Retour sur la semaine | La Bundesbank critique la chancelière | Hommage aux victimes de la Bundeswehr | Les vieux nazis meurent en paix | La Banque centrale tient à son indépendance |
dimanche 11 avril 2010 à 11:50 - permalien #593
*La Bundesbank n'apprécie pas la politique de la chancelière. Un document interne de la Bundesbank fait le procès en règle de l'accord des européens pour porter secours à la Grèce en cas de besoin, et de la politique imposée par la chancellerie en ce domaine. Le recours au fond monétaire (FMI) est particulièrement mis en cause, note le Frankfurter Rundschau de mercredi.
Depuis sa prise en main par le français Dominique Strauss-Kahn, le fond aurait en effet adopté une politique de relance à tendance inflationniste. Rompant avec la rigueur qui était auparavant la tradition. La proposition du FMI de tolérer un taux d'inflation de 4% a fait hurler le directeur de la Bundesbank Axel Weber, pour qui 2% est la dernière limité.
L'assurance selon laquelle la présence du fonds international permettrait également d'éviter à l'Allemagne de verser des fonds pour renflouer les caisses d'Athènes, rassurant ainsi les contribuables allemands, est également mise en cause par l'auteur du document. La Bundesbank alimentera le FMI en fonds avec lesquels celui-ci aidera Athènes. Exactement l'inverse de ce que la chancelière à tout prix. Les experts du Fonds monétaire sont par ailleurs arrivés à Athènes, , note le quotidien de Francfort. Mais leur visite était déjà prévue depuis plusieurs mois. Ils doivent conseiller entre autres les autorités grecques sur le plan de la fiscalité et de la consolidation de leur budget.
Le gouvernement avait refusé d'employer ce terme depuis des années. Il s'agit officiellement d'une intervention pour le rétablissement de la paix et de la sécurité, à la demande des Afghans, et non pas d'un engagement guerrier, note le Tageszeitung de vendredi. L'Afghanistan fut le nid de la terreur du 11 septembre et ne doit plus jamais servir de repli à al Quaïda souligne Merkel. Les soldats qui sont tombés en Afghanistan défendaient les intérêts immédiats de l'Allemagne. "Ce sont des héros courageux dont l'Allemagne peut être fière", soulignera quant à lui le ministre de la défense Karl Theodor zu Guttenberg.
*Martin Sandberger, chef des commandos d'exterminations de la SS, survivant d'une clique de meurtriers a vécu ses derniers jours dans la pension de retraite Augustinum de Stuttgart ou il est décédé paisiblement le 30 mars (voir également mon Berlin Blog). Personne ne voulait le savoir, souligne le Tagblatt de Tübingen. Pas même le procureur de Stuttgart qui avouait tout ignorer de lui la semaine dernière au quotidien der Spiegel, qui venait de retrouver sa trace. Sa carrière est connue. Elle a débuté à Tübingen, ou il étudia le droit et dirigeait déjà en 1932 l'association des étudiants. Puis il sera chef des commandos responsables de l'extermination des juifs de la Baltique.
Son camarade d'étude Erich Ehrlinger, chef d'Einsatzgruppe de la SS comme lui, a fini ses jours en 2004 à l'âge de 93, tranquillement lui aussi. Les poursuites à son égard avaient été suspendues en 1969.
L'antropologue münichois Bruno Beger, qui avait sélectionné avec son collègue de Tübingen, Hans Fleischhacker, en 1943 à Auschwitz, 86 Juifs qui furent abattus pour la collection de squelettes de l'université allemande de Strasbourg est mort en octobre dernier.
Le SS-Hauptsturmführer avait atteint 98 ans, la conscience tranquille. La Reichsfrauenführerin (dirigeante des femmes du Reich) Gertrud Scholtz-Klink, qui s'était réfugiée sous un faux nom après guerre à Bebenhausen-Tübingen, sera démasquée et figurera parmi les principales têtes du processus de dénazification. Mais elle ne fut jamais traduite devant un tribunal et défendait toujours en 1978 l'idéologie nazie dans ses mémoires. Elle est morte à 97 ans.
« Sandberger est un exemple qui ridiculise les prétentions selon lesquelles la république fédérale a fait un travail modèle sur le passé de l'Allemagne d'Hitler », assène le secrétaire général du consistoire des juifs en Allemagne Stefan Kramer, cité par le quotidien autrichien der Standart. Qu'il s'agisse de la poursuite des criminels ou du dédommagement des victimes. Il est totalement absurde de voir que des survivants de l'Holocauste doivent se battre juridiquement pour voir reconnaître leur droit, alors que l'on est au petit soin pour leurs assassins, à la fin de leur existence.
Il est également totalement déplacé de poursuivre les actes d'anciens de la Stasi, et d'ignorer les auteurs des crimes nazis.
*Conflit dans les négociations en cours avec la Bundesbank pour la définition de son rôle à venir dans le cadre de la surveillance des banques, aux côtés de la Bafin, l'autorité de surveillance des marchés financiers. Une mesure qui vise à prévenir les futures crises financières. La Bundesbank fait du maintien de son indépendance totale un préalable à tout accord, note le Financial Times Deutschland. Elle ne veut dépendre en rien des institutions politiques. L'intégration de la Bafin au sein de la Bundesbank doit en être la garantie.
Le gouvernement et le parlement insistent au contraire pour avoir « le dernier mot » En particulier lorsque la menace d'un faillite impliquera éventuellement le renflouement d'une banque à l'aide des fonds publics. L'argent des contribuables. La Banque centrale veut éviter au contraire que ce soit le ministère des finances qui ait la parole à l'avenir dans l'un de ses domaines réservés.
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