Euro, la chancelière emportée par la révolution française de l'union monétaire ?
mardi 11 mai 2010 à 12:07 - permalien #621
Le fait que la banque centrale européenne rachète maintenant les obligations d'états membres de la zone euro est enfin la cerise sur le gâteau.
La réaction des spéculateurs qui se sont précipités lundi pour acheter sur les marchés montre que ce ne sont pas de mauvais esprits qui ont mis l'euro au bord de l'abîme. Elle témoigne simplement de leur soulagement de constater que face à une crise de l'ordre de 1930 pour la zone euro, celle ci réagit finalement avec le même pragmatisme que les USA ou l'Angleterre.
Le plan d'aide n'est pas non plus un traité de Versailles bis que les Français auraient imposé aux Allemands.
Laissez tomber le résultat des élections en Rhénanie du nord Westphalie. L'Europe vient tout juste de vivre une révolution qui va changer beaucoup plus de choses que le changement de gouvernement au bord du Rhin et dans la Ruhr, souligne de son côté l'hebdomadaire Stern.
Et son succès n'est pas encore garanti.
Avec la somme gigantesque sur laquelle sont sont accordés les pays membre de l'Union à Bruxelles, les 16 pays de la zone euro veulent sauver les états menacés de faillite, renforcer l'euro, et intimider les les spéculateurs.
Pour y parvenir les pays de l'euroland ont franchi toutes les frontières et toutes les lignes rouges, comme il est indispensable de le faire pour une révolution. L'union monétaire est devenue une société à responsabilité collective. Un pour tous, tous pour un?
L'euroland était en guerre contre les spéculateurs de tout bord la semaine dernière et Nicolas Sarkozy est entré en scène, saisissant la chance qui lui était offerte d'embrigader l'Allemagne.
Car les Allemands avec leur chancelière hésitante n'ont fait qu'accompagner la révolution. Il se préoccupaient du sort du vieux système. Le traité de Lisbonne qui est pour eux la loi fondamentale de l'Union. Elle stipule qu'aucun état ne doit endosser les dettes d'un autre, et que la banque central européenne est indépendante. Une condition fondamentale pour les Allemands qui ont vécu l'expérience traumatisante pendant la république de Weimar de la banque centrale faisant fonctionner la planche à billet et déclenchant une inflation destructrice.
Mais la chancelière autre fois « de fer » a été emportée par le mouvement enclenché par Sarkozy. Impossible de stopper maintenant la révolution européenne française. « Nous n'avons vraiment jamais voulu d'un telle union monétaire européenne. Ce qui se passe est exactement le contraire de ce que nous les Allemands nous entendons par une politique de stabilité de la monnaie, le contraire de ce que doit être selon nous une banque centrale indépendante, souligne Christoph Schmidt, président de l'institut économique de recherche de Westphalie, » dont les propos sont rapportés par le Bild Zeitung. Il accuse les gouvernements de la zone euro d'avoir simplement voulu gagner du temps. Mais les directives pour faire diminuer leurs taux d'endettements font défaut.
Dieter Hundt, le président de la fédération des entrepreneurs revendique la mise en oeuvre d'une stricte politique d'épargne de la part des pays membres de l'Union, Allemagne et France compris. Le plan de sauvetage ne peut fonctionner qu'à cette seule condition.
Mauvaise humeur également dans les rangs du parti libéral, dont nombre de députés sont outrés de ce que l'indépendance de la Banque centrale européenne ait été mise en cause, rapporte le Handelsblatt. Grogne également dans la CSU bavaroise. Gunther Beckstein, l'ex ministre président de la Bavières s'insurge de ce que Merkel soit allé assister aux fêtes commémorant le 65 ème anniversaire de la fin de la seconde guerre mondiale à Moscou, tandis que le président français Sarkozy à Paris s'occupait déjà en pratique le plan de sauvetage.
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