Les énergies alternatives ne peuvent pas se passer de nouvelles lignes | Retour sur le procès Krombach |
jeudi 7 avril 2011 à 17:25 - permalien #851
Son représentant, Thomas Norgall, ne doute pas de «la nécessite d’aménager voire de compléter les réseaux de lignes à haute tension pour le transport de courant produit à partir d’énergies renouvelables. Mais il souligne que les preuves de ce que les nouvelles lignes serviront bien au transport de ces nouvelles sources font défaut. Elles cimenteront beaucoup plus certainement la production de courant de l’atome et du charbon, et renforceront le monopole des quatre grands groupes producteurs d’énergie». L’expansion du réseau 380 kilovolt en 2009 repose sur la structure de production d’électricité des grandes centrales et non sur les besoins de réseau décentralisé des sources d’énergies alternatives.
Le Bund réviserait sa position seulement s’il était prouvé que «les énergies renouvelables nécessitent absolument la construction des nouvelles lignes prévues». Le choix entre lignes électriques aériennes et souterraines, pour des raisons esthétiques, environnementales, et la protection des riverains des champs magnétiques, divisent également les promoteurs des nouvelles lignes haute-tension et les habitants des régions qu’elles doivent traverser. Le maire de Ludwigsau revendique d’abord le renforcement des capacités des lignes existantes. L’environnement, l’économie et la sécurité d’approvisionnement doivent être conciliés reconnaît-il. Mais l’ordre des priorités à respecter doivent être: les populations, la nature et ensuite les coûts.
Le responsable de De-enet dans la région de Kassel ne comprend pas les polémiques à propos du paysage. De-enet rassemble les partisans de la construction d’un réseau décentralisé consacré à la distribution des énergies alternatives et vise à la création de 20000 emplois dans la région. Il souligne que les énergies renouvelables font déjà travailler 13000 personnes autour de Kassel. La réaction de vouloir enterrer toutes les nouvelles lignes est «typiquement allemande», selon lui, et rendra les nouvelles énergies encore plus coûteuses.
*Le procès de Dieter Krombach a été reporté hier sine die pour raisons de santé. Retour sur un drame franco-allemand.
Dieter Krombach est accusé devant la cour d’assises de Paris d’avoir tué la jeune française Kalinka, 14 ans, d’une piqûre, au cours de l’été 1982, à Lindau au bord du lac de Constance, pour dissimuler un viol probablement. «L’enquête fut bâclée en Allemagne, ce qui rend difficile aujourd’hui la recherche de la vérité, résume le Süddeutsche Zeitung. L’accusation veut prouver en s’appuyant sur les témoignages de plusieurs patientes allemandes que le docteur Krombach a de nombreuses fois abusé de mineures. Ce qui ne prouverait pas pour autant qu’il a tué Kalinka.
Le procès mobilise les médias français et le ressentiment anti-allemand s’exprime avec vigueur dans nombre de lettres de lecteurs. Bamberski, le père de Kalinka -qui a livréKrombach à la justice française après l’avoir fait enlever en Allemagne en octobre 2009- est fêté comme un «père courage». Les juristes allemands redoutent que Krombach ne soit pas jugé équitablement. L’ambassade d’Allemagne suit le procès en permanence. «Quelle que soit la sentence, c’est une affaire qui laissera des traces dans les relations Franco-Allemande
Il faut rappeler qu’André Bamberski, le père français de la victime, persuadé de la culpabilité de Krombach, se bat depuis vingt cinq ans pour que justice soit faite. Dieter Krombach n’a jamais été inculpé en Allemagne pour la mort de Kalinka. Il sera condamné en France en mars 1995 à quinze ans de prisons par la cour d'arrêt d'assise de Paris, , par contumace. Un jugement cassé par la cour européenne parce que l’accusé n’était pas présent au procès.
