en temps de guerre, déserteurs, insoumis, esprits rebelles. Une victoire pour Ludwig Baumann, 88 ans, leur porte parole, voir mon billet dans mon Berlin Blog.

Rüttgers, ministre président de NRW, dans le viseur | Mauvais point à l'Allemagne pour la formation, selon l'OCDE |

Le ministre président démocrate chrétien de Rhénanie du nord Westphalie accusé d'inciter à la xénophobie. Jürgen Rüttgers s'est fait coincé lors de deux meetings électoraux par des jeunes du SPD qui ont filmé des discours dans lesquelles ils se moque de « la paresse et de la bêtise » des travailleurs roumains , employés dans l'usine de fabrication de téléphones portables du groupe Nokia qui a dé-localisé sa production de Bochum en Rhénanie à Jucu en Roumanie.
Vlad Georgescu, un journaliste roumain, établi en Allemagne depuis trente ans a décidé de porter plainte contre lui, pour incitation à la xénophobie. « Les excuses ne suffisent pas, de telles attaques xénophobes sont inacceptables. » Rüttgers vise selon lui a gagner des voix à l'extrême droite pour les prochaines élections régionales de 2010 dans le Land. Il aurait aurait affirmé notamment selon les vidéos pirates qu'à « la différence des travailleurs de la Ruhr les Roumain n'arrivent pas le matin à sept heures pour embaucher avec leur équipe et ne restent pas jusqu'à la fin. Ils viennent et ils partent quant ils veulent et ne savent pas ce qu'ils font » rapporte le Tageszeitung.
Des affirmations contredites avec véhémence par le responsable du syndicat Cartel de l'usine de Jucu dans le Frankfurter Rundschau : « ce sont des mensonges. Personne ne peut arriver en retard à l'équipe du matin, tous les salariés arrivent avec le bus de l'usine. Le village ou est implanté l'usine est à 28 kilomètres de Cluj la ville ou habite la plupart des salariés. Et la plupart n'ont pas de véhicules personnel. Ils gagnent en moyenne 250 euros par mois ». Le parquet de Duisbourg doit décider s'il y a lieu d'entamer une procédure contre Rüttgers pour incitation à la xénophobie.

L'Allemagne a nouveau critiquée par l'OCDE pour son système de formation. Elle a consacré en 2006 seulement 4,8% de son Pib aux investissements scolaires, à l'enseignement supérieur et universitaire, contre plus de 7% en moyenne pour les pays du haut du classement, les USA, la Corée du sud, le Danemark, rapporte le Süddeutsche Zeitung. La proportion d'élèves ayant suivie une formation à l'université ou dans des écoles supérieure s'élevait à 15% d'une classe d'âge en 1995, et 23% en 2007, contre 18 et 36% dans les pays de l'OCDE cités dans l'étude présentée aujourd'hui à Berlin. La formation continue, ou après l'école, n'est pas mieux lotie. 13% des 30 à 39 ans sont inscrits en formation à plein temps ou à temps partiel, en Australie, Suède ou Finlande, contre 2,5% seulement en Allemagne, qui se classe ainsi après la Turquie!

lundi 7 septembre 2009

Afghanistan, tirs croisés contre le ministre de la défense, Franz Josef Jung

Les médias sont les premiers à faire le procès de Franz Josef Jung (CDU) qui a justifié sans réserve au cours du week-end, l'ordre de bombardement aérien des deux camions citernes détournés par les Taliban. Il assure que les troupes allemandes disposaient d'informations très détaillées selon lesquelles les Talibans se préparaient à les utiliser dans un attentat suicide contre la base de Kunduz ou sont stationnées les troupes de la Bundeswehr. Jung affirmait en même temps que le bombardement n'avaient visé que des combattants afghans, excluant la présence de civils. Des affirmations contestées par les alliés de l'OTAN, les USA en tout premier lieu. L'opposition, dont les Verts et les Libéraux du FDP qui appuient la politique d'intervention du gouvernement Merkel sur place, réclame donc l'ouverture d'une commission d'enquête.
Le parti la Gauche qui fait campagne pour le retrait des troupes d'Afghanistan a demandé l'inscription de la question à l'ordre du jour de la séance extraordinaire du Bundestag, convoquée mardi pour le vote de la loi d'accompagnement du traité de Lisbonne. Le SPD, partenaire de la CDU au sein du gouvernement d'Angela Merkel, critique également les informations au compte-goutte données par le ministère, rapporte die Welt. «Il ferait bien de ne pas réserver ses informations aux seuls responsables de la commission de la défense et d'informer l'ensemble du parlement comme il se doit. C'est le Bundestag en fin de compte qui est responsable de l'engagement de la Bundeswehr. »
L'ex-chancelier Gerhard Schröder qui participe à la campagne électorale du SPD n'a pas hésité lui à doubler son parti à gauche en proposant de fixer d'ores et déjà le retrait des troupes allemandes d'Afghanistan à l'échéance 2015. Une date que Frank-Walter Steinmeier, comme Franz Müntefering, le président du parti social démocrate, ont aussitôt rejetée comme prématurée note Spiegel on line.

