Plus de tabac et d'alcool pour les revenus mini | Strasbourg conteste le droit des églises |
samedi 25 septembre 2010 à 14:16 - permalien #707
Le gouvernement Merkel doit adopter ce week-end le projet de réforme du calcul de l'indemnité minimum perçue par les chômeurs après 12 mois de d'indemnisation.
Celle ci est actuellement de 359 euros par mois, et la cour constitutionnelle de Karlsruhe a jugé qu'elle n'assurait pas le droit de chacun à une existence décente. La chancelière et sa ministre du travail, Ursula von der Leyen, auraient donc défini un nouveau panel de biens indispensables, dont l'alcool et le tabac en seraient retirés. Ils figuraient jusqu'à présent dans les produits auxquels le chômeur doit pouvoir avoir accès.
Mais le nouveau calcul de Harz IV, devra être approuvé au parlement et au Bundesrat, la seconde chambre du parlement ou sont représentés les Länder et ou l'opposition détient la majorité. Le gouvernement sera donc contraint de négocier un accord avec le SPD sur ce point.
Or le parti social-démocrate estime pour sa part que l'indemnisation devrait être portée à 400 euros mini et n'envisagent pas de supprimer l'alcool et la cigarette.
L'alcool et le tabac représentent environ 19 euros dans le panier de ressources actuel de Harz IV, note le Tageszeitung. 480 millions ont été attribués au budget pour l'augmentation du revenu minimum Harz IV.
Une somme qui ne suffirait pas pour financer également l'augmentation de l'allocation pour les enfants des ménages "Harz IV", qui a été jugée également insuffisante par la cour constitutionnelle (voir ma revue de presse de ce mardi). Mais Ursula von der Leyen est contrainte à l'économie budgétaire, comme ses collègues du gouvernement.
Le retrait de l'alcool et du tabac du panier du chômeur répond sans doute à cet impératif.La hausse substantielle de l'allocation chômage et du revenu minimum à 420 euros par mois, revendiquée notamment par la principale association sociale, Vdk, coûterait 10 milliards au budget. L'augmentation envisagée actuellement ne tient pas compte de la réalité des besoins, estime la Vdk, les pauvres sont à nouveau » les dindons de la farce ». La réforme concerne 6,5 millions de personnes environ.
Il est juste de supprimer l'alcool et le tabac estime par contre le quotidien die Welt, citant l'exemple de caissières d'Aldi qui ont renoncé à la cigarette par économie, vu la faiblesse de leurs ressources. "Si le chômeur a les moyens de se les offrir, la caissière va se demander à quoi bon travailler. L'aide sociale et le revenu minimum ne doivent pas être ré-évalués à un montant qui rende le statut d'indemnisé Harz IV, plus intéressant que celui de salarié.
La cour européenne de Strasbourg a remis en cause jeudi le droit des églises allemandes à définir leurs propres législation. L'église catholique avait licencié un organiste il y a 13 ans, parce qu'il avait quitté son épouse pour vivre avec une nouvelle compagne. Un jugement qui avait été conforté par les tribunaux allemands successifs, estimant qu'il est du ressort des églises de définir les règles que leurs employés doivent respecter, rapporte le Tagesspiegel.
Les tribunaux publics leur reconnaissaient ainsi le droit de licencier ceux qui les enfreignent, en dehors du service, y compris. La cour européenne a estimé au contraire que le licenciement de l'organiste, pour rupture du mariage, portait atteinte à son « droit à la protection de la vie privée ».
Les juges ont admis qu'il s'était certes engagé a respecter les fondements du catholicisme, en prenant cet emploi. Ce qui ne signifiait pas cependant être condamné à l'abstinence et à la vien solitaire en cas de rupture de son mariage. Les tribunaux du travail allemand, selon la cour européenne, n'ont pas suffisamment pris en compte par ailleurs le fait qu'en raison de son métier d'organiste, il aurait énormément de mal à trouver un emploi en dehors de l'église.
Le musicien, licencié en 1997 après 14 ans de travail pour la communauté catholique d'Essen, espère retrouver au plus tôt son orgue de l'église Sankt Lambertus, qu'il a en partie conçue, raconte le Frankfurter Rundschau. Il avait trouvé un « asile religieux musical » en tant que chef de choeur d'une église protestante de la Ruhr, mais à mi-temps seulement. Pour obtenir un emploi à plein temps il aurait du se convertir. Or il est resté catholique.
La cour européenne n'a pas cependant interdit aux églises de licencier tout salarié qui rompt l'engagement du mariage, note le quotidien de Francfort. Le licenciement d'un directeur des services officiels de l'église mormone a été au contraire confirmé à Strasbourg. les tribunaux du travail allemand avait tenu compte de son rôle de représentation de l'église, dans leur jugement. Et le directeur était bien conscient des contraintes pesant à cet égard sur son métier.
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