Le président de la république à l'heure du soupçon
mardi 13 décembre 2011 à 20:31 - permalien #1052
Son séjour à peine élu président, dans la villa de vacance du spécialiste de coups financiers douteux Carsten Maschmeyer à Mallorca, lui avait déjà les critiques.
Un responsable politique peut avoir besoin de sous comme toute autre et frôler la faillite commente Spiegel on line. En contractant son emprunt en 2008, Wulff venait de refaire sa vie « un divorce ça coûte cher » explique Egon Geerkens, le bon ami du président. Il ne s'agit pas de savoir pour le moment s'il a tiré profit pour ses affaires du crédit accordé à Wulff par sa femme, après avoir accompagné le président dans plusieurs de ses voyages à l'étranger -dont il a réglé les frais assure l'homme d'affaire. Aucune pièce ne prouve que Wulff aie mal agi.
Mais la réponse de Wulff à l'époque, niant au Landtag toute relation d'affaire avec Geerkens. Et la déclaration officielle regrettable que viennent de publier les services présidentiels, selon laquelle il aurait alors « répondu en toute clarté » sont bien là par contre. Et le « bon argument » selon lequel Wulff a emprunté de l'argent à la femme de Geerkens et non à son mari, pourrait très bien justement avoir été un stratagème pour sec couvrir.
Les politiques tombent rarement pour leurs illégalités, mais pour les fautes commises en voulant dissimuler les affaires auxquelles ils sont mêlés.
Ils ne peuvent s'attendre à ce que que l'absence de preuve profite à l'accusé, comme pour un petit voyou jugé au tribunal d'instance. commente le Berliner Zeitung. Le ministre de la justice et de la protection des consommateurs de la ville-état de Berlin a dû finalement présenté sa démission après 12 jours d'exercice (voir la revue de presse de ce samedi). En tant que notaire, sa profession, il n'avait visiblement pas fait tout ce qu'il fallait pour éviter à ses mandants de se faire plumer. C'est le reproche le plus modéré qu'on peut lui faire -le ministre, Michael Braun, CDU, aurait cautionné des opérations immobilières dans lesquelles l'acheteur payait en fait jusqu'à trois fois la valeur réelle de son achat, ndr. « On pourrait même dire qu'il était partie d'un système qui visait à tromper les bons citoyens, et à tirer profit de leurs méconnaissances et de leur manque d'assurances. »
Cette affaire est également politiquement dévastatrice pour la coalition qui gouverne la ville-état et en particulier pour la maire de Berlin, Klaus Wowereit.
On se souvient en effet qu'il avait reproché aux Verts berlinois de ne pas être aptes à gouverner, afin de justifier la rupture des négociations d'un accord de gouvernement avec eux. Un morceau d'autoroute urbain était l'objet de la discorde entre le SPD et les Verts.Wowereit voulait une coalition « stable et fiable », assurait-il. Il a récupéré l'instabilité par excellence et un véritable scandale politique pour le début de son mandat, après avoir négocié une coalition avec la démocratie chrétienne berlinoise. L'affaire va coller à sa carrière politique. Choisir un partenaire à ses conséquences.
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