Lybie, "pat dans le désert" | Pâque difficile pour l'église catholique | AG agitée pour RWE, mammouth de l'électricité


Presque cinq semaines après le vote de la résolution 1973 l’intervention militaire pose plus de questions qu’elle n’apporte de réponses estime le Tagesspiegel. Les rebelles à l’est on surestimé leurs forces. Les insurgés de Misrata assurent que sans l’aide de soldats étrangers les jours de leur bastion sont comptés. «Les avions de l’Otan survolent la ville et font demi-tour sans tirer sur les lanceurs de missiles Grad.
Le pouvoir de Kadhafi est étonnement intact, il s’efforce de maintenir son contrôle sur l’ouest avec toute la violence de ses armes, ses troupes ont en main les principaux ports pétroliers. Mais il doit faire face à des sanctions qui sont d’un autre calibre que celles des années 80 ou 90, et s’il a certes l’habitude de l’isolation après 42 ans de pouvoir, la Lybie de Kadhafi ne retrouvera vraisemblablement jamais sa normalité».
La communauté internationale se retrouve face à un dilemme. Impossible de se retirer en laissant la Lybie à elle même, coupée en deux, comme d’intervenir dans la guerre civile avec ses troupes terrestres aux côté des rebelles. «La France, l’Angleterre et l’Italie veulent maintenant envoyer des conseiller militaires sur place, songent à entraîner les insurgés et à leur fournir des armes. Mais celles-ci pourraient tomber dans de mauvaises main dans cette région. Les Lybiens formaient un fort contingent des troupes d’al Quaïda en Irak et personne ne souhaite que des missiles anti-aériens parviennent dans les mains des combattants de Ben Laden.»
«La résolution 1973 s’appuyait sur le principe espoir, souligne le Süddeutsche Zeitung. L’aide aérien suffirait à permettre l’avancée des rebelles, l’ouest et la ligue arabe pourraient écrire l’histoire à peu de frais. L’intervention de troupes au sol n’était pas prévue, même si certains estimaient déjà qu’elles seraient indispensables.
Mais la résolution fut adoptée justement parce qu’elle n’autorisait pas une intervention terrestre.» Aujourd’hui la frustration est évidente. Les rebelles sont dépassés. Kadhafi se révèle être un adversaire cruel. L’Otan bombarde en attendant qu’une solution soit trouvée ailleurs. L’intervention de troupes au sol pourrait être décisive.
«Mais ce serait une erreur historique d’envoyer des forces militaires européennes sur la terre arabe, pour une issue peu claire aux côtés de partenaires toujours largement méconnus.» Le plus honnête, même si c’est amer, reste l’envoi d’aide humanitaire, le soutien diplomatique et les pressions politiques massives, dans le cadre du consensus international. «Les dégâts politiques en Lybie et au proche-orient seront toujours moindres que ceux d’une guerre de l’Otan dans le monde arabe, sans mandat approprié».
«Avec Sarkozy on ne sait jamais, estime le Frankfurter Allgemeine Zeitung, il est capable de répondre à l’invitation de opposition lybienne et d’aller «renforcer le moral de la révolution à Benghazi»». Kadhafi n’a pas l’intention de cesser ses attaques contre les civils et le siège des villes tenues par les insurgées, la France est prête elle a renforcer ses missions aériennes et à envoyer des conseilleurs militaires au côtés des rebelles. «C’est la logique de l’intervention. Les occidentaux ne peuvent pas faire adopter un mandat pour une intervention militaire au conseil de sécurité pour s’en laisser imposer ensuite par un dictateur du Maghreb. D’autant que la situation pour les civils serait encore pire qu’avant l’intervention si Kadhafi prenait le dessus. Cela peut-il être le but de l’Otan?»

