Afghanistan, tirs croisés contre le ministre de la défense, Franz Josef Jung
lundi 7 septembre 2009 à 19:12 - permalien #440
Le parti la Gauche qui fait campagne pour le retrait des troupes d'Afghanistan a demandé l'inscription de la question à l'ordre du jour de la séance extraordinaire du Bundestag, convoquée mardi pour le vote de la loi d'accompagnement du traité de Lisbonne. Le SPD, partenaire de la CDU au sein du gouvernement d'Angela Merkel, critique également les informations au compte-goutte données par le ministère, rapporte die Welt. «Il ferait bien de ne pas réserver ses informations aux seuls responsables de la commission de la défense et d'informer l'ensemble du parlement comme il se doit. C'est le Bundestag en fin de compte qui est responsable de l'engagement de la Bundeswehr. »
L'ex-chancelier Gerhard Schröder qui participe à la campagne électorale du SPD n'a pas hésité lui à doubler son parti à gauche en proposant de fixer d'ores et déjà le retrait des troupes allemandes d'Afghanistan à l'échéance 2015. Une date que Frank-Walter Steinmeier, comme Franz Müntefering, le président du parti social démocrate, ont aussitôt rejetée comme prématurée note Spiegel on line.
Angela Merkel, couvre son ministre, mais elle a promis, recevant le premier ministre britannique Gordon Brown à Berlin, de faire toute la clarté sur le drame et assure regretter à l'avance les morts civiles éventuelles. Elle souligne en même temps combien les troupes allemandes engagées sur le terrain ont besoin de tout le soutien des autorités de leur pays. Les victimes civiles ne font pas de doute pour le Frankfurter Allgemeine Zeitung qui rapporte les paroles de Mirza Mohammad Yarmand, chef de la police criminelle afghane qui s'est entretenu avec des familles. »Les gens qui étaient sur place à l'heure de l'attaque, vers 2 h 30 du matin, obéissaient à différents motifs. Certains étaient là par convoitise, pour se procurer du pétrole, d'autres étaient venus de peur des Talibans qui leur en avait donné l'ordre, d'autres parce qu'ils n'ont rien ». Une explication contestée par le gouverneur de la province de Kunduz, rapporte Spiegel on line. Le comportement des Allemands aurait été exemplaire d'après Mohamad Omar, selon qui on a trop critiqué dans le passé justement l'attitude passive des soldats allemands, qui « s'enfuient dans leur camp ou s'assoient là et se mettent à pleurer ». Les gens ont même fini par croire selon lui que les troupes de la Bundeswehr coopèrent avec les Talibans. « Elles ont enfin frappé comme il le faut une bande de brigands, avec l'assentiment des populations du voisinage ». Mais le gouverneur est incapable de dire s'il y a eu des victimes civiles, reconnaît Spiegel on line.
Certains commentateurs et analystes estiment au contraire que Franz Josef Jung a complètement failli à sa mission en prétendant « contre tous ses alliés » que le bombardement n'a pas provoqué de victimes civiles. « Sa stratégie qui consiste à nier l'évidence est explosive. Il essaie visiblement sans avoir l'accord de qui que ce soit de disculper les troupes allemandes, provoquant du même coup ses propres alliés. Les USA eux même ont fini par reconnaître qu'il est plus sage de risquer la vie de ses propres soldats en combat rapproché plutôt que de tuer des civils à coup de bombardements aériens », souligne le Frankfurter Rundschau Le drame des camions citernes risque de casser définitivement l'image officielle de la Bundeswehr et de sa "présence pacifique" à Kunduz. La majorité des Allemands sont déjà hostiles à l'intervention militaire selon les sondages, le drame va encore renforcer ce sentiment, en pleine campagne électorale.
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