Jacques Chirac condamné, une "heureuse surprise" |Christian Wulff reconnait ses tords | Faillite du métro berlinois
vendredi 16 décembre 2011 à 14:18 - permalien #1054
Les affaires de corruption sont courantes dans le milieu politique en France, note le Financial Times Deutschland (édition papier). Mais que de hauts responsables de l'état soient jugés comme c'est le cas de Jacques Chirac est extrêmement rare. Sa condamnation pourrait inciter l'élite de la République à plus de transparence, espère l'association anti-corruption Anticor.
Elle y voit un tournant dans la démocratie. Bien que Chirac ait insisté pour être jugé comme un citoyen ordinaire, son avocat Georges Kiejman a développé l'argument selon lequel son autorité d'homme d'état ne devait subir aucun dommage. « Si vous le jugez vous déciderez que la France a été dirigée pendant douze ans par un petit comptable imprudent ».
Sarkozy qui est lui même l'objet d'une enquête judiciaire soulignait que le verdict de culpabilité ne devait pas faire oublier l'engagement de Chirac au service de son pays.
Que de multiples scandales financiers soient restés dans les tiroirs de la justice française, en raison de l'immunité du président de la république jusqu'en 2007 est un désastre pour la justice française. D'autant plus qu'ils étaient étalés en détail dans les médias, souligne le Tageszeitung. La condamnation de Chirac était indispensable au dépassement de ce passé peu glorieux. Le tribunal parisien a fait preuve de son indépendance également avec cette condamnation. De tels jugement courageux restent cependant encore l'exception en France, et contredisent les vœux du ministère de la justice. La règle demeure : le pouvoir politique indique ce qu'il doit faire au parquet dans les cas les plus délicats. Que cela n'aie pas fonctionné dans le cas de Chirac en dépit de pressions répétées est une heureuse surprise.
Une victoire importante dans la lutte contre la corruption, la politique clientéliste dans la politique française.
Le président de la république, Christian Wulff, a reconnu ses tords (voir la revue de presse de ce mardi), note die Welt. Il n'avait pas jugé utile d'évoquer le prêt de 500000 euros qui lui avait été accordé par le femme de l'homme d'affaire Egon Geerkens, alors que le parlement de Basse-Saxe l'interrogeait sur ses relations financières avec ce dernier. "Je reconnais que cela pouvait donner une fausse impression et je le regrette, a-t-il souligné ». « Car je n'avais rien et je n'ai rien à cacher en ce domaine ». Afin que tout soit clair, Wulff a l'intention de déposer tous les documents concernant ce prêt chez un avocat, permettant aux médias d'y avoir accès.
La panne du métro a ruiné toute confiance chez les berlinois, selon le Tagesspiegel. Quand on vit dans une grande ville du monde civilisé, on a normalement quelques certitudes. Il y a du pain, de l'eau et de l'électricité, les ordures sont ramassées et les transports publics vous permettent de vous rendre ou vous le souhaitez en achetant un ticket.
Après des années de chaos du métro cette dernière certitude s'est envolée et même quand on croit avoir touché le fond d'un abîme d'incompétence, la suite nous réserve encore des suprises. Une panne complète du réseau du métro, ne s'était encore jamais produite même au cœur de l'hiver le plus terrible. Et même en période de grève aucun passager n'avait encore attendu les secours, enfermé dans un tunnel. La cause précise de la panne est encore inconnue. Mais rien ne peut excuser cet faillite totale du réseau. Elle est la conséquence ultime d'une rationalisation à tout prix. Quand tous les postes le long du réseau sont remplacés par un ordinateur central qui n'est pas protégé contre les pannes, il arrive ce qui devait arriver. Si la Lufhansa avait été rationalisée ainsi ses Airbus tomberaient du ciel par douzaines. Les responsables doivent dire ce qu'ils comptent faire maintenant, afin qu'un tel accident ne se reproduise plus.
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