La Roulette syrienne | L'inconnu, après la sortie de l'atome | Nourriture, plaisir et modération à la française
mardi 10 mai 2011 à 15:36 - permalien #876
*Entrée dans l'inconnue après la sortie de l'atome. « Une heure à peine après le départ en vacance en Italie, les enfants sur la banquettes arrière demandent déjà  : « quand est-ce qu'on arrive? » » Il est à peu prêt aussi infantile de demander sans cesse à la chancelière à quelle date précise aura lieu la sortie de l'atome et la fermeture de la dernière centrale, estime le Frankfurter Allgemeine Zeitung. La dernière résolution de la direction de la CDU sur le changement de politique énergétique donne en gros les mêmes réponses que celles qui avaient été adoptées avant le vote de la prolongation de la durée d'activité des centrales à l'automne dernier.
Un concept plus détaillé et raisonnable en tout cas que les fantaisies développées auparavant par l'alliance rouge-verte de l'ex chancelier Schröder. « Un consensus entre les partis peut se baser sur l'idée de la sortie la plus rapide possible du nucléaire. Mais il pourrait se révéler n'être qu'une illusion lorsque l'on abordera la suite. »
Deux écoles de pensées s'opposent dans l'ignorance d'une bonne part de l'opinion. « Pour les uns, les producteurs communaux par exemple, il s'agit moins de débrancher les centrales nucléaires que de se passer des principaux producteurs d'énergie.
Ils veulent décentraliser la production d'électricité et n'ont pas besoin pour cela de panneaux solaires dans les déserts ou d'autoroutes de l'électricité. Les autre ne peuvent pas imaginer la changement d'énergie sans grandes unités de production, les parcs d'éoliennes en mer par exemple, qui nécessitent les capacités d'investissements des grands groupes énergétiques. » Les deux concepts sont à des années lumières de distance l'un de l'autre. Les Verts, pas plus que la CDU ne se sont prononcés précisément pour l'instant dans ce qui est loin d'être un débat académique. C'est indispensable pourtant pour répondre à la question « quand arriverons nous».
*Le Frankfurter Rundschau (édition papier) orne sa une d'une superbe carotte fichée dans une terre bien riche. « Que mangeons nous demain, comme peut on allier le respect de l'environnement, le socialement bio-compatible et le délicieux ». Le quotidien de Francfort proche du SPD consacre huit pages spéciales à la question et entame son dossier par un éloge du plaisir de la nourriture et de la modération qui met en opposition deux modèles si l'on peut dire, « les Français qui consomment typiquement peu de calories et consacre beaucoup plus de temps et d'argent à la culture et les Américains qui ingurgitent trop de calories avec la nourriture grasse des fast-food et souffrent d'obésité ensuite. »
Les chercheurs de l'université de Gießen on réalisé une étude dans une région agricole de Tanzanie ou ils ont constaté que 7% de la population était suralimentée et 7% frappée d'obésité. Celle-ci n'existe presque pas en France selon l'auteur de l'article, Ernst Ulrich von Weizsäcker, alors qu'elle est très répandue aux USA. « On doit donc à la fois lutter aujourd'hui à la fois contre la sous-alimentation et pour une alimentation appropriée dans les pays riches comme dans les pays pauvres. » D'autant que la population de la planète comptera deux milliards d'hommes de plus en 2025. l'accroissement de la production serait le mauvais réflexe. « La sous-alimentation provient le plus souvent de catastrophes naturelles, des guerres, de la discrimination ». Les femmes en souffrent les premières et la hausse de la production n'y changerait rien.
« Il faut féminiser les campagnes comme le propose le rapport mondial sur l'agriculture. A l'aide d'une politique qui leur facilite l'accès à la terre, au crédit, à la formation. Et même si l'on songe à un accroissement de la production il faut savoir tirer les leçons des révolutions dites « vertes » du passé. Le recours accentué aux substances chimiques et à l'énergie qu'elles supposent depuis quarante ans a eu des conséquences sur l'environnement, l'eau potable, la santé, les conditions d'alimentation des générations actuelles et futures ». L'agriculture consomme aujourd'hui 70% de l'eau potable. Les coûts de l'énergie, des pesticides, du stockage, des transports sont sans cesse plus élevés. »
Nous avons donc besoin d'une agriculture qui consomme moins d'eau, d'énergie, et soit maitrisée. La surproduction doit être évitée. L'économie verte de demain nécessite des emplois verts, et un tout autre modèle d'agriculture qui garantisse la multi-fonctionnalité des campagnes. Il faut apprendre à vivre en consommant moins pour être heureux, comme le font les français qui avec moins de calorie ont plus de plaisir en loisir et en culture, plus de joies de vivre en pratiquant une modération que personne n'aurait l'idée de baptiser ainsi. Là ça s'appelle plaisir de vivre.
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