Consolidation" à la grecque" pour le budget allemand | 1er mai, la République se transforme | Les menaces illusoires d'Angela Merkel
lundi 3 mai 2010 à 16:30 - permalien #612
À partir de 2016 l'endettement annuel ne devra pas dépasser 0,35% du PIB. Le déficit budgétaire actuel devra être réduit de 10 milliards par an d'ici là pour y parvenir.
Les sommes qui ont été versées à l'assurance chômage -13 milliards d'euros environ-, ont été enregistrées dans le budget 2010 comme des subventions. Elles pourraient en 2011 être enregistrées au contraire comme des prêts, qui doivent théoriquement être remboursés, note le Frankfurter Rundschau.
Le déficit 2011 serait ainsi réduit de leur montant par un simple jeu d'écriture. L'astuce permettrait ainsi de respecter formellement le «frein à l'endettement» jusqu'en 2012, sans qu'il n'y ait en fait aucune réduction des dépenses budgétaires réelles, selon les spécialistes.
*Si l'on avait écouté les ministres de l'intérieur conservateurs la question n'était pas de savoir s'il y aurait des morts lors du premier mai à Kreuzberg, mais combien, souligne le Tageszeitung qui parle au contraire d'une énorme fête populaire. Ce fut peut être le 1er mai le plus pacifique depuis celui de 1987, la « mère de toutes les manifestations violentes rituelles ».
Cela tient à l'attitude différenciée de la police vis à vis des courants de la gauche radicale, même si la violence contre les manifestants ne fut pas totalement absente.
Cela tient également à la nouvelle définition du "Mytag", le 1er mai de Berlin-Kreuzberg. Pendant des décennies cette date était synonyme de violence, elle signifie aujourd'hui une fête avec des dizaines de milliers de participants. Certes, soulignent les critiques, le niveau politique est quasi égal à zéro. Mais les motivations des lanceurs de pierres d'hier ne valaient pas mieux.
« Une bonne journée » se félicite de son côté le Tagesspiegel qui souligne que l'image de la mobilisation remarquable des anti-nazi du matin, obligeant les manifestants du NPD a rebrousser chemin, n'a été qu'à peine troublée par les quelques affrontements du soir à Berlin Kreuzberg. Hambourg par contre n'a pas encore trouvé le concept pour contenir la fureur de ses autonomes.
La République fédérale se transforme. Alors qu'il n'était question jusqu'ici à Berlin que de buveurs de bière sans perspective et de jeunes anarchistes fanatiques, on fête une victoire de la démocratie. Comme à Rostock, Erfurt, Solingen, et dans toutes les autres villes ou les démocrates et la gauche radicale se sont imposés face à l'extrême droite. Même la démocrate Hoyerswerda a marché contre les néos-nazis. Cette ville dont l'image semblait irréparablement flétrie depuis qu'une manifestation de citoyens en mal de nettoyage ethnique il y a 19 ans, y avait fait la chasse aux réfugiés.
10000 personnes se sont rassemblées aussi à Magdebourg, pour condamner à nouveau la manifestation raciste de 1994, lors de l'ascension. Une honte qui ne serait plus possible aujourd'hui dans toutes les villes ou l'on a manifesté contre les prédicateurs de la haine.
*Les menaces d'Angela Merkel ne tiennent pas. II est impossible de chasser un pays « coupable » de la zone euro selon l'étude des services d'expertise du Bundestag réalisée sous l'autorité du président de la commission européenne du parlement allemand Gunther Krichbaum (CDU), rapporte le Berliner Zeitung. Le retrait volontaire du pays concerné serait même impossible -il faudrait en même temps que le pays quitte l'Union européenne et il ne pourrait pas, estiment les juristes, redemander son adhésion illico. L'exclusion serait enfin même contraire aux critères de Maastricht et aux incitations au retour à l'équilibre budgétaire des pays membres qui ne les respectent pas.
Commentaires
Aucun commentaire pour le moment.
:: Fil rss des commentaires de ce billet ::
Ajouter un commentaire