Kohl, le fils règle ses comptes avec son père | Sondages: bouffée d'air pour Angela |
vendredi 28 janvier 2011 à 21:52 - permalien #795
« L'ex chancelier avait baptisé son fils du prénom de son frère, mort pendant la guerre, et auquel il était très attaché, note die Welt ». Le chancelier donnait plutôt l'impression d'être sans fard, naturel, pour qui rendait visite à la maison familiale.
Mais Walter Kohl lui, visiblement, ne le ressentait pas ainsi.
Il s'affrontera avec son père, estimant qu'il devait le juger en tant que père et non en tant que chancelier. « Un enfant a toujours besoin d'avoir un père qui lui fait découvrir le monde, avec lequel il joue au foot, ou monte la tente ». Il se rapprochera d'Hanns Martin Schleyer, le patron des patrons allemands -qui sera abattu par la Fraction armée rouge en 1977. Parce qu'il avait l'impression d'avoir enfin rencontré quelqu'un qui l'écoutait, lui parlait comme à un adulte et à qui il pouvait confier son désarroi, à l'égard notamment de la surveillance permanente dont il était l'objet en tant que fils de chancelier, face à la menace terroriste. Schleyer lui expliquera qu'il est tout a fait normal d'avoir peur et que le « courage consiste à justement à ne laisser celle-ci vous paralyser ». Des mots qu'il avait attendu de son père, en vain.
Un livre émouvant et tragique à la fois estime le Tagesspiegel. Il révèle qui est Kohl, "le grand homme politique, un géant d'apparence qui semble de plus en plus petit à mesure qu'on se rapproche de lui.  Qui le considère comme son ami ? Qui écoute ses conseils ?" La différence est frappante face à son prédécesseur, Helmut Schmidt, qui reste l'ex-chancelier culte, celui que l'Allemagne révère. Â
Et que l'on ne dise pas que tout cela est apolitique. Aucun autre homme politique n'avait autant que Kohl le mot « famille » à la bouche. Mais il ne l'a pas « vécue ». "Certes la politique bouffait tout son temps, mais celui qui ne sait pas ce qui compte vraiment dans la vie, peut il savoir vraiment ce qui est décisif en politique ?"
« En tant que chrétien, que catholique, n'aurait-il pas du se comporter autrement ?» Helmut Kohl a failli en tant que père, comme en tant que président de la CDU qu'il embourba dans l'affaire des caisses noires, n'hésitant pas à écraser au passage son bras droit Wolfgang Schäuble, qui concluait sèchement dans une récente série télévisé faisant le récit de leurs relations: "je ne veux plus jamais avoir à faire avec lui".
*Après des mois de tendance à la baisse, la courbe se redresse, la CDU est aujourd'hui estimée à 37% dans les sondages publiés par Stern et RTL, contre 23% pour le SPD, , note die Welt. La politique de Merkel destinée à conforter le profil conservateur de la démocratie chrétienne commencerait à porter ses fruits alors que tous les indices économiques ou presque restent au beau fixe.
Reste que pour la coalition démocrate chrétiens libéraux c'est toujours la panade. Les libéraux avec 4% ne seraient pas représentés au Bundestag si les élections avaient lieu aujourd'hui -c'est le score mirifique des libéraux en 2009, 14%, qui a permis la constitution d'une majorité pour la chancelière.
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