Les "scarabées pique-prune" stoppent Stuttgart 21 | Le FDP reste "européen" | Reconnaissance des diplômes étrangers
samedi 17 décembre 2011 à 15:23 - permalien #1055
*C'est l'échec complet pour les « rebelles » du parti libéral qui avaient initié le référendum contre la mise en place du mécanisme de stabilité de l'euro (MSE), souligne le Frankfurter Allgemeine Zeitung (édition papier). Un mécanisme qui doit entrer en service en 2012 et qu'ils jugent trop dispendieux, injustifié et risqué pour l'Allemagne. Or non seulement le quorum de participation des adhérents du parti nécessaire pour que le vote soit valide n'a pas été atteint, mais en plus c'est la position de la direction du parti, en faveur du MSE, qui l'a emporté avec 54,5% des suffrages exprimés, contre 44,2% pour la position défendue par Franck Schäffler de refus du MSE. C'est donc un succès « de justesse » pour la direction du parti et son président Philipp Rösler. Un résultat qui donne une nouvelle chance à la coalition gouvernementale.
Le FDP reste un parti européen, ancré dans la tradition politique de ses ministres des affaires étrangères, de Scheel à Genscher en passant par Kinkel et Westerlle -le FDP occupe par convention ce poste dans les coalitions avec la démocratie chrétienne, ndr. La politique de compromis de la coalition gouvernementale d'Angela Merkel à Bruxelles n'est pas la cause première de la crise actuelle du parti libéral. Le référendum le démontre.
Les efforts des « rebelles » du FDP pour la remettre en cause n'ont même pas mobilisé plus d'un militant sur sept environ.
S'ils l'avaient emporté par contre la coalition gouvernementale était au bord l'abîme. Il aurait été difficile pour le groupe parlementaire libéral au Bundestag de maintenir sa position en faveur de la sauvegarde de l'euro, en contradiction avec le vote des adhérents. Le parti risquait la scission. Et la coalition gouvernementale l'éclatement. Le résultat du vote peut au contraire la stabiliser pour la seconde partie de son mandat. C'est une deuxième chance qu'elle ne doit pas gâcher.
*Le gouvernement a adopté une loi reconnaissant la formation et la qualification acquise dans un pays étranger. A partir de mars 2012, la doctoresse russe ne devra plus travailler comme infirmière, l'ingénieur iranien comme chauffeur de taxi, note le Frankfurter Allgemeine Zeitung (édition papier). Cette réforme concernerait trois millions de personnes, sur les 16 millions de « personnes d'origine étrangère » qui vivent en Allemagne. Elle ne constitue pas une incitation directe à venir travailler en Allemagne cependant, pour les personnes qualifiées qui résident à l'étranger et cherchent un job. Il faudrait pour cela adopter une loi en faveur de l'immigration avec un système de classification permettant de vérifier si le diplôme détenu concorde bien avec les emplois proposés, et justifie donc le voyage.
Mais une telle mesure est incompatible avec la politique intérieure actuelle qui repose toujours sur la crainte qu'un travailleur venu de l'étranger ne prenne l'emploi potentiel d'un Allemand. La vérification préalable par les services de l'emploi de la possibilité d'attribuer un travail à un citoyen de la république fédérale a été supprimée par contre dans le cadre de la nouvelle loi, et les médecins et ingénieurs d'origine étrangère en seront dorénavant dispensés. Seuls les cuisiniers étoiles, les professeurs de langue, les sportifs professionnels, les soignants, les scientifiques et les ingénieurs en informatique y échappaient jusqu'ici.
Le minimum de revenu permettant l'immigration d'un travailleur hautement qualifié s'élevant jusqu'ici à 66000 euros a également été réduite à 44000 euros, 33000 euros même pour les ingénieurs et médecins. Quelques centaines de personnes seulement auraient été concernées par cette mesure jusqu'ici.
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