Berlin nouveau scandale d'abus d'enfants | Erdogan, Merkel, mésentente cordiale
jeudi 3 novembre 2011 à 13:15 - permalien #1019
Erdogan demande l'aide de l'Allemagne pour l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne, souligne le Süddeutsche Zeitung (édition papier). En visite à Berlin pour le cinquantenaire de l'accord d'immigration des Gastarbeiter turcs en Allemagne afin de soutenir son effort industriel, Erdogan a souligné lors de la cérémonie à laquelle il participait aux côtés d'Angela Merkel, que l'Allemagne devrait être la première à supporter la candidature d'Ankara. Il a rappelé le passé commun des deux pays depuis l'empire Ottoman ou la première guerre mondiale affirmant que la Turquie et l'Allemagne étaient liées l'une à l'autre.
Mais le premier ministre turc « est un mauvais avocat pour les Turcs-Allemands, » estime le Tageszeitung . » Ce qui compte n'est pas seulement ce que l'on dit, mais également qui le dit. Erdogan peut critiquer le fait que les Turcs en Allemagne face l'objet de conditions particulières lorsqu'ils veulent faire venir leur partenaire qui doit subir alors un test de ses connaissances de l'Allemand.
« On peut aussi se demander pourquoi nombre d'entre eux vont se marier dans le pays de leurs parents. » Erdogan n'est pas crédible qu'il s'agisse du conflit avec les Kurdes, de la liberté de pensée ou de la situation des chrétiens en Turquie.
Après un début de libéralisation de son pays il a stoppé le mouvement voire fait marche arrière.
Il aussi peu crédible lorsqu'il accuse l'Allemagne de soutenir le PKK. L'accusation de soutien aux terroristes a valu à des centaines de journalistes, d'écrivains d'être inculpés pour avoir critiqué la politique de l'état. Une douzaine de parti et d'organisation ont été interdits. « Pour Erdogan ce ne sont pas les droits de l'homme qui sont prioritaires, mais l'appartenance inconditionnelle de l'individu à la collectivité, la "Turquitude", l'Islam, qui ne permet aucune conversion.  Non, monsieur Erdogan, « nous ne sommes pas de la même famille ». »
Erdogan est un poids lourd question réthorique et il vaut la peine de peser chacun de ses mots, selon le Frankfurter Allgemeine Zeitung. Il par des Turcs en Allemagne ce qui ne représente pas moins de trois millions de personnes dont un quart ou un tiers ont la nationalité allemande et son donc des citoyens dont la chancelière et les autorités fédérales ont la responsabilité, et non pas Erdogan.
On pourrait attendre d'Erdogan qu'il ait assez de respect pour le droit allemand pour admettre sa volonté de ne reconnaître qu'une nationalité. Sa propagande l'extension de la double nationalité est au contraire une pression, une demande inacceptable. En réclamant l'extension de la nationalité allemande aux deux millions de citoyens turcs qui vivent en Allemagne il veut prendre l'état allemand en tutelle.
Lorsqu'il conseille en même temps à ceux qui ont la nationalité allemande de reprendre leur nationalité turque il veut exercer son ascendant sur ceux qui ont quitté la Turquie pour trouver une nouvelle patrie en Allemagne. S'il croyait vraiment à l'intégration de la Turquie en Europe à Moyen-terme, il lui suffirait que tous les Turcs, vivant en Allemagne ou ailleurs, aient bientôt l'avantage de jouir de la citoyenneté européenne comme c'est le cas pour les Allemands, les Français, les Portugais.
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