Les moins de cinquante ans veulent voter plus souvent | La Gauche "espionnée" légalement par les autorités |
samedi 24 juillet 2010 à 16:37 - permalien #673
*Le parti la Gauche a encaissé un sérieux revers ce mercredi devant le tribunal administratif fédéral de Léipzig. Celui-ci estime en effet que les services de la Verfassungsschutz, les renseignements généraux, ont le droit de surveiller Bodo Ramelow, président du groupe parlementaire du parti en Thuringe et de rassembler des dossiers sur son compte rapportait le Süddeutsche Zeitung.
Tous les membres du parti la Gauche sont susceptible d'être mis sous observation des services de renseignements, selon les juges du tribunal, en raison des courants extrémistes présents au sein de leur formation. La "Gauche socialiste" qui rassemblerait 700 membres, "la plate-forme communiste", 1100 adhérents, qui veut faire revivre la pensée marxiste, sont particulièrement visés.
Mais ces menaces sont limitées du fait que les mesures de surveillance de la Verfassungschutz, sont publiques et ne concernent pas l'essentiel des activités parlementaires des députés concernés. Que Bodo Ramelow soit dirigeant d'un parti dans lequel des points de vue hostiles à la constitution sont exprimés sans réserves, devrait l'amener à admettre l'activité des services de renseignement sur ce plan.
Or celui-ci espérait au contraire voir le tribunal de Leipzig condamner sa surveillance par les services de la Verfassungsschutz et ne cachait pas sa déception face à un jugement digne de "la guerre froide". "Il s'agit en fait de mettre les citoyens en garde contre un parti non parce qu'il est extrémiste, mais parce qu'il déplait politiquement", commente Klaus Ernst président du parti la Gauche.
Le ministère de l'intérieur s'est félicité par contre du jugement du tribunal de Leipzig indique le Frankfurter Allgemeine Zeitung. Les autorités fédérales avaient fait appel en effet auprès du tribunal de deux Leipzig, de deux jugements précédents favorables à Bodo Ramelow. Wolfgang Bosbach, député de la CDU, président de la commission de l'intérieur du Bundestag, estime la sentence convaincante. "Une part des membres du parti ne prennent pas réellement leurs distances avec les déclaration hostiles à la constitution de leurs collègues. Les services de la Verfassungschutz sont donc amenés à exercer leur surveillance".
"Le jugement de la cour de Leipzig, est au contraire non seulement faux, mais également misérable, pour le Frankfurter Rundschau." Il porte atteinte non seulement à Bodo Ramelow, il confond également les fondements de la constitution, la liberté démocratique, avec la scène politique. On ne connait pas la moindre affirmation du chef de la Gauche en Thuringe ces dernières années qui puisse justifier que la Verfassungsschutz le place sous observation.
Il est connu pour être un politicien intègre qui travaille avec succès à l'alternance des pouvoirs et absolument pas à leur renversement. Et ce qui vaut pour lui, vaut pour son parti, au moins sur ce point. Il est possible qu'il y ait en ses rangs des illuminés, des révolutionnaires utopistes et des marxistes de l'age de pierre, mais personne ne peut contester que le parti la Gauche s'est depuis longtemps intégré au parlementarisme, à la démocratie partidaire et à l'état de droit.
La cour fédérale n'a visiblement pas pris ces faits en compte et n'a visblement pas compris qu'il y a place pour la critique du capitalisme dans le cadre de la constitution.
Un point de vue que ne partage pas du tout le Tagespiegel berlinois. "Si l'on demande à des gens du parti la Gauche, ce qu'ils pensent de la Stasi, on obtient par exemple cette réplique de Bärbel Beuermann, cheffe du groupe parlementaire de la gauche en Rhénanie du nord: "mais est ce que les services de la Verfassungsschutz sont légitimes à votre avis?“ Et le parti la Gauche s'étonne après cela du jugement sur le fond du tribunal fédéral.
C'est une bonne chose au contraire. Ceux qui étaient surveillés par la Stasi finissaient en général en prison, celui qui est sous observation des services de renseignements atterrit au contraire souvent dans un parlement allemand.
Ensuite Ramelow, en tant que dirigeant de la Gauche est également responsable pour les courants extrémistes, à l'ouest de l'Allemagne avant tout, qui sont toujours sous la surveillance des services de "protection de la constitution".
Le jugement de Leipsig est positif enfin parce qu'il renvoie également à la Gauche comme un miroir l'image de sa conduite dans l'échec des négociations avec le SPD et les Verts pour la constitution d'un gouvernement en Rhénanie du nord Westphalie ou lors de l'élection présidentielle -dans les deux cas on a reproché au parti de Bodo Ramelow de ne pas vouloir faire le saut en refusant de prendre position clairement sur le passé de l'ex RDA ou en s'abstenant face au candidat de l'opposition, Joachim Gauck, connu pour avoir été l'organisateur de l'inventaire des archives de la Stasi après la chute du mur, ndr.
Si la gauche veut devenir un jour réellement apte à gouverner, elle doit comprendre qu'elle devra fait un gros effort de retour et d'éclaircissement sur son passé. Nombre de responsables de l'opposition, Andrea Nahles vice-présidente du SPD ou Cem Özdemir vice-président des verts, ont condamné au contraire le jugement du tribunal administratif fédéral. Les Verts rappellent qu'ils furent autrefois traités de la même façon lorsqu'ils entrèrent au Bundestag pour le première fois il y a vingt cinq ans, note le Frankfurter Rundschau. Hans-Christian Ströbele, député vert particulièrement populaire à Berlin, estime que la sentence de Leipzig n'a pas de sens. "Le parlement auquel appartiennent les 76 députés du parti la Gauche souligne-t-il, est responsable du contrôle du gouvernement et partant des services de la "Verfassungsschutz". Alors quand les autorités fédérales laissent surveiller un partie des parlementaires, ce n'est ni légal, ni approprié".
Une remarque qui ne fera que conforter le parti la Gauche dans sa volonté de se tourner maintenant vers le tribunal constitutionnel de Karlsruhe pour mettre en cause le jugement de Leipzig, voir de faire appel ensuite à la court de justice européenne.
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