Angela Merkel, couvre son ministre, mais elle a promis, recevant le premier ministre britannique Gordon Brown à Berlin, de faire toute la clarté sur le drame et assure regretter à l'avance les morts civiles éventuelles. Elle souligne en même temps combien les troupes allemandes engagées sur le terrain ont besoin de tout le soutien des autorités de leur pays. Les victimes civiles ne font pas de doute pour le Frankfurter Allgemeine Zeitung qui rapporte les paroles de Mirza Mohammad Yarmand, chef de la police criminelle afghane qui s'est entretenu avec des familles. »Les gens qui étaient sur place à l'heure de l'attaque, vers 2 h 30 du matin, obéissaient à différents motifs. Certains étaient là par convoitise, pour se procurer du pétrole, d'autres étaient venus de peur des Talibans qui leur en avait donné l'ordre, d'autres parce qu'ils n'ont rien ». Une explication contestée par le gouverneur de la province de Kunduz, rapporte Spiegel on line. Le comportement des Allemands aurait été exemplaire d'après Mohamad Omar, selon qui on a trop critiqué dans le passé justement l'attitude passive des soldats allemands, qui « s'enfuient dans leur camp ou s'assoient là et se mettent à pleurer ». Les gens ont même fini par croire selon lui que les troupes de la Bundeswehr coopèrent avec les Talibans. « Elles ont enfin frappé comme il le faut une bande de brigands, avec l'assentiment des populations du voisinage ». Mais le gouverneur est incapable de dire s'il y a eu des victimes civiles, reconnaît Spiegel on line.


Certains commentateurs et analystes estiment au contraire que Franz Josef Jung a complètement failli à sa mission en prétendant « contre tous ses alliés » que le bombardement n'a pas provoqué de victimes civiles. « Sa stratégie qui consiste à nier l'évidence est explosive. Il essaie visiblement sans avoir l'accord de qui que ce soit de disculper les troupes allemandes, provoquant du même coup ses propres alliés. Les USA eux même ont fini par reconnaître qu'il est plus sage de risquer la vie de ses propres soldats en combat rapproché plutôt que de tuer des civils à coup de bombardements aériens », souligne le Frankfurter Rundschau Le drame des camions citernes risque de casser définitivement l'image officielle de la Bundeswehr et de sa "présence pacifique" à Kunduz. La majorité des Allemands sont déjà hostiles à l'intervention militaire selon les sondages, le drame va encore renforcer ce sentiment, en pleine campagne électorale.

dimanche 6 septembre 2009

La plus grosse manifestation anti-atome depuis vingt ans, rassemblait 50000 personnes et 350 tracteurs samedi à Berlin.

Je n'avais jamais vu l'avenue du 17 juin qui mène à la tour de Brandenbourg en traversant le Tiergarten aussi remplie de tracteurs....voir mon billet sur mon Berlin-Blog.

vendredi 4 septembre 2009

Les affiches qui donnent le ton à la campagne électorale

sur mon Berlin Blog, des panneaux et affiches photographiées en ballade à Berlin.

Grande coalition bis ?| Althaus: une retraite "surprise" attendue | Amiante, pas de sport à Hambourg | Berlin et le Brandenbourg craignent le nucléaire polonais |

