Iran, Westerwelle fait les frais de la libération des journalistes | Harz IV, retour de la grande coalition |


La libération des deux journalistes allemands du Bild retenus prisonniers à Téhéran n'était guère prévisible il y a encore quelques jours, souligne le Tageszeitung (article édition papier). Arrêtés pour avoir rencontré et interviewé Sakineh Ashtiani et son fils, la date de leur procès n'avait pas encore été fixée. Mais ils ont été libérés avec 36500 euros de caution chacun et les excuse de leur journal à l'Iran. Le régime d'Ahmadinejad en a profité surtout pour s'offrir une victoire diplomatique sur l'Allemagne. Le ministre des affaires étrangères Guido Westerwelle a du se déplacer en personne pour aller chercher les prisonniers libérés.
Avant de les ramener en Allemagne il a rendu une visite officielle avec poignée de main devant les caméras de télé au ministre des affaires étangères iranien, Ali Akbar Salehi, et au président iranien. Les images ont été largement diffusées, illustrant une victoire politique de l'Iran contre l'Union européenne, dont les ministres des affaires étrangères venaient tout juste de décider de boycotter Téhéran. Pour Westerwelle la démarche n'allait évidemment pas de soi.
Il a salué ces dernières semaines la lutte des peuples arabes contre les dictateurs. Il a du venir serrer la main d'Ahmadinejad qui venait tout juste de faire réprimer brutalement les manifestations de l'opposition, faisant deux morts et de nombreux blessés. Le vote de Hambourg ce dimanche a peut être été l'une des raison pour lui de faire le pas.
Était-ce payer trop cher la libération des deux journalistes ? Non estime le Tageszeitung. La ligne rouge aurait été franchie si la visite de Westerwelle avait porté tord à l'opposition démocratique en Iran. Or elle sait bien que ses meilleurs soutiens ne se trouvent pas dans les bureaux des ministères, mais auprès des mouvements de solidarité. Westerwelle a rappelé qu'il faudrait accorder maintenant plus d'attention au respect des droits de l'homme, dans les pays du pourtour de la Méditerranée. Les faits doivent suivre les déclarations, en particulier en ce qui concerne aujourd'hui la Lybie.

*Harz IV, retour de la grande coalition. Après une très longue nuit de négociations le gouvernement et le SPD sont parvenus à un accord sur la réforme des mesures Harz IV qui permettra ainsi son adoption au Bundesrat ou l'Union chrétienne et les libéraux n'ont plus la majorité. Les négociations étaient en panne depuis le 7 février ( voir la revue de presse) Les ministres-président de Rheinland-Pfalz, Kurt Beck (SPD) de Saxe-Anhalt, Wolfgang Böhme (CDU) et de Bavières, Hosrt Seehofer (CSU) avaient décidé de les sortir de l'impasse. Les Verts quant à eux ont claqué la porte de la négociation dans la nuit.
-le revenu minimum de 359 euros pour les sans emplois, les sans ressources, les chômeurs au delà de 12 mois sera augmenté de 5 euros à compter du 1er janvier, comme l'avait décidé le gouvernement. Puis de 3 euros en janvier 2012. Il sera de plus revalorisé, en suivant l'évolution des prix des biens élémentaires.
-1,5 millards d'euros de crédits seront consacrés à l'aide aux enfants des familles "pauvres ». 2,3 millions d'enfants environ sont concernées.
-Un salaire minimum est instauré pour les services de sécurité, le travail à temps partiel, la formation continue.
Angela Merkel estime avoir « fait passer » ainsi les propositions de son gouvernement rapporte le Tagesspiegel. Les sociaux démocrates se félicitent du résultat des négociations ». « Si tout le monde dit que c'est un bon compromis, ce doit être le cas », estime le président du SPD Sigmar Gabriel, qui doute toujours cependant de la conformité du nouveau mode de calcul du revenu élémentaire avec les exigences de la cour constitutionnelle selon laquelle il doit garantir une vie décente.
Mal à l'aise en raison de ses responsabilités dans l'histoire des réformes Harz IV, le SPD s'est laissé étroitement enfermer dans le cadre des négociations imposé par l'Union chrétienne et le FDP, et sa pour lesqules Die durch ihre Hartz-Geschichte offenbar noch immer verunsicherte SPD ließ sich von der offensichtlich geringen Verhandlungsbereitschaft von Union und FDP und deren Fünf-Euro-Regelsatz-Fetisch so beeindrucken, dass sie Position um Position räumte. « L'accord passé entre le gouvernement et le SPD pour la réforme des mesures Harz IV, est un compromis décevant » estime au contraire la confédération syndicale DGB. « Il ne protégera pas de la misère les titulaires du revenu minimum", rapporte le Tageszeitung. Son mode de calcul, qui doit garantir une vie décente n'est toujours ni transparent, ni conforme aux besoins élémentaires, estime le président des associations sociales allemandes.
« La colère et le désarroi règnent chez les titulaires de Harz IV selon le forum des sans emplois, qui recommande aux gens concernés de continuer à porter plainte auprès des tribunaux. » Le nouveau Harz IV reviendra certainement devant la cour constitutionnelle. Mais cela peut prendre des années.
Le Frankfurter Allgemeine Zeitung fait lui le « bilan des dégâts ».
La chancelière a finalement cédé au SPD sur la question clé de l'augmentation du revenu minimum. Il ne s'agit plus de 5 euros, mais de huit. « Même si on a renvoyé l'augmentation de 3 euros supplémentaire en 2012 pour sauver la face d'Ursula von der Leyen, la ministre de la famille, qui avait imposé au départ la limite des 5 euros. »
Les communes seront également les gagnantes de l'accord. L'état fédéral va les décharger du poids de l'assurance de base des retraités. Une somme qui représenterait environ 15 milliards d'ici 2015 et qui, si elle n'a rien à voir avec Harz IV, a été un bon argument pour convaincre les Länder de soutenir la réforme.
Les communes percevront également les crédits nécessaires à financer l'aide scolaire pour les enfants des familles défavorisées. Celle ci ne sera pas versées aux parents, mais garantira aux enfants l'accès au repas de midi, au soutien scolaire ou aux loisirs offerts par l'école.
Dernier élément enfin le salaire minimum dans trois branches particulières touchera environ 1,2 million de salariés. Mais il risque de dissuader les entreprises de créer des emplois et d'accroître ainsi les difficultés des chômeurs les moins qualifiés à retrouver un travail. L'état devra alors augmenter les crédits nécessaires à leur aide, pour réparer les dégâts qu'il a lui même causés. Le pire a été évité cependant, le SPD revendiquait l'égalité de traitement pour les salariés en poste et les « intérimaires » effectuant le même travail.


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