Écoliers "sans papiers" | Hells Angels contre Bandidos | Constat syndical sombre pour un premier mai | Berlin revient sur le bac express en onze ans |
vendredi 30 avril 2010 à 19:25 - permalien #610
30 000 jeunes en âge d'être scolarisé vivrant actuellement en Allemagne seraient concernés par ce problème, selon la" fondation allemande pour l'immigration". Une bonne part d'entre eux ne va pas à l'école selon un rapport qui vient d'être publié: "Humanité et raison d'état- la scolarisation des enfants d'immigrés sans papiers », rapporte le Frankfurter Rundschau. Leurs parents ne les inscrivent pas s'ils risquent d'être démasqués. Les écoles comme les hôpitaux sont contraintes de signaler les immigrés en situation irrégulières aux autorités responsables. L'attestation du « Meldepflicht », l'obligation pour toute personne de déclarer sa domiciliation auprès des autorités communales, est aujourd'hui indispensable dans la plupart des écoles.
La coalition démocrate-chrétienne et libérale d'Angela Merkel a promis de supprimer pour les établissements scolaires. Mais les ministres de l'intérieur des Länder sont réticents. La Rhénanie du nord, le Land de Hesse et Hambourg font exception et n'exigent pas cette attestation pour les enfants d'origine étrangère, garantissant ainsi leur accès à l'école quel que soit le statut de leurs parents.
Les Hells Angels -fondé en 1948 en Californie- et les Red Devils d'un côté, les Bandidos -du nom d'un club de motards fondé en 1966 à Houston- et les Contras de l'autre, quatre groupes de « rocker », se livrent à des affrontements sanglants dans le Land de Schleswig-Holstein pour le contrôle de la prostitution, du trafic de drogue et des armes.
La police a perquisitionné et fermé les clubs des Bandidos de Neümunster et des Hells Angels de Flensburg et saisit documents, ordinateurs, armes, uniformes. Les clubs sont interdits dans les deux villes, rapporte le Lübecker Nachichten.
Mais les Hells Angels sont organisés ailleurs dans le Land et viennent d'ouvrir un nouveau club à Lübeck . On lit sur une banderole qui décore leur local « AFFA 81 »: « Angels for ever for ever Angels », 81 renvoyant aux lettre 1 et 8 de l'alphabet, A et H.
Les Bandidos sont présents également dans la ville. Les deux groupes sont implantés dans toute l'Allemagne et se livrent une guerre meurtrière depuis des années. Deux membres des Bandidos ont été condamnés à la prison à vie en 2008, à Münster, pour le meurtre d'un Hells Angels.
Un constat plutôt noir à la veille du premier mai: "le consensus politique et social selon lequel les gens doivent tout de même bien vire est rompu depuis 1990 au moins, depuis la fin de la division est-ouest, assène Berthold Huber, le président du syndicat de la métallurgie dans les colonnes du Tageszeitung". La convoitise du profit maximum s'est installé à sa place et le dogme selon lequel l'économie marche mieux quand elle laissée à elle même s'est imposé.
L'état s'est retiré. De plus en plus de services publics ont été livré à la seule logique du rendement. Les partis et la politique ont failli, parce qu'ils n'ont pas réagi à l'inverse.
Les syndicats n'ont pas vu les dangers à temps et n'ont pas pris ensuite position en toute clarté. Bien qu'on leur ait déclaré la guerre.
Les chefs des grandes branches industrielles ont jubilé ouvertement lorsque des entreprises sont sorties du cadre des accords tarifaires. Les partisans du marché radical ont mis en question le système allemand de l'économie sociale de marché, conclu le chef de l'IG Metall qui n'est pas réputé être un « gauchiste ».
Retour au bac en onze ans dans les collèges berlinois, même pour les plus doués, note le Tagesspiegel. 900 élèves étaient candidats à l'Abitur express à Berlin au cour de ces dernières années, 700 « seulement » en 2010. Il se prépare en onze ans depuis la 1ère classe (équivalent de l'entrée en école primaire), contre douze ans normalement dans les "Gymnasium", les lycées qui préparent exclusivement au bac -à la différence des autres collèges.
Les élèves « express » sautent en fait la 8 ème classe (12,13 ans). Ayant rejoint le plus tôt possible l'école obligatoire à 6 ans et ayant même pu sauter une classe en primaire, ils se retrouvent donc titulaires de l'Abitur (Baccalauréat, Maturité), à 17, 16, voire 15 ans. « ils sont encore trop jeunes et ne peuvent pas louer un studio ou obtenir une bourse à l'étranger ». Les autorités scolaires et les parents ont donc conclu qu'il valait mieux en revenir aux douze années d'études, le parcours normal.
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