Les Verts déchirés en Sarre | Que veut exactement Angela Merkel ? |
mercredi 2 septembre 2009 à 11:01 - permalien #435
Une option qui tient à la répulsion des Verts à l'égard du populisme de la Gauche de Lafontaine. « Le fracture sociale et culturelle entre les électeurs Verts de formation universitaire qui achètent dans les magasins bio et les syndicalistes aux cheveux gris ou les titulaires de l'aide sociale qui achètent chez Aldi et votent la Gauche est beaucoup plus profonde que celle qui existe entre l'électorat du SPD et celui du parti de Lafontaine, souligne le quotidien berlinois Tageszeitung ». "La Gauche" milite pour le maintien de l'exploitation des mines de charbon « fiables », en activité en Sarre. Les Verts, comme la CDU y sont totalement hostiles.
Mais l'autre moitié de l'électorat Vert est pour une alliance avec le SPD -et avec la Gauche donc- avant tout parce que les programmes en faveur de l'école, de la famille sont presque identiques: suppression de la taxe d'étude, extension des écoles à plein temps, suppression du turbo-bacc et de la sélection précoce. L'enjeu est énorme sur le plan fédéral pour les Verts qui excluent une alliance « Jamaïca » au lendemain des élections du 27 septembre, souligne Claudia Roth, président des Verts, dans le Frankfurter Rundschau.
Si les Verts en Sarre faisaient le choix inverse en s'alliant avec Müller, la campagne des écologistes pour les élections au Bundestag dans quatre semaines perdrait sérieusement en crédibilité. "Leur choix final dépendra beaucoup de l'attitude de Lafontaine qui doit faire un pas vers les écologistes sur la question de l'énergie, du charbon, et changer d'attitude. Il n'irrite pas seulement les gens du SPD", souligne Roth au passage. Les Verts n'ont pas oublié évidemment l'abandon brutal du gouvernement Schröder-Fischer par Lafontaine, alors ministre des finances.
"sortir intelligemment de la crise" nous en avons la force assure la CDU
Les sondages allemands se trompent plus que les autres, souligne le Financial Times Deutschland dans une analyse percutante. La crainte d'une surprise à la 2005 refait son apparition chez les observateurs. Angela Merkel avait obtenu environ 5 points de moins que ce que lui promettaient alors les sondages. Cette fois c'est Lafontaine qui a fait finalement six points de plus que prévu. La CDU et Merkel seraient toujours surévaluées, comme en 2005, estime le quotidien financier et pourraient se retrouver en fait autour de 33, ou 34%. Tandis que le SPD serait entre 27 et 28%. L'effet serait dramatique pour Angela qui encaisserait une seconde semi-défaite, qui pourrait déclencher une révolte interne à la CDU. La grande coalition, CDU, SPD serait sans doute reconduite faute de mieux, mais sérieusement affaiblie.
Mais que veut vraiment Angela Merkel?Elle tire un bilan négatif de la grande coalition actuelle qui n'a pas: « fait le maximum particulièrement pendant la crise. » L'Allemagne ferait mieux avec une coalition CDU/FDP, concentrée sur la croissance, la recherche, l'avenir, le développement. C'est pourquoi je suis d'avis que nous avons besoin d'une coalition avec le FDP », même avec une majorité d'une voix, répète la chancelière, citée par le Süddeutsche Zeitung. En dépit des revers infligé à la CDU ce week-end et des critiques dans son propre camp elle parait décidée à ne pas changer le ton de sa campagne. Une stratégie « très risquée », selon le politologue Gerd Langguth, interviewé dans le Süddeutsche Zeitung.
Mais Angela Merkel, en dépit de ses affirmations, souhaiterait en fait prolonger son mandat de chancelière à la tête d'une grande coalition dont elle a déjà la pratique, plutôt que d'un gouvernement avec le FDP. Un atelage qui serait fragile face aux conséquences sociales de la crise dans l'année qui vient. Plus fragile en tout cas qu'un gouvernement avec le SPD. Mais un tel calcul risque d'être dangereux. Car le SPD pourrait lui changer d'alliance au milieu de mandat s'il existe une majorité alternative avec la Gauche et les Verts au parlement qui sera élu le 27 septembre. L'alliance rouge-rouge-verts n'est pas à l'ordre du jour pour 2009, mais elle paraît être la seule solution possible pour le SPD à l'avenir, s'il veut revenir au pouvoir et conquérir la chancellerie. Il a presque franchi le pas dans les Länder, même à l'ouest. Une épreuve obligatoire et préalable pour toute coalition d'avenir à Berlin, au Bundestag.
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