Après le 27 septembre c'est reparti pour une grande coalition CDU/SPD? Les scores additionnés de la CDU et des Libéraux du FDP se réduisent de 50 à 48% et les deux camps, CDU/CSU/FDP, et SPD/VERTS/Linke, sont à égalité, selon un sondage TNS Emnid pour la chaîne d'information N24, réalisé au lendemain des élections de dimanche et cité par die Welt. Plus inquiétant pour la CDU, l'Union chrétienne perd un point (34%), le SPD en gagne deux (26%) .
Pas de changement notable par contre dans un sondage Forsa réalisé pour le magazine Stern. L'Union chrétienne et le FDP rassemble toujours 50% des intentions de vote. L'Union chrétienne affiche 36% et perd un point. La SPD est toujours au plus bas à 22%.
La tendance indiquée par l'indicateur de la première chaîne ARD est aussi à la stabilité avec 35% pour la CDU/CSU, 23% pour le SPD. Tandis que les petits partis affichent 14% pour le FDP, 13% pour les Verts, 11% pour la Gauche. Avec 49%, la CDU et le FDP conservent la majorité qui permettrait la constitution d'un gouvernement noir-jaune, chrétiens démocrates et libéraux. 53% des électeurs sont pour la participation des libéraux au gouvernement contre 58% en août, indiquent les chiffres cités par die Welt. Mais pour la première fois la cote de la chancelière recule de 62 à 57%, tout en devançant toujours Steinmeier (28%) de quelques années lumières! Répétons le encore il faut prendre les sondages avec les pincettes. Ils furent sévèrement mis en cause au lendemain des deux élections précédentes. Ainsi la question traditionnelle: « pour qui voteriez vous si le chancelier était élu au scrutin direct », est sans doute la plus trompeuse qui soit...puisque ce sont les partis qui élisent le chancelier de leur choix!

La démission d'Althaus, ministre président de Thuringe, est un choc et une surprise pour la CDU, selon la chaîne d'information N24. Althaus était le seul "baron" du parti sur lequel Angela pouvait toujours compter. Il ne l'aurait même pas informé de sa démission, après la défaite de ce week-end. L'opposition, les Verts et La Gauche par contre sont euphoriques selon le Süddeutsche Zeitung. Son retrait enlève cependant une épine du pied de la chancelière car elle laisse la voix libre à Erfurt à une coalition de la CDU et du SPD, impossible en cas de maintien en poste de Althaus. Il était impossible en effet au SPD de négocier un accord avec lui. Mais Christoph Matschie, le chef du SPD, « voudrait gouverner avec la CDU » plutôt que de mettre sur pied une alliance avec le parti la Gauche et les Verts, rapporte le Tageszeitung. Une orientation que contestent nombre de responsables sociaux démocrates de Thüringe qui pronostiquent le pire à leur propre parti s'il s'engage dans cette voie. Bodo Ramelow, le leader du parti la Gauche qui a devancé le SPD de dix points environ (27,5% contre 18%) serait prêt lui à faire son deuil du poste de ministre-président censé lui revenir en cas d'accord avec les sociaux-démocrates et les Verts. Matschie et le SPD ont répété pendant leur campagne qu'ils n'éliraient pas un ministre président du la Gauche, tout en n'excluant en pas une alliance avec le parti d'Oskar Lafontine et Gregor Gyzi.

Amiante, pas de sports pour des milliers d'écoliers hambourgeois. Les autorités scolaires viennent de découvrir que les installations de chauffage construites dans les années soixante-dix dépassent de deux fois les limites imposées pour la poussière d'amiante. 124 salles sur 405 ont été fermées par précaution, signale le Hamburger Abendblatt. La sénatrice chargée de l'enseignement au sein du gouvernement CDU/Verts de la « ville-état » de Hambourg, Christina Goetsch, écologiste, est dans le viseur du SPD. Pourquoi découvre-t-on l'amiante seulement maintenant. Un programme d'élimination de ce matériau-poison avait été mis en oeuvre à Hambourg en 1988/89.

Berlin et le Brandenbourg s'opposent au nucléaire polonais. Les ministres président sociaux démocrates des deux Länder, Klaus Wowereit et Mathias Platzek, ne pensent rien de bon du projet de la Pologne de se doter de trois centrales nucléaires dont l'une serait située à Gryfino sur Oder, à 100 kms de Berlin, rapporte le Berliner Zeitung. En cas de pépin style Tschernobyl, les rayonnements mortels n'épargneraient pas la capitale allemande.

jeudi 3 septembre 2009

Gorleben, les déchets nucléaires refont surface | Verena Becker, la Raf et les services secrets | Misères | La fortune en péril de Madeleine Schickedanz |