Krombach poursuivra l’exercice de son métier à Lindau jusqu'en 1997 ou il sera poursuivie et condamné pour le viol d'une de ses patientes, une jeune fille de 16 ans. Son titre de médecin lui sera retiré, il n’en poursuivre pas moins l'exercice de la médecine sans autorisation dans plusieurs villes, avant d'être démasqué par une patiente qui avait eu la curiosité de faire des recherches sur son nom sur internet. Krombach sera poursuivi et emprisonné en 2006, comme l’explique la vidéo ci-dessous (en Allemand sous-titrée en Français) :
L'enlèvement de Dieter krombach, en octobre 2009 et sa "livraison" pieds et poings liés à la police française à Mulhouse par le père de la jeune victime a fait rebondir spectaculairement l’affaire devant la cour de Paris. A l’inverse de l’Allemagne la tradition de la cour d'assises au sens originel s’est perpétuée en France souligne le Frankfurter Allgemeine Zeitung. Neuf jurés tirés au sort - des citoyens ordinaires - doivent juger Krombach aux côtés de trois juges de carrière. La voix des jurés compte donc autant que celle des juges. Le pouvoir des jurés français est ainsi, beaucoup plus grand que celui des jurés allemands. Une condamnation requiert une majorité d'au moins huit voix. Une simple majorité suffit pour déterminer la peine.
Les avocats français de Krombach connaissent très bien l'importance des jurés. Ils ont fait usage du droit de refuser certains jurés en particulier -des femmes de l'âge de la mère de Kalinka par exemple. Cinq hommes et quatre femmes plus jeunes qu’elle auront à juger finalement l’accusé avec les juges au nom du peuple français.
Pour les défenseurs de Krombach le procès est injustifiable. Krombach ne devrait pas être jugé en France après avoir été enlevé en Allemagne sur ordre de Bamberski et livré par celui-ci à la justice française. Les autorités allemandes ont exigé en vain son retour. La cour de cassation a décidé en mars 2010 que le procès pouvait néanmoins avoir lieu.
La justice allemande n’ayant pas engagé de poursuites contre l’accusé dans son propre pays, ses avocats souligne qu’il serait jugé deux fois pour le même motif. Ce qui est contraire aux droits de l’homme élémentaires. La cour de justice européenne devrait se prononcer sur la question. Celle-ci reconnaît par ailleurs ne disposer d’aucune autorité juridique pour contraindre des Allemands à venir témoigner devant le tribunal parisien. Les deux médecins qui ont pratiqué l’autopsie de Kalinka par exemple se sont récusés. Ce que regrettent les avocats de Krombach d’ailleurs qui se plaignent du «manque de coopération des autorités allemandes». L’autopsie sera un modèle de travail bâclé estimeront plus tard les médecins légistes consultés par le père de Kalinka.
De nombreuses traces de piqûres, une blessure au sexe et des traces de sang sur le slip de la jeune fille auraient dû inciter les médecins à chercher des traces de spermes dans le vagin. Ce dont ils se dispenseront. Son corps ayant été exhumé pour de nouvelles expertises on s’apercevra que les parties génitales ont été enlevées, rappelle le site web du Westdeutsche Allgemeine Zeitung. La cas du docteur Krombach avait déjà crée à Lindau de nombreux remous rappelle le quotidien régional Schwäbische Zeitung. 300 personnes avaient manifesté en 1997 contre le verdict complaisant qui lui avait été infligé lors du procès pour viol d’une jeune patiente de 16 ans.
Son enlèvement en 2009 par le père de Kalinka éveilla certes quelques colères, mais également nombre d’approbations. La condamnation de Krombach a deux ans de mise à l’épreuve n’avait pas seulement poussé les habitants de Lindau à manifester dans la rue, elle fit naître également les spéculations, sur Internet avant tout, selon lesquelles Krombach aurait bénéficié de protections influentes, parce qu’il aurait travaillé pour les services de renseignements fédéraux. La seule chose certaine est qu’il fut membre de la représentation diplomatique de la République fédérale au Maroc. Ce reportage diffusé sur la 1ère chaîne ARD montre notamment les réactions à Lindau la suite du jugement de Krombach, et reproduit les témoignages récents de victimes du docteur alors qu’elles étaient encore adolescentes
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