Confrontations à la tête de die Linke
vendredi 8 janvier 2010 à 21:33 - permalien #529
Le secrétaire général du parti, Dietmar Bartsch, qui passe pour un "Est-Realo", est la cible.
Lafontaine serait prêt à prendre la présidence de die Linke -comme il fut président du SPD. Mais la coexistence entre les deux hommes serait devenue impossible. A l'ouest l'influente fédération de Rhénanie du nord-Westphalie de die Linke,...
Pour l'AKL, l'alliance entre le SPD et die Linke à la tête du Land de Brandenbourg, sous la houlette du ministre président social démocrate Mathias Platzeck, est une compromission impardonnable.
Die Linke aurait "bradé ses idéaux pour accéder au pouvoir", en donnant le feu vert à la réductions des emplois dans les services publics, dans un Land ou les ressources fiscales se réduisent en même temps que le nombre d'habitants.
Dietmar Bartsch lui, défend au contraire cette politique d'alliance des deux partis de gauche, sur la base d'un programme de gouvernement "réaliste", souligne le Süddeutsche Zeitung. Il ambitionne de faire de die Linke le partenaire d'une alternative gouvernementale à gauche avec le SPD.
Une politique qui pourrait saper la crédibilité de die Linke à l'ouest, au moment ou les prochaines élections régionales de Rhénanie du nord-Westphalie en mai prochain vont avoir valeur de test politique de l'année 2010, face au gouvernement Merkel, répliquent les responsables du parti du Land.
Bartsch ne s'est pas privé de faire savoir lui qu'il les tenait pour des irresponsables, incapables de participer au futur gouvernement du Land en cas de défaite de la CDU. Des "confidences" dévastatrices, relayées par le quotidien Bild Zeitung.
Lafontaine aurait critiqué lui au contraire l'accord entre le SPD et die Linke à Potsdam -comme il avait déjà critiqué l'accord entre le SPD et die Linke au sénat qui gouverne Berlin, pour une politique de réduction de la dette dont font les frais les salariés des services publics berlinois. L'heure n'est pas aux concessions pour retourner au gouvernement avec les sociaux démocrates, selon lui.
Selon les rumeurs relayées par der Spiegel en décembre, Lafontaine aurait par ailleurs entretenu ces derniers mois une liaison avec Sahra Wagenknecht, dirigeante de la "plate-forme communiste" au sein du parti la Gauche, et députée de Rhénanie du Nord au Bundestag, rapporte die Welt. Dietmar Bartsch ne serait pas étranger à ces "révélations", destinées à nuire à l'ancien président du SPD. Qui procède ainsi n'a plus sa place à la tête du parti estimeraient les responsables des principales fédérations de die Linke à l'ouest de l'Allemagne qui soutiennent Lafontaine.
La démission de Bartsch de son poste de secrétaire général du parti serait donc incontournable si celui-ci prend la présidence de die Linke au prochain congrès en mai prochain. Les deux hommes seraient incapables de travailler ensemble à l'avenir.
Or Dietmar Bartsch a l'appui des fédérations de l'ex RDA. Bodo Ramelow dirigeant du parti en Thuringe estime que: "revendiquer la démission de Bartsch serait démonter volontairement une roue de la voiture", souligne l'hebdomadaire Stern. La polémique actuelle au sein du parti proviendrait selon lui d'une différence de culture politique du parti "la Gauche" à l'est et à l'ouest. "Tandis que die Linke est un parti populaire à l'est qui se porte candidat au gouvernement, "la Gauche" serait à l'ouest un parti d'opposition. Die Linke devrait selon lui assumer ces différences.
Lothar Bisky, le vice président du parti et le poids lourd à l'est -avec Gregor Gyzi- de l'histoire du PDS-die Linke assène de son côté que ces déchirements portent atteinte à l'image du parti. Or les services que lui a rendu Dietmar Bartsch , lors des campagnes électorales notamment, ne doivent pas être ignorés. "Nous avons besoin d'Oskar Lafontaine, mais de Dietmar Bartsch aussi."
Lafontaine, pour l'instant reste sur sa réserve. Il devait effectuer son retour politique lundi à Berlin et préciser ses ambitions. Il sera absent pour des raisons de rendez vous médicaux pris de longue date, dit-on.
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