Lybie, après la décision "historique" de la Ligue arabe | Le nouveau monde de l'euro |
lundi 14 mars 2011 à 13:47 - permalien #831
L'Union européenne, est trop faible militairement pour prendre cette initiative. Reste l'hypothèse d'une coalition de volontaires qui serait conduite par les USA. Obama , qui éveilla les espoirs au début de son mandat dans le monde arabe, répondra-t-il à ces attentes ?
Guido Westerwelle, le ministre des affaires étrangères allemand, a rappelé son scepticisme à l'égard d'une zone d'exclusion, selon le quotidien de Francfort. « Nous sommes persuadés que l'Allemagne ne doit pas se laisser entraîner dans une guerre prolongée au nord de l'Afrique affirme-t-il selon le quotidien de Francfort. » L'attitude de la Ligue arabe ne lui paraît pas évidente. Les pays de la région doivent participer aux actions éventuelles contre Kadhafi. Sans renvoyer « la responsabilité sur le dos des ministres des affaires étrangères européens. »
Qui peut savoir ce qui est juste ou non, estime le Berliner Zeitung. Une zone d'exclusion interdisant à Kadhafi de bombarder les rebelles cela paraît aller de soi, et semble apporter à l'opposition un appui de bon aloi. Mais l'Union européenne et la Ligue arabe y sont favorables précisemment parce que l'idée n'a aucune chance de se réaliser.
L'offensive de Kadhafi se poursuit à terre et il n'a pas besoin de bombardements aériens. La Chine et la Russie sont opposées à la zone d'exclusion, une intervention dans les affaires intérieures d'un état souverain. Les USA sont très prudents, Obama n'a pas besoin d'une intervention source de conflits supplémentaires, en plus de l'Afghanistan et de l'Irak.
La ligue arabe traîne depuis des années la réputation d'une organisation incapable de produire autre chose que des résolutions insipides et des sommet sans fin, note le Tagesspiegel. De ce point de vue les résolutions de son dernier sommet du Caire sont étonnamment audacieux. Elle s'est prononcée sans hésitation pour une zone d'exclusion aérienne, et a reconnu le conseil national de l'opposition, souhaitant ainsi hors de toute diplomatie la fin du régime de Kadhafi. « En 22 ans d'existence la ligue arabe n'avait encore jamais eu une telle attitude à l'égard de l'un de ses membres. Mais les régimes de toute la région subissent la pression croissante de leurs peuples, après les révolutions tunisiennes et égyptiennes. » Le panorama de la région a été bouleversé en trois mois, plus qu'au court des trente dernières années.
On ne sait pas ou mènent ces bouleversements dans le monde arabe, estime le Süddeutsche Zeitung. Il peut en sortir des démocraties à l'occidentale, des « systèmes islamiques démocratiques », des dictatures ou des guerres civiles. Les gouvernements occidentaux auront peu d'influence.
« Mais l'Europe, les USA et les états arabes doivent choisir entre assister au massacre des rebelles sans réagir ou bien les soutenir militairement ». Il écoutent pour l'instant leurs services de renseignements qui leur disent que Kadhafi devrait l'emporter et se contentent donc de multiplier les menaces, financières, diplomatiques voire militaires.
« Tout cela laisse n'a guère d'influence sur Kadhafi. S'il continue a massacrer son peuple, les responsables politiques de l'autre côté de la Méditerranée ne pourront pas demeurer spectateurs. Les risques d'une intervention sont énormes. Mais qui ne veut pas répondre à l'appel de la liberté qui rassemble les peuples arabes, se retrouvera dans quatre ou cinq ans dans la tente du bédouin avec Kadhafi ».
*Le nouveau monde de l'euro. Les décisions prises par les chefs d'états et de gouvernement samedi sont historiques, selon le Frankfurter Allgemeine Zeitung. Elles ne sont guère surprenantes car elles sont l'aboutissement des décisions successives prises au cour des dernières années. Mais l'union monétaire a désormais un nouveau socle. « Aucun état n'était financièrement responsable des autres, jusqu'ici. C'est fini.
Chacun devra dorénavant se porter garant de ses partenaires de l'euroland au dépend de sa propre autonomie. "Nommer cela une union de transfert, une union fiscale ou une société à responsabilité collective, importe peu. L'union monétaire applique maintenant la logique de la compensation financière qui existe entre les Länder de la République fédérale. Un pays comme la Grèce est désormais sous perfusion des autres états de l'union, comme la Sarre dépend du goutte à goutte de la Bavière ou du Bad Würtemberg." Or le fait que le budget allemand consacre des centaines de milliards à la zone euro est politiquement explosif. La loyauté des Allemands à l'égard de l'Europe va faire face à de douloureuses épreuves.
La caution de l'Allemagne est-elle le prix à payer pour les avantages qu'elle retire de la zone euro ? Le débat resterait ouvert si les fondements économiques de l'Union étaient solides. Or ce n'est pas le cas. Les différences de compétitivité entre les pays demeurent. La banque centrale européenne siège sur une montagne d'obligations d'état de faible valeur en péril, le secteur bancaire n'est pas consolidé, pour ne citer que quelques uns des problèmes.
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