Sigmar Gabriel, président du SPD en puissance, règle les comptes avec Schröder
vendredi 23 octobre 2009 à 14:45 - permalien #478
"Une analyse précise de nos onze ans d'activités au gouvernement et de l'état de l'organisation du parti ces vingt dernières années seront autant indispensables pour cela qu'un bilan de notre campagne électorale. Je sais que beaucoup dans le parti ont des explications toutes faites pour cela, mais je crois que nombre de raisons se sont accumulées pour conduire à la situation que nous connaissons. Nous avons ainsi perdu les premières élections dans les Länder sous le gouvernement Schröder, avant la mise en oeuvre de l'Agenda 2010 (dont les mesures de réductions des acquis des chômeurs notamment, mis en oeuvre sous le gouvernement rouge-vert et connues sous le nom de Harz IV).
"Et la situation de nos organes de base, dans les villes, les circonscriptions, les quartiers, n'a plus grand chose à voir avec celle que doit connaître un parti populaire, un parti de militants. Mais il est évident que le débat sur les mesures de l'Agenda 2010, a joué un rôle moteur dans la crise et provoqué une seconde scission dans nos rangs (après celle des Verts dans les années soixante-dix). Des questions telles que la retraite à 67 ans, ou la hausse de la TVA mise en oeuvre par la grande coalition (contre les promesses électorales du FDP, ndr) ont profondément ébranlé la confiance en notre parti , et voilé nombre de nos succès (le programme d'extension des écoles à plein temps de l'Agenda 2010, la sortie de l'atome, l'expansion des nouvelles énergies avec leurs 280000 nouveaux emplois par exemple) bien que nous ayons dû nous battre pour les faire aboutir.
"Et puis le SPD est devenu un parti dans le quel les membres ont été ramenés à de simples cotisants, sans influence sur les décisions du parti qui a évité tout échange d'opinion remontant de la base. Je sais naturellement que le profil d'un parti a besoin d'une direction. La seule démocratie à la base ne fonctionne pas mieux que le commandement décrété du sommet. La politique c'est conduire et ressambler. Dans les dernières années nous avons seulement dirigé, jamais rassemblé."
Une lettre qui est un règlement de compte avec le style de politique de direction du parti des vingt dernières années, note le Frankfurter Allgemeine Zeitung. En particulier avec celui de l'ex chancelier Schröder qui fut président du SPD pendant un temps et de Franz Müntefering, qui fut successivement secrétaire général du parti, chef du groupe parlementaire au Bundestag, puis président du SDP.
Gabriel lui même aurait reçu selon le Bild des lettres peu aimables de nombre d'organisations de base du parti. Elle lui reprochent entre autres « la manière insupportable dont lui est ses camarades se sont à nouveau répartis les postes de direction du parti au lendemain de la débâcle électorale enregistrée le 27 septembre dernier. » Sigmar Gabriel entame ce week-end une tournée des fédérations du parti, pour préparer son élection à la présidence du SPD au congrès du parti, à la mi-novembre.
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