*L’église catholique n’est pas à la fête pour Pâques. Elle fait les frais du scandale des abus sexuels et a perdu un nombre dramatique de fidèles en 2010, note le Berliner Zeitung. 50 millions d’Allemands n’en sont pas moins toujours membres des communautés catholiques (24,9) et protestantes (24,2). Mais le nombre des «sortants» est supérieur depuis des décennies à celui des «entrants».129 000 personnes sont «sorties de l’église» catholique en 2009 contre 4000 qui sont entrées, et 8600 revenues. On a compté 180 000 sorties de l’église catholique en 2010. La crise démographique fait également ses effets, avec 255 000 enterrements contre 179000 baptêmes l'an dernier -seuls les fidèles qui sont en règle avec le paiement de l’impôt religieux ont accès aux sacrements de l’église.
«Nombre de membres officiels de l’église le sont en fait par tradition, et sont non pratiquants. Cette tradition est remise en cause de plus en plus, sans que cela permette de tirer des conclusions sur les croyances, la foi des uns et des autres. Les églises ne sont plus des églises populaires, à fortiori pour un peuple aux religions multiples comme les Allemands. Mais elles restent structurées comme auparavant, avec leurs écoles, hôpitaux, jardins d’enfants, mais aussi en tant qu’institution de droit public, percevant l’impôt.
Une institutionnalisation à laquelle l’état ne peut pas renoncer au profit de l’individualisation, de la privatisation d’une chrétienté au dehors des églises officielles, parce qu’elle est garante de la confiance instituée entre lui et les églises."
L’appel aux changement, aux réformes est présent au sein des églises même, catholiques et protestantes. Nombre de commissions sont à l’oeuvre, des réformes ont été entreprises, mais «les églises sont pauvres dans le domaine de la théologie elles savent de moins en moins transmettre ce que signifie la croyance chrétienne, Dieu, la prière pour une communauté au 21 ème siècle». Le besoin d’une réforme spirituelle n’a jamais été si pressant».
Cela ne dure pas plus de dix minutes pour «sortir de l’église» et cesser de payer l’impôt religieux, relevé par les services du fisc, renonçant ainsi à l’appartenance officielle à une église , explique le quotidien berlinois. Il y a par exemple douze services de «sortie de l’église» ouverts à Berlin ou 12000 personnes environ se sont désaffiliées l’an dernier. Il suffit de se munir d’une pièce d’identité et de remplir un formulaire. Au tribunal de Berlin-Mitte, dix à vingt personnes effectuent cette démarche pendant les jours les plus fréquentés. Il ne se passe pas une journée sans qu’une personne au moins n’acomplisse.

*Ambiance lors de l’assemblée générale des actionnaires de RWE qui se tenait hier à Essen, rapporte le Frankfurter Allgemeine Zeitung. Le président du groupe producteur d’énergie Jürgen Großmann a du faire face à la fois aux protestations des manifestant rassemblés devant la salle de réunion et à la contestation au sein de l’assemblée générale.
Les résultats records de RWE annoncés en février ont été occultés par la catastrophe nucléaire au Japon et par les mesures adoptées en conséquence par le gouvernement. «Beaucoup vont profiter de la sortie accélérée du nucléaire, affirme Großmann, sauf les Allemands». Une sortie précipitée sera néfaste pour le climat, menace les emplois, et va renchérir le coût de l’énergie -avant que de réelles alternatives soient disponibles, selon lui.
Großmann est l'inspirateur de la plainte de RWE contre le moratoire de trois mois et l’arrêt des centrales les plus anciennes imposés par le gouvernement, qui a contraint les deux blocs de Biblis dont il est l’exploitant a cesser leur fonctionnement. «Nombre d’actionnaires se sont félicités de ce qu’il ait exigé l ‘examen de la légalité de ces mesures exceptionnelles. Mais les fonds de pensions et d’investissements préfèrent l’attitude des trois autres compagnies productrices d’électricité qui ont renoncé à déposer plainte.
Ils craignent que son comportement rebelle n’affaiblisse la position de RWE dans les futurs débats sur le consensus énergétique.»
Nombre d’intervenants de l’assemblée générale ont mis en cause la stratégie des quatre principaux producteurs d’énergie allemands. Großmann a souligné que le nucléaire ne représente que 20% de la production d’électricité et ne contribue que pour 15% aux résultats de son groupe -RWE exploite cinq centrales.


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