Femmes aux commandes, quotas, temps partiel, et prise en charge des enfants | Harz IV, l'opposition confortée par le bras de fer |
mercredi 9 février 2011 à 00:22 - permalien #805
"Mais quelques années plus tard, après avoir entamé avec succès leur carrière et être devenues mère de familles, elles se demandent alors comment on peut travailler encore."
Ceci explique pourquoi de nombreuses jeunes femmes membres de la CSU bavaroise ont voté contre l’instauration de quotas de femmes dans les directions du parti.
Si les quotas ont sans doute «fait bouger» les choses dans les services publiques et les partis politiques, ils peuvent de créer à leur tour une sélection, une discrimination. Imposer un quota de femmes dans les directions d’entreprises serait une intervention directe dans l’économie qui pourrait en entraîner d’autres -pourquoi ne pas ouvrir aux femmes les clubs réservés aux hommes par exemple. C’est le cadre de vie des femmes et des familles qui devrait être amélioré, jusqu’au poste de travail. Et le travail à temps partiel doit être considéré comme un travail aussi honorable qu’un emploi à temps plein.
La famille est une affaire privée, la devise était de rigueur dans le monde de l’économie pendant des décennies, rappelle die Welt. Les femmes quittaient leur emploi à la naissance de leur premier enfant et les pères accumulaient les heures de travail. Tout cela est du passé. Le modèle du père de famille qui gagne l’agent du ménage est en recul, même en Allemagne?
Un nombre croissant de femmes ne veulent plus avoir à choisir entre les enfants et la carrière. La question de la compatibilité entre le temps de travail et la vie familiale ne se pose pas seulement pour les enfants d’ailleurs mais aussi pour les parents à charge dont il faut prendre soin.
La signature par le gouvernement et les dirigeants des organisations d’entreprises d’une charte du temps de travail compatible avec la vie familiale, démontre qu’ils ont compris l’importance de cette question pour l’avenir. Alors que les cadres et les salariés qualifiés vont devenir de moins en moins nombreux.
La chancelière a choisi de soutenir cette démarche, partagée par sa ministre de la famille, Kristina Schröder et de s’opposer à la ministre du travail Ursula von der Leyen, partisane de son côté de quotas féminins stricts dans les directions d’entreprises (voir la revue de presse du 1er février).
Il ne faut pas croire pour autant que cette revendication a vécu. Le débat renaîtra tant la frustration des femmes qui constatent que leur investissement dans la formation, dans la vie économique, n’est pas récompensé à sa juste mesure. L’Allemagne a autant besoin de voir le nombre de femmes se renforcer à la tête des entreprises que d’aménager le temps de travail en fonction des exigences familiales.
"A l’est de l’Allemagne les femmes dirigent", selon une étude récente de l’institut du Marché du travail et des recherches professionnelles (IAB), souligne le Berliner Zeitung -le principal quotidien de Berlin-est. Elles ont occupé plus de postes de direction au cour des dernières décennies qu’à l’ouest, même sans quotas féminins, dans les services publics en particulier. De 2000 à 2007 la proportion de cadres dirigeantes dans les entreprises privées a progressé de 3%, atteignant 24% dans l’ensemble de l’Allemagne, et 29% en Allemagne de l’est.
Dans les services publics la progression a été de quatre points dans l’ensemble de l’Allemagne, avec 33% de femmes cadres dirigeants. Mais à l’est la croissance a été de 6%, atteignant 45%, contre 29% seulement à l’ouest.
Ces différences s’expliquent par une meilleur prise en charge des enfants à l’est qu’à l’ouest et par des perspectives de vie et de carrières différentes, selon l’IAB. Les femmes ont des enfants plus tôt à l’est. L’éducation et le déroulement de carrière sont donc moins conflictuels. Les femmes à l’est travaillent beaucoup plus souvent à plein temps, même quand elles ont des enfants. Elles interrompent moins leurs activités professionnelles lors des naissances. Alors que les femmes à l’ouest de l’Allemagne prennent plus souvent un congé pour s’occuper de leur enfant, ou bien ne travaillent plus qu’à temps partiel. Ce qui rend difficile leur promotion à la direction. L’avance des femmes de l’est se réduit cependant en raison de la croissance du travail à temps partiel et de la réduction des avantages pour les femmes qui ont des enfants.
*Le SPD sort vainqueur des affrontements avec le gouvernement autour de la réforme de Harz IV, estime Michael Friedman, éditorialiste du BZ, le quotidien populaire berlinois. Les gens sont toujours inquiets des suites de la crise. Beaucoup craignent de perdre leur job et d'être contraints de reprendre leur activité en « temps partiel », avec un salaire deux fois moindre qu'auparavant .
Le fait qu'Angela Merkel n'ait pas su mener à bien dans ce contexte la réforme des revenus minimum Harz IV pour les sans emplois dans les délais impartis par le tribunal constitutionnel, est plus qu'un simple revers.
Le résultat immédiat est un renforcement du SPD dans l'arithmétique du pouvoir à Berlin. Les électeurs vont se dire que cette fois l'opposition a son mot à dire. « Elle fait quelque chose pour les petits ». Que cette impression soit juste ou pas ne joue aucun rôle. Sigmar Gabriel, le président du SPD, renforce ainsi le noyau de son électorat.
Le gouvernement ne devrait pas lui servir de telles occasions sur un plateau. Angela Merkel a failli en beauté, estime de son côté Stern. Et l'on peut espérer que les électeurs saisiront leur chance lors des prochaines élections régionales pour sanctionner le gouvernement qui s'est permis des coups incroyables aux cours des négociations à propos des mesures Harz IV. Angela Merkel aura toujours plus de mal à trouver une majorité au Bundestag avec ses petits jeux politiques. L'échec des négociations autour de Harz IV tient aux lacunes de sa façon de diriger.
Le SPD est irresponsable estime au contraire die Welt. Manuela Schwesig, porte parole des sociaux démocrates a transformé les négociations en concert de revendications sociales. Au lieu de chercher un accord sur le calcul des allocations de revenu minimum Harz IV et sur l'allocation pour les enfants, afin de leur donner les chances nécessaires d'accès à la formation, on a débattu du temps de travail, de l'embauche de travailleurs sociaux dans les écoles et d'une augmentation générale des revenus minimum.
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