Les crèches toujours en manque | Athènes et la révolution de la grande coalition | Synode protestant à Magdebourg
lundi 7 novembre 2011 à 14:27 - permalien #1021
«Une grande coalition en Grèce était jusqu’ici aussi inimaginable qu’une pluie glaciale au mois d’août souligne le Tageszeitung». Depuis 1974 deux blocs se sont succédés au pouvoir. La Nouvelle démocratie a sans conteste creusé l’endettement du pays. Le Pasok la suivait de près jusqu’à il y a peu. Les deux partis pratiquent la même politique clientéliste. Même aujourd’hui au sommet alors qu’il n’y a plus grand chose à partager. Ce qui explique pourquoi les deux partis ne pouvaient pas coopérer jusqu’ici, à moins de remettre en cause le pacte entre le parti qui donne les postes et l’électeur qui donne les voix. Nombre de Grecs en ont assez de cette mentalité «self-service» et la popularité des deux partis est aujourd’hui au plus bas. Ce n’en serait pas moins une révolution qu’une grande coalition voit le jour à Athènes. Cela ne durerait pas longtemps, chaque parti cherchant à remettre au plus tôt l’ancien système en vigueur. Seuls de nouvelles formations permettront une nouvelle culture politique à Athènes.
L’église protestante tient son synode à Magdebourg, ou plus de cinq citoyens sur six sont sans confession, sur le thème: «qu’est ce qui m’empêche de devenir chrétien", note le Frankfurter Allgemeine Zeitung (pour information, il s'agit d'un édito en une du Frankfurter Allgemeine, et l'article lié se trouve dans les pages "politique intérieure" sur le web, ndr). Deux dictatures en soixante ans et la faiblesse des église aujourd’hui l’expliquent. Magdebourg fut la ville de la réforme jusqu’en 1631 et l’intervention de la ligue catholique commandée par le général Tilly au nom du prince électeur de Bavières «qui fit place nette».
Après la visite du pape à Erfurt ce n’est pas l’oecuménisme le principal champs de bataille, mais la substance, la profondeur de la religion. Le président de l’EKD, Nikolaus Schneider, ne cache pas les déceptions au lendemain de la visite de Benoît 16, mais souligne les propres responsabilités de l’église évangélique.
«Il ne faut pas sous-estimer le geste du pape, de célébrer un service religieux oecuménique dans une ville de Lüther. Mais il ne faut pas non plus enjoliver la réalité. Qu’il s’agisse de l’affirmation du pape selon laquelle il n’avait pas de cadeau à offrir à ses invités ou de ses propos selon lesquels la foi ne doit pas être «négociée». «Les époux de confessions différentes n’attendent pas de cadeau en ce qui concerne la communion précise Nikolaus Schneider mais un espace commun pour leur foi. L’église évangélique n’a aucune intention de négocier ses croyances. Schneider propose de passer de la recherche du profil oecuménique à «l’oecuménisme du don.»
Les relations avec la conférence des évêques catholiques montrent par ailleurs que l’oecuménisme est plutôt sorti renforcé de la visite du pape. Mais il faut cesser d’exiger la reconnaissance de la communion commune et souligner que l’église évangélique célèbre pleinement la communion à laquelle les chrétiens catholiques peuvent eux aussi y prendre part. L’église évangélique doit s’affirmer souligne l’évêque Gerhard Ulrich. Le dialogue oecuménique ne signifie pas que l’autre vous donne raison.
«Le plus important pour l’EKD à l’avenir est de faire connaître l’évangile, dans toute sa pureté, et non d’être une instance morale fédérale». C’est ainsi qu’elle pourra répondre aux questions de ceux qui «ne sont pas, pas encore, ou ne sont plus chrétiens». Et sur ce plan les trois thèmes, mission, oecumène et réforme se rejoignent. C’est en renforçant ainsi son profil que l’église protestante pourra convaincre ceux qui sont sensibles au langage de la religion, alors que le nombre de ses fidèles va en diminuant en raison du «tournant démographique».
Le droit du travail pour les 450 000 personnes employées par l’église protestante est également à l’ordre du jour du synode. Nikolaus Schneider tient à la «troisième voie» par laquelle les salaires sont négociés en commission paritaire, sans grève comme sans participation directe des syndicats. Le droit du travail des églises est soumis actuellement au jugement de la cour fédérale du travail.
Commentaires
Aucun commentaire pour le moment.
:: Fil rss des commentaires de ce billet ::
Ajouter un commentaire