Payer la dette de la Grèce ou faire une bonne affaire avec ?
mardi 13 avril 2010 à 21:49 - permalien #595
Même son de cloche du côté de la fédération des jeunes entrepreneurs : « il est insupportable que nous les contribuables soyons obligés de payer l'addition pour la Grèce, connue pour s'endetter sans cesse. La chancelière Merkel doit mettre son véto au plan d'aide. »
Le quotidien populaire cite également Lars-Hendrik Röller, président d'une grand école, qui souligne par contre que : »la pression des marchés financiers était trop importante, les pays de la zone euro devraient réagir avec des promesses d'aide précises."
Une telle somme ne colle pas avec la ligne dure de la chancelière qui a fait comprendre ces dernières semaines sans la moindre diplomatie à ses collègues européens que l'Allemagne ne jouerait plus le rôle de trésorier en chef de l'Union. On s'empresse donc à Berlin de souligner que l'accord de ce week-end n'est que la concrétisation de la déclaration du sommet du 25 mars, dont Merkel a dicté les conditions.
Le FDP s'inquiète pourtant de ce que le taux des crédits d'aide envisagé pour la Grèce, un peu plus de 5%, soit largement au dessous des taux supérieurs à 7% sur le marché, avant l'accord de ce week-end. C'est une forme de subvention qui va à l'encontre de la culture de la stabilité de l'euro selon le parti libéral. Une accusation que le porte parole du ministre des finances, Wolfgang Schäuble, démocrate chrétien, rejette. Le taux en question est proche de celui du marché, supérieur à celui qui est attribué aux autres pays de l'euro-land, et nettement supérieur au Taux du FMI.
Mensonge effronté, selon le Frankfurter Allgemeine Zeitung. Si les Grecs ne trouvent pas suffisamment d'investisseurs prêts à leur faire crédit à des taux convenables, les pays de la zone euro viendront à leur aide.
C'est évidemment une « subvention ». Inutile de parler grec pour comprendre ça. Il suffit de regarder un dictionnaire latin. « Subvenir » ne veut rien dire d'autre que « venir au secours ». Le gouvernement nie ce qui est indéniable. Et tout le monde s'en rend compte.
Un raisonnement que rejette son confrère de Francfort le Frankfurter Rundschau, proche du SPD. La vrai question est de savoir quelle est la référence? A partir de quel chiffre peut on commencer l'examen de bonne fois. Suivre la panique maniaco-dépressive du marché des capitaux n'est pas légitime.
La Grèce devait payer 7% de taux d'intérêt fin de semaine dernière, tout simplement parce que les Européens ont donné l'image consternante de leur division et de leur incapacité à enrayer la spéculation, renforçant la déstabilisation sur les marchés financiers. C'est ce qui a poussé vers les sommets les primes d'assurance sur les obligations grecques, et les taux de re-financement de la dette.
Ceux qui parlent de subvention doivent croire encore à l'efficacité des marchés financiers, souligne le quotidien. Ces fonctionnent au contraire avec un esprit moutonnier, selon les inspirations du moment.
Et l'Allemagne ne paiera évidemment pas la dette de la Grèce. Au contraire elle peut fait un joli bénéfice, parce qu'elle se finance à un taux largement inférieur à celui de 5% auquel elle fournira son aide aux Hélènes, si besoin.
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