Repos le dimanche confirme la cour de Karlsruhe
mercredi 2 décembre 2009 à 22:56 - permalien #506
Les juges ont ainsi mit fin à la libéralisation croissante des horaires d'ouverture des magasins à Berlin en particulier, où la possibilité de faire les courses durant les quatre dimanche de l'avent, met en cause la « protection minimum » du repos dominical...
Les dimanches et jours fériés sont « jours de repos », pour des raisons religieuses, mais aussi pour offrir une pause aux travailleurs et pour protéger leur participation à la vie sociale. La simple recherche du profit ne suffit pas à justifier la mise en cause de cette règle plusieurs dimanches de suite. L'exception du travail dominical ne peut être justifiée que dans des cas particuliers.
A Berlin, la cour laisse jusqu'en 2010 au sénat pour re-définir les jours d'ouverture légaux des commerces. En attendant les magasins pourront donc ouvrir les trois dimanches à venir, de 13 heures à 20 heures.
Klaus Wowereit, le maire de Berlin a critiqué le jugement comme étant à côté de la plaque...et de l'air du temps, accusant les juges de Karlsruhe de s'être pliés aux voeux des églises chrétiennes, souligne le Berliner Zeitung. Pour la capitale allemande cela signifie un retour en arrière sur les libertés du « Christmas-shopping », regrette le leader du SPD.
A l'inverse, les Églises se réjouissent du jugement. Tout comme le syndicat des personnels des services et du commerce Ver.di.
Margot Käßmann, président du conseil de l'église protestante (EKD) et l'évêque Robert Zollitsch, président de la conférence des évêques ont salué: « un jour heureux pour la protection des dimanche et un signal clair contre la consommation à tout prix ». Georg Sterzinsky, le cardinal de Berlin s'est dit « agréablement surpris » par le jugement.
Le jugement de la cour fédérale laisse cependant la possibilité de travailler dix dimanches pendant l'année. « Nous allons voir comment nous pouvons les répartir pendant l'année, souligne le secrétaire général de la fédération du commerce, Nils Busch-Petersen, rapporte le Berliner Morgenpost. « Ce jugement est une revers pour la ville du shopping, estime quant à lui Christian Wiesenhütter de la chambre de commerce et d'industrie. La capitale allemande va se retrouver complètement dépassée dans le palmarès des métropoles internationales ou l'on fait ses achats .»
« Papa va au foot, Maman profite de la salle de bain à elle toute seule, et les enfants, en puberté avancée ont de toute façon tout autre chose à faire que de se retrouver avec leurs parents qui secrètent l'ennui, note de son côté le Frankfurter Rundschau, caricaturant le « dimanche allemand des contes de fée ». Chez les célibataires à côté c'est le Sudoku avant que le film ne commence. » C'en est fini de l'histoire de la création mais nous voulons toujours sanctifier le dimanche, le préserver de Mammon, le démon de la concupiscence, de la richesse, la possession. Et ranimer ce jour là les lumières de la vie chrétienne et sociale, si possible. Le jugement de Karlsruhe protégeant le repos du dimanche n'offre aucune garantie, mais cela vaut au moins la peine de tenter le coup.
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