Mathias Platzeck, réélu à Potsdam à la tête d'une coalition rouge-rouge
vendredi 6 novembre 2009 à 19:21 - permalien #488
Platzeck assure avoir reçu un tas de lettres et de mail d'insultes, expédiés de l'ouest à 80%, selon lui.
Mais après des années de coalition à la tête du Land, aux côtés de la CDU, l'un des rares dirigeants du SPD qui conserve toujours sa popularité, estime qu'il faut savoir tourner la page et gouverner même avec un parti dont certains des responsables ont travaillé pour la police politique de l'ex Allemagne de l'est.
« Vingt ans après les changements révolutionnaires en RDA il faudrait enfin commencer en Allemagne à prendre le processus de réconciliation au sérieux. Une cicatrice malsaine traverse toujours la société est-allemande et peut s'aggraver même. On élève à nouveau les barrières, comme si les divisions s'étaient renforcées... ». Le magazine Focus rapporte ses propos.
Pour justifier sa démarche Platzeck avait rappelé notamment le geste de Kurt Schumacher, dirigeant du SPD en 1946, qui tendit la main aux "anciens SS", 5 ans après être sorti du camp de concentration. Une comparaison qui fait hurler certains...jusque dans son propre parti (voir revue de presse de mercredi).
Il a reçu par contre le soutien de Gesine Schwann, candidate malheureuse du SPD à la présidence de la république, contre Horst Köhler, rapporte le Süddeutsche Zeitung. Elle souligne que Platzeck fait de la « morale politique ». La réconciliation vient après la culpabilité dans les relations personnelles, lorsque la faute a été reconnue. Beaucoup ont certes été coupables dans l'ex RDA, pas seulement au sein du régime. Mais les Allemands de l'ouest ont quant à eux la partie belle dans ce deuxième processus de retour sur le passé -après la nazisme- car ils vivaient à l'abri, à bon port.
« Les ex-citoyens de la RDA qui ont reconnu leurs fautes depuis doivent-ils pouvoir s'engager à nouveau dans la vie politique? Certains assurent que non. S'ils avaient raison ils devraient alors passer au crible la vie de tous les politiques, hommes et femmes, car la culpabilité morale ne se limite pas seulement bien sûr à la politique ». Une telle rigueur conduirait à la terreur par la vertu d'un Robespierre, assure Schwann.Â
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