Angela Merkel reste chancelière grâce au FDP de Guido Westerwelle
lundi 28 septembre 2009 à 10:36 - permalien #460
Merkel « a encaissé un mauvais résultat et elle gagne pourtant, résume de son côté le quotidien économique Handelsblatt. Grâce au FDP elle peut rester chancelière. "Vous êtes heureux? », demandera-t-elle aux militants de la CDU rassemblés dimanche soir. « Je le suis aussi ». « Elle est respectée dans son parti, même si on le l'aime que trop rarement. Mais cette fois les applaudissements pour Angela Merkel ne cessent pas ».
Le FDP lui risque de payer cher sa victoire cependant h selon le Süddeutsche Zeitung. Dans l'immédiat cela va lui rapporter le poste de vice-chancelier et plusieurs ministères importants. « Mais c'en est fini des promesses en l'air et des réductions d'impôts à tout vent, auxquelles s'était jointe d'ailleurs la CSU -à ses dépends. Baisser les impôts avec des centaines de milliers d'euros de dettes pour relancer une croissance forte, cela reviendrait à jouer à la roulette russe avec la société allemande ». Quant à la chancelière, aux côtés du FDP, elle ne pourra plus s'abriter comme elle le faisait derrière le SPD pour résister aux exigences de l'aile économique de son parti. Les pressions vont s'accroître. Et si elle continue à jouer son rôle de « Mutti », mère de la nation, elle aura quelques problèmes . Mais si elle devient une « dame de fer » elle perdra sa renommée sa réputation populaire. Cela signifie que l'age d'or d'Angela est terminé.
« Merkel avait su devenir la meilleure chancelière social-démocrate que le SPD pouvait espérer au sein de la grande coalition, souligne le Tageszeitung. C'est maintenant du passé. » Le flou politique dont s'était entouré Merkel va s'éclaircir dans les quatre années qui viennent: « réduction d'impôts pour les privilégiés financées par une hausse de la TVA, pour tous réduction des compensations sociales, c'est pour cela que le FDP a été élu. » Nous serons toujours gouvernés par une chancelière charmante et rassurante. Mais bien des choses vont changer.
« Le temps du consensus est terminé ». A partir d'aujourd'hui.
Le FDP va ouvrir les négociations avec la CDU/CSU pour la constitution du gouvernement au mieux de sa forme, souligne die Welt, alors que les démocrates chrétiens à l'inverse ont encaissé un nouveau recul. « L'union a perdu son profil ces dernières années et elle est restée cette fois encore au dessous de ses possibilités », selon Sabine Leutheusser-Schnarrenberger, membre de la direction du FDP. « La coalition noir-jaune -l'alliance de la CDU et du FDP, symbolisée par les couleurs fétiches des deux partis- n'est possible que grâce au FDP. » Et le parti libéral le doit à Westerwelle, l'homme que rien n'arrête.
Sous sa direction, le FDP n'a cessé d'améliorer ses résultats au fil des années, dans les élections européennes, fédérales ou dans les Länder, dans 60 consultations életorales sur 67 recensées. Il a surpassé les dirigeants historiques du parti libéral tels que Hans-Dietrich Genscher, Otto Graf Lambsdorff et Klaus Kinkel, qui gouvernèrent aux côtés d'Helmut Kohl. Pour revenir au pouvoir avec la CDU, Westerwelle s'est affiché comme le partenaire exclusif des démocrates chrétiens. Après avoir gouverné avec eux pendant une vingtaine d'années, il entama une cure d'opposition, à la suite de la défaite d'Helmut Kohl face à Schröder en 1998.
Le FDP retrouve maintenant sa place aux côtés de la CDU et de la CSU bavaroise, affaiblies par quatre ans de grande coalition avec le SPD.
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