Faillite des autorités | Repérage par SMS invisible | "Gourou nazi" à Leipzig | Eurobonds, isolement allemand
mercredi 23 novembre 2011 à 16:22 - permalien #1036
Tout le monde veut défendre un pays dans lequel «on peut vivre sans crainte avec ses différences». Personne ne parle plus, comme lors de l’agression raciste de Rostock en 1992 de «contrôler les flux migratoires» au lieu de combattre les néos-nazis. On vérifiera si les actes s’accordent avec les déclarations lors des prochaines manifestations pacifiques contre la droite radicale, en observant alors le comportement de la police.
Le Frankfurter Allgemeine Zeitung évoque une suite d’actes terroristes sans exemple depuis la guerre. La chancelière a trouvé les mots justes en évoquant une «honte pour l’Allemagne», mais le sommet de l’état, de la chancellerie à la présidence de la république n’a toujours pas trouvé le lieu, la forme, les termes d’une initiative à la hauteur de la catastrophe, vis à vis des victimes et de l’opinion publique.
L’absurdité de la fragmentation des autorités responsables de la sécurité, plus de soixante-dix ministères, présidents et chefs de services, est illustrée par la réunion de crise qui vient de se tenir à Berlin. On y a mis en garde contre les «débats de structure», en s’inquiétant de ce que le parquet fédéral ait émis l’intention d’envoyer des enquêteurs «sans prévenir» auprès des services de renseignements de la Verfassungschutz de Hesse, ou l’on parle beaucoup d’un agent surnommé «le petit Adolf» -présent sur les lieux d’un ou plusieurs des crimes du trio.
Dans ce lugubre panorama il serait bon d’avoir un ministre de l’intérieur fédéral qui fasse le poids. Mais ses collègues eux même soulignent qu’Hans Peter Friedrich «n’a pas encore pris la mesure de sa fonction...». Restent le chef de la police criminelle fédérale et et un secrétaire d’état à l’intérieur actif qui émergent des décombres des autorités sécuritaires.
Le SMS invisible, sert aux services de la police à localiser une personne par l’intermédiaire de son portable, signalent le Tageszeitung et Spiegel on line. Il n’apparaît pas sur l’appareil. 2644 téléphone et leurs détenteurs ont été ainsi suivis avec l’envoi de 250000 SMS dans ce but par la police en 2010 en Rhénanie du nord Westphalie. Ce qui inquiète en particulier die Linke, et le parti pirate -la Rhénanie du nord est gouvernée par une coalition SPD-Verts, le ministre de l’intérieur est social-démocrate. Les SMS invisible n’est utilisé que dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, la drogue, les violences, assure celui-ci. Le Tageszeitung avait dénoncé cet été l’usage intensif de la surveillance des téléphones portables des particuliers lors d’une manifestation contre les néos-nazis.
Pourquoi le Gourou nazi du NPD, Hoffmann peut-il s’exhiber à Leipzig, ou il est invité d’une meeting de l’organisation de jeunesse du parti néo-nazi, s’interroge le BZ berlinois . Hoffmann fut le fondateur en 1973 d’un groupe para-militaire d’extrême droite qui fut interdit en 1980. Huit mois plus tard Gundolf Köhler, ancien membre de l’organisation interdite, perpétrait l’attentat de la fête de la bière à Munich qui fit treize morts. Hoffmann fut emprisonné de 1981 à 1989 et vit retiré aujourd’hui dans un domaine restauré avec l’aide des fonds du Land de Saxe. Le maire de Leipzig (SPD) participera à la manifestation contre la venue d’Hoffmann, dont le rassemblement qui se tient dans un lieu privé ne peut être interdit.
«Sa résistance aux eurobonds isole l’Allemagne», titre le Süddeutsche Zeitung (édition papier), qui estime que «l’ivresse de Bruxelles pour les eurobonds, le euro-obligations est dangereuse pour l’union monéraire». La Grèce, l’Italie et compagnie ne peuvent plus se re-financer sur les marchés qu’à un prix très élevé.
Le Fond de stabilité de l’euro n’attire ni les chinois ni les autres financiers. «Tout cela changera si les Allemands assument les dettes des autres via les eurobonds, estime le commissaire Barroso» qui présente aujourd’hui ses propositions de création de «bonds de stabilité».
Mais «ils feront s’envoler l’obligation d’épargner dans les pays du sud de l’Europe et les traités de l’union européenne interdisent que les états soient responsables ensemble des dettes de chacun d’entre eux, souligne le quotidien münichois.» La monnaie unique interdit l’endettement sans limite comme c’était le cas autrefois avec les monnaies nationales -et les dévaluations, ndr. Les eurobonds transformeraient l’Europe en casino-royal. Menaçant l’Allemagne de voir les taux de ses emprunts s’élever comme la charge qui lui serait imposée, sans limite.
Les obligations communes ne sont acceptables que si quelqu’un empêche automatiquement les états de contracter des dettes injustifiées. «Barroso, le président de la commission, voudrait jouer ce rôle. Mais les états de l’union n’ont pas délégué jusqu’ici la souveraineté nécessaire à Bruxelles pour qu’il en soit ainsi.
La chancelière joue la montre, espérant que le fond de stabilité réunira les capitaux nécessaires, tandis que les nouveaux gouvernements en Grèce et en Italie finiront par calmer les marchés. Il ne restera plus que deux solutions en cas d’échec, les eurobonds ou la banque centrale».
Tous deux sont porteurs de risques énormes, mais l’intervention de la BCE aurait un avantage considérable, elle est beaucoup plus contrôlable que la capacité à s’endetter des états qui le sont déjà . Et la banque centrale peut toujours refuser ses services à ceux qui ne respectent pas leurs engagements...
Commentaires
1. Le mercredi 23 novembre 2011 à 18:42, par Charles
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