Le site de Gorleben et le stockage des déchets nucléaires refont surface. Une manifestation anti-nucléaire se déroulera samedi à Berlin avec cortège de tracteurs venus de Basse Saxe, de la région de Konrad, Asse et Gorleben, trois sites de stockage des déchets nucléaires. La question reprend le devant de la scène dans la campagne électorale.
L'interview récent d'Angela Merkel à la radio bavaroise revendiquant la mise en exploitation de Gorleben et soulignant que la politique de « sortie du nucléaire » initié par l'ex- chancelier Schröder pourrait être ralenti a relancé les polémiques. Le gouvernement CDU/FDP qui pourrait voir le jour au lendemain du 27 septembre remettrait en cause la "sortie de l'atome. Même si la construction de nouvelles centrales n'est pas à l'ordre du jour. Or les pannes à répétition de centrales nucléaires (Krümmel), le scandale du stockage des déchets qui a transformé la mine de sel de Asse II, en raison des infiltrations en marmite "du diable", s'ajoutent aux dernières révélations concernant le site de Gorleben qui devrait être le site de stockage final des déchets nucléaires allemands.
Le gouvernement régional, dirigé par la CDU à l'époque, en 1977, n'avait pas voulu tenir compte des mises en garde de géologues, dont le Dr Dieter Ortlam, rapporte le Frankfurter Rundschau. Celui-ci avait découvert une faille qui ne mettait pas la mine de sel de Gorleben à l'abri des infiltrations. Le ministre président Ernst Albrecht (CDU) avait fait son choix pour des raisons politiques et non scientifiques. Il aurait voulu répliquer à la mise en place du site de stockage des déchets nucléaires mis en place non loi de là par les autorités de l'ex RDA, à Morsleben, de l'autre côté de la frontière qui séparait les deux Allemagnes.
Le géologue souligne qu'il rend ses critiques publiques, parce qu'il ne veut pas porter la responsabilité de décisions qui relèvent du seul choix d'Albrecht. Ortlam était un de ses partisans à l'époque. Il juge certes que les mines de sel sont appropriées au stockage des déchets. D'autres sites dans le nord de l'Allemagne seraient « sûrs ». Mais le choix de Gorleben l'a écoeuré. « Il est tragique que les connaissances accumulées par les services appropriés n'aient pas été prises en compte par les autorités. » Pour le ministre de l'environnement Sigmar Gabriel -qui succéda en 1998 à Schröder à la tête du Land de Basse-Saxe- Gorleben serait en fait inutilisable, contrairement aux projets actuels de la CDU et du FDP.

Verena Becker, la Raf, et le BND. Les révélations d'un documentaire de la première chaine ARD selon laquelle Verena Becker, membre de la RAF, aurait collaboré avec les services de renseignements (BND) et reçu en échange une prime de 100000 DM, font sensation, rapporte le Berliner Zeitung. Le Bundestag pourrait ouvrir une enquête. 30 ans après l'assassinat du procureur fédéral Siegfried Buback, Becker est toujours soupçonnée, par le fil de Buback notamment, d'avoir été la tireuse, assise sur le siège arrière de la moto de l'attentat (en avril 1977). Or le crime a été attribué à un autre membre de la Raf -par Becker notamment. Des témoignages qui pouvaient charger Becker à l'époque n'auraient pas été pris en compte.

Misère, et misères à l'école. ces chiffres surprenants sont cités par le Berliner Morgenpost : un enfant sur six vit dans "la misère" en Allemagne, contre une moyenne d'I/8 dans les pays de l'OCDE, de 1/37 au Danemark, 1/16 en France. À Berlin un enfant sur quatre parle mal allemand à l'entrée à l'école (6 ans). Et contrairement aux idées reçues ce ne sont pas d'abord les enfants de famille immigrées qui eux progressent au contraire dans la maîtrise de la langue.

Madeleine Schickedanz, la fortune, menacée par la ruine.L'héritière de la chaîne de vente par correspondance Quelle avait gagé 265 millions d'euros de crédit sur ses biens personnels (?). Arcandor (Karstadt, Quelle) étant en faillite, Madeleine Schickedanz pourrait tout perdre selon le Berliner Morgenpost. Elle assure déjà faire actuellement ses courses chez Aldi (!). Les riches seraient particulièrement menacés par la crise.

mercredi 2 septembre 2009

Les Verts déchirés en Sarre | Que veut exactement Angela Merkel ? |

Les effets des élections régionales de ce week-end se répercutent sur la campagne des élections fédérales du 27 septembre. En Sarre les verts sont écartelés entre la CDU et le SPD, explique le leader des écologistes Hubert Ulrich dans le Frankfurter Allgemeine Zeitung. La constitution d'un gouvernement rouge-rouge-vert (SPD, la Gauche, Verts) dépend de leur choix. Or la moitié d'entre eux environ préfèrerait une alliance "Jamaïca" (image qui évoque les couleur fétiches des partis rassemblés qui évoquent le drapeau jamaïcain: noir CDU, jaune libéraux,vert écolos). Elle aboutirait au maintien en place du ministre président démocrate chrétien Peter Müller, qui fait figure de battu du scrutin de dimanche.

