Ansbach, après Winnenden, Erfurt: pourquoi ces jeunes deviennent-ils meurtriers fous ?
vendredi 18 septembre 2009 à 12:26 - permalien #449
Le jeune Georg R., 18 ans, élève de terminal, devait partir en voyage scolaire ce jour là avec sa classe à Rome. Il a fait irruption dans les salles en jetant ses cocktails molotov et en attendant à la porte de la classe les élèves qui fuyaient le feu avec sa hache, blessant notamment gravement une jeune fille.
Le « Caro » comme on l'appelle sur place est un collège très réputé, ou l'on apprend le latin dés la cinquième. Les méthodes d'enseignement modernes, la place accordée à la culture, la musique, semblaient garantir le lycée contre tout drame de ce genre. Le syndicat des policiers revendique à nouveau la mise en place de systèmes de prévention contre l'Amoklauf, littéralement la « course de l'Amok », (on trouvera l'explication de cette expression dans la revue de presse citée plus haut). « Les gouvernements des Länder devraient enfin prendre leurs responsabilités et investir massivement dans la sécurité scolaire, au lieu d'en appeler aux renforcements des lois et sanctions, pour masquer leurs négligences ». En dépit des promesses politiques au lendemain des drames d'Erfurt et de Winnenden rien n'a été fait sur ce plan en effet, note Spiegel on line.
Les établissements scolaires devraient être dotés de psychologues dont le nombre devrait être multiplié par deux. Il y en aurait 1 pour 10000 élèves en moyenne actuellement. Les élèves et leurs délégués en particulier devraient être sensibilisés au problèmes que peuvent poser les jeunes isolés, « paumés » ou rejetés, dans les classes. C'était apparemment le cas de Georg R, « un jeune, tranquille, effacé, selon l'un de ses camarades, qui aurait essayé de s'imposer comme leader, en vain, rapporte le Bild Zeitung. Fan de Heavy-metal il suivait un traitement psy. Aucun élève ne voulait partager une chambre avec lui lors du voyage prévu à Rome. » A-t-il voulu se venger s'interroge le Bild? » En perquisitionnant sa chambre les enquêteurs auraient trouvé un « calendrier fixant la date de l'apocalypse au 17.09, précisemment le jour du drame. Et un testament », rapporte le Frankfurter Allgemeine Zeitung. Après avoir blessé huit élèves et un professeur, le jeune homme a été grièvement blessé par les tirs des policiers qui voulaient le neutraliser, alors qu'il s'était réfugié dans les toilettes. Qu'il ne soit pas mort permettra peut être, selon certains spécialistes, de comprendre en l'interrogeant comment on devient « tueur fou ».
Barbara Stamm, présidente démocrate-chrétienne(CSU) du parlement du Land de Bavières, estime quant à elle que ce nouvel « Amoklauf » exige que: « l'on recherche les moyens de répondre à la détresse spirituelle des enfants et des jeunes. Il faut comprendre pourquoi de plus en plus de jeunes gens ne se livrent pas et ne trouvent personne à qui ils puissent confier leurs tourments ». Une responsabilité qui interpelle en particulier parents et enseignants, rapporte l'hebdomadaire Stern.
Une jeune fille, Tania O., 16 ans avait été arrêtée en mai dernier alors qu'elle se préparait à lancer des cocktails molotov dans les classe du Lycée Einstein, à Saint Augustin en Rhénanie du Nord. L'enquête menée sur le drame de Winnenden apporte par ailleurs des éléments d'explication du geste fou du jeune tueur. Tim K. aurait évoqué avec la thérapeute qui le suivait ses pulsions criminelles des mois avant le drame, selon die Welt. Il aurait souffert d'une fixation sado-masochiste et collectionnait sur son PC des photos d'hommes enchaînés et « torturés » par des femmes. Le jeune garçon aurait été victime de rejet, de « mobbing », au cours de sa scolarité. Les filles se moquaient de lui et il aurait progressivement perdu toute confiance en lui même, selon une éducatrice. Peu avant le drame il aurait effectué des recherches sur les attentats du 11 septembre, et sur la bio de leurs auteurs. Comme sur les « Amoklaufer », dont Ernest August Wagner, un instituteur qui extermina en 1913 sa femme et ses quatre enfants, abattit ensuite une douzaine de personnes et fut interné jusqu'à sa mort, en 1938, à l'hôpital psychiatrique de Winnenden, qui côtoie les bâtiments scolaires ou Tim K. sema la mort. Certains psychiatres font par ailleurs le lien entre son raid dans les classes de Winnenden et les jeux violents installés sur son ordinateur, dont Counter Strike, dont il aurait matérialisé la violence. D'autres contestent ce parallèle
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