Super E10, un sommet pour rien |
mercredi 9 mars 2011 à 14:15 - permalien #827
Pour les compagnies pétrolières qui renvoient d'un haussement d'épaule la faute sur les constructeurs et profitent en attendant de ce que les automobilistes se ravitaillent avec de l'essence plus chère que la super E10.
Pour les constructeurs qui n'ont pas défini clairement quels modèles sont incompatibles avec le carburant E10 et pour les confidences ahurissantes d'un ingénieur de BMW -selon qui le super E10 est néfaste pour tous les moteurs- qui ont ridiculisé toute la branche automobile.
Le tout sur le dos des automobilistes. « Il n'est sorti que de la fumée du pot d'échappement de ce sommet...Une seule chose devrait changer : le gouvernement, les constructeurs et les compagnies pétrolières préparent une campagne d'information. Dorénavant les automobilistes devraient pourvoir vérifier dans toutes les stations service, si leur véhicule est compatible E10 ou non.
Le chef de la centrale des consommateurs, Gerd Billen conclu « ça ne passera pas comme ça. Les constructeurs devront délivrer une garantie pour chaque véhicule » qui fait usage du nouveau carburant. « Offensive de charme pour le E10 », titre de son côté le Berliner Zeitung, qui souligne que tous les participants du sommet se sont retrouvés d'accord, à l'exception des représentants des consommateurs!
Röttgen a fait référence à la violence de Kadhafi contre les insurgés, en demandant si l'Allemagne doit dépendre encore longtemps des ressources pétrolières de gens comme lui -le super E10 garantirai selon le ministre de l'environnement une réduction de 35% des émissions de gaz nocifs et proviendrait à 90% d'Europe.
Selon un représentant des consommateurs, le E10 sera un échec « le sommet ne change pas grand chose. » Personne n'a voulu prendre en charge les frais de certification par les autorités de la compatibilité ou nom de chaque véhicule immatriculé avec le super E10. Une démarche qui coûterait 20 millions d'euros environ. « Le gouvernement ne se heurte pas à des consommateurs buttés en voulant imposer de nouvelles mesures écologiques, souligne le quotidien berlinois. Le E10 et le quota de 10% d'éthanol par litre indiquaient déjà au contraire que la politique a plié devant les exigences des constructeurs.
La grande coalition -SPD/CDU- de l'époque n'osant pas leur imposer de produire des véhicules « propres », plus économes. L'industrie ne lui en a même pas tenu gré. » « A plein gaz à côté de la plaque, résume le Süddeutsche Zeitung. On serait arrivé au même résultat avec quelques communications téléphoniques entre les participants.»
Et qui aurait pu penser qu'un ministre libéral comme Rainer Brüderle soit favorable à une intervention massive des pouvoirs publics dans le domaine de l'entreprise privée pour faire passer le super E10, alors que le marché a clairement envoyé la réponse que l'on peut résumer crûment: va te faire voir ! »
Le sommet convoqué d'urgence a été présenté comme s'il avait la même importance historique que le sommet Kohl/Gorbatchev à propos de la réunification de l'Allemagne dans le Caucase. « Son seul résultat sera une liste des véhicules compatibles avec le E10 dans les stations d'essence. Encore faut-il que les automobilistes lui fassent confiance.»
Mais le consommateur allemand révèle lui aussi ses contradictions qui valent bien celle de Brüderle à l'égard de l'industrie pétrolière. Il se ruine la santé avec la cigarette, l'alcool, les Chips qu'il achète volontiers d'ailleurs dans les stations-services après la fermeture des magasins. Il mange des pommes-frites qui ont baigné dans de l'huile rance et fait le difficile quand on ajoute 5% d'éthanol au 5% que contient déjà la carburant ordinaire. Le consommateur, l'automobiliste en particulier, est moins difficile quand son estomac se plaint que lorsque son moteur tousse.
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