Une option qui tient à la répulsion des Verts à l'égard du populisme de la Gauche de Lafontaine. « Le fracture sociale et culturelle entre les électeurs Verts de formation universitaire qui achètent dans les magasins bio et les syndicalistes aux cheveux gris ou les titulaires de l'aide sociale qui achètent chez Aldi et votent la Gauche est beaucoup plus profonde que celle qui existe entre l'électorat du SPD et celui du parti de Lafontaine, souligne le quotidien berlinois Tageszeitung ». "La Gauche" milite pour le maintien de l'exploitation des mines de charbon « fiables », en activité en Sarre. Les Verts, comme la CDU y sont totalement hostiles.
Mais l'autre moitié de l'électorat Vert est pour une alliance avec le SPD -et avec la Gauche donc- avant tout parce que les programmes en faveur de l'école, de la famille sont presque identiques: suppression de la taxe d'étude, extension des écoles à plein temps, suppression du turbo-bacc et de la sélection précoce. L'enjeu est énorme sur le plan fédéral pour les Verts qui excluent une alliance « Jamaïca » au lendemain des élections du 27 septembre, souligne Claudia Roth, président des Verts, dans le Frankfurter Rundschau.

Si les Verts en Sarre faisaient le choix inverse en s'alliant avec Müller, la campagne des écologistes pour les élections au Bundestag dans quatre semaines perdrait sérieusement en crédibilité. "Leur choix final dépendra beaucoup de l'attitude de Lafontaine qui doit faire un pas vers les écologistes sur la question de l'énergie, du charbon, et changer d'attitude. Il n'irrite pas seulement les gens du SPD", souligne Roth au passage. Les Verts n'ont pas oublié évidemment l'abandon brutal du gouvernement Schröder-Fischer par Lafontaine, alors ministre des finances.


"sortir intelligemment de la crise" nous en avons la force assure la CDU

Les sondages allemands se trompent plus que les autres, souligne le Financial Times Deutschland dans une analyse percutante. La crainte d'une surprise à la 2005 refait son apparition chez les observateurs. Angela Merkel avait obtenu environ 5 points de moins que ce que lui promettaient alors les sondages. Cette fois c'est Lafontaine qui a fait finalement six points de plus que prévu. La CDU et Merkel seraient toujours surévaluées, comme en 2005, estime le quotidien financier et pourraient se retrouver en fait autour de 33, ou 34%. Tandis que le SPD serait entre 27 et 28%. L'effet serait dramatique pour Angela qui encaisserait une seconde semi-défaite, qui pourrait déclencher une révolte interne à la CDU. La grande coalition, CDU, SPD serait sans doute reconduite faute de mieux, mais sérieusement affaiblie.

Mais que veut vraiment Angela Merkel?Elle tire un bilan négatif de la grande coalition actuelle qui n'a pas: « fait le maximum particulièrement pendant la crise. » L'Allemagne ferait mieux avec une coalition CDU/FDP, concentrée sur la croissance, la recherche, l'avenir, le développement. C'est pourquoi je suis d'avis que nous avons besoin d'une coalition avec le FDP », même avec une majorité d'une voix, répète la chancelière, citée par le Süddeutsche Zeitung. En dépit des revers infligé à la CDU ce week-end et des critiques dans son propre camp elle parait décidée à ne pas changer le ton de sa campagne. Une stratégie « très risquée », selon le politologue Gerd Langguth, interviewé dans le Süddeutsche Zeitung.

Mais Angela Merkel, en dépit de ses affirmations, souhaiterait en fait prolonger son mandat de chancelière à la tête d'une grande coalition dont elle a déjà la pratique, plutôt que d'un gouvernement avec le FDP. Un atelage qui serait fragile face aux conséquences sociales de la crise dans l'année qui vient. Plus fragile en tout cas qu'un gouvernement avec le SPD. Mais un tel calcul risque d'être dangereux. Car le SPD pourrait lui changer d'alliance au milieu de mandat s'il existe une majorité alternative avec la Gauche et les Verts au parlement qui sera élu le 27 septembre. L'alliance rouge-rouge-verts n'est pas à l'ordre du jour pour 2009, mais elle paraît être la seule solution possible pour le SPD à l'avenir, s'il veut revenir au pouvoir et conquérir la chancellerie. Il a presque franchi le pas dans les Länder, même à l'ouest. Une épreuve obligatoire et préalable pour toute coalition d'avenir à Berlin, au Bundestag.


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