Réforme des impôts, à "plein gaz dans le brouillard"
lundi 2 novembre 2009 à 19:54 - permalien #485
Cette seule perspective n'en fait pas moins frémir nombre de ministres président des Länder démocrates-chrétiens. Ils craignent une relance par la dette, souligne Stanislaw Tillich (Saxe). Ils redoutent également de faire les frais de l'opération. Les réductions prévues toucheraient plus leurs finances que celles de l'état fédéral. « Je suis naturellement en faveur du slogan « plus de net du brut », mais je n'ai pas les réserves pour couvrir les baisses d'impôt, résume Peter Müller (Sarre) ». Aucun dirigeant de la CDU n'ose actuellement assurer clairement: « Nous allons réduire les impôts, naturellement », relève die Welt. « Nous devons tenir compte des craintes des Länder, souligne Volker Kauder, président du groupe parlementaire de la CDU au Bundestag. Nous trouverons une solution uniquement avec eux, pas contre eux ».
Il y a quelques frictions également du côté de la réforme proposée par le ministre de la santé, Philip Rösler, FDP, au sein de la coalition gouvernementale. Il veut « plus de liberté dans le domaine des soins pour les patients et plus de concurrence entre les caisses d'assurance maladie ». « Il n'y aura pas de réformes radicales du système de santé allemand, réplique Horst Seehofer, le chef de la CSU bavaroise.  Je suis certain que même un ministre de la santé du FDP en arrivera rapidement à cette conclusion ».
La grande réforme des impôts chère au FDP, qui milite pour l'instauration d'un système d'imposition par tranches, tranchant avec le calcul progressif de l'impôt sur le revenu en vigueur, et qui est évoquée dans le programme de gouvernement semble en cause, remarque le Frankfurter Rundschau. Ce n'est pas le moment d'attiser les débats à ce propos souligne-t-on à la chancellerie. « La question sera examinée au cours des prochaines années », sur la base des rentrées fiscales constatées, qui risquent d'être moins roses que ne le croit le parti libéral.
La confédération des syndcats allemands (DGB) accuse quant à elle le nouveau gouvernement de faire une « politique au profit des privilégiés » qui seront les seuls à profiter de la réduction des impôts. Un tiers des salariés n'est pas imposable, vu le faible niveau de leurs ressources. Le président du groupe parlementaire social-démocrate au Bundestag, Franck Walter Steinmeier, estime lui que les réductions fiscales « doivent être financées avec sérieux, ce qui n'est pas le cas en ce qui concerne les projets du gouvernement », rapporte le Frankfurter Allgemeine Zeitung. Le quotidien libéral titre à propos de la politique fiscale du nouveau gouvernement: « plein gaz dans le brouillard ».
La majorité des Allemands enfin, serait favorable aux réductions d'impôts promises, si l'on en croit un sondage Emnid.Welt am Sontag. 74% des sondés estiment cette politique juste. 54% estimeraient même que d'autres réductions d'impôts devront suivre.
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