La chancelière du Bundestag
mardi 25 octobre 2011 à 23:45 - permalien #1012
Le vote du 29 septembre dernier ne donnait aucunement à la chancelière le mandat de renforcer considérablement les capacités du fond de stabilité de l'euro par le levier du crédit, du recours à d'autres financement complémentaires. Au contraire le gouvernement avait alors écarté toutes les spéculations à ce propos. Il n'a reconnu cette réalité qu'après le 29 septembre. Il est évident maintenant que le fond disposera d'un roulement beaucoup plus important que celui dont les députés avaient été informés. Le Bundestag seul peut en décider, et non une commission.
L'opposition n'était pas seule à s'inquiéter de voir la chancelière signer un pacte à Bruxelles au détriment de l'Allemagne, souligne le Tagesspiegel (édition papier). La crainte de léguer une trop lourde dette aux générations à venir, mesure inexplicable auprès des électeurs était aussi prégnante dans les rangs de la coalition gouvernementale. Merkel aura besoin de sa majorité au Bundestag pour asseoir son autorité à Bruxelles ou elle est selon les « Ondit »le plus grand des animaux de la jungle européenne à côté de Sarkozy.
« Le président français hyperactif a aussi ses bons côtés, quand il s'agit de rappeler à Berlusconi qu'il faut remettre l'Italie en ordre ou de dire son fait à Cameron. Les britanniques profitent de l'euro bien que ce ne soit pas leur monnaie et alimentent leur presse avec des bruits invérifiables sur les divergences à Bruxelles, au détriment des états de la zone euro. »
L'affaire est déjà assez compliquée et ce n'est pas uniquement à cause du parlement allemand qu'il a fallu répartir le sommet de l'euro en deux épisodes. Si les 27 étaient parvenus à se mettre d'accord dimanche sur la réduction de la dette grecque, la recapitalisation des banques et le renforcement du fond de stabilité de l'euro on l'aurait su. Mais il fallait d'abord s'accorder entre les 17 pays de l'euro-zone, puis avec les 10 qui n'en font pas partie et consulter la banque centrale européenne et le FMI.
Si les petits intérêts prennent le dessus à nouveau mercredi et si la discipline budgétaire, la renégociation des traités européens sont mis de côté les spéculateurs frapperont encore et l'euro ne survivra pas. « La contribution de la chancelière est décisive. Préserver l'euro dans l'intérêt de notre pays comme de l'Europe est la tâche première de sa vie politique. »
Le gouvernement ne veut pas avoir l'air d'augmenter en petits caractères des cautions déjà énormes dans une arrière pièce du Bundestag, note le Frankfurter Allgemeine Zeitung. « La chancelière peut se permette un plenum au Bundestag parce qu'elle est restée ferme avec la France : le fond de stabilité n'aura pas de licence bancaire pour frapper monnaie » Mais jusqu'ou ira le mandat que lui donnera le Bundestag cette fois, avec l 'appui de l'opposition ? L'Allemagne n'a plus seulement une armée du Bundestag, mais aussi une chancelière du parlement, en ce qui concerne les affaires européennes au moins.
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