Christian Wulff fait à nouveau la une
mardi 3 janvier 2012 à 13:15 - permalien #1067
« Si Wulff voulait sauvegarder ce qu'il lui reste de crédibilité, il l'a définitivement gaspillée avec ce coup de téléphone commente le Tageszeitung ». La naïveté avec laquelle il a cru pouvoir éviter la parution d'un article dans le Bild avec ses menaces est étonnante. Wulff se comporte comme un maire de province à l'égard de la presse locale, alors qu'en tant que président de la république, il a la charge de faire respecter la liberté d'expression des médias, de la protéger et de la défendre. « Tout cela est beau, tant qu'il ne s'agit pas d'informations sur son propre compte. »
Mais Wulff n'est pas le seul à faire preuve de bigoterie. Le rédacteur en chef de Bild faisait savoir hier que Wulff s'était excusé deux jours après son coup de fil de menace, le quotidien n'en faisant pas état alors. Bien des questions cependant restent posées . Comment une telle nouvelle en provenance d'une boite vocale particulière est-elle parvenue aux autres journaux. Citations du président inclues. Pourquoi tout cela est-il révélé trois semaines après. Ni Dieckman, ni Springer ne répondent à ces questions.
Le Tagesspiegel reproduit en une le symbole d'une boite mail et commente: « il apparaît en ce début de semaine que Wulff, tout comme la fonction qu'il occupe, perdent de plus en plus de leur dignité. » La fonction en particulier parce que la question se pose de savoir qui pourrait encore l'exercer après Wulff, « quel responsable politique, quel personne serait assez noble pour l'occuper. Qui aurait un comportement tellement irréprochable que rien ne puisse lui être reproché sur le plan politique ou privé. Si Wulff démissionne la fonction de président de la république n'en sortira pas grandie. Elle est pourtant nécessaire.
« La liberté de la presse a une telle importance pour le président Wulff qu'il en a parlé trois fois ces trois dernières semaines, commente le Frankfurter Allgemeine Zeitung ». La première fois au Quatar, la seconde lors d'une déclaration peu avant noël, et la troisième hier à la suite des révélations sur le message laissé sur le répondeur téléphonique du rédacteur en chef du Bild, menaçant celui-ci, quelques jours à peine après avoir insisté dans le golfe sur l'importance de la liberté de la presse. « Les bruits qui circulent sur les propos de Wulff dans ce message sont aussi peu appropriés à sa fonction que le financement de l'achat de sa maison particulière à l'aide d'un prêt revolving à une ménagère souabe (réputée pour ne jamais dépenser plus que ce qu'elles possèdent, ndr). Cela donne l'image d'un président qui a perdu tous ses esprits ».
Comment imaginer qu'un président de la république qui rend visite à l'émir du Koweit passe son temps à déposer un message sur la boite vocale du rédacteur en chef d'un quotidien de boulevard, lui reprochant de « chercher la guerre » et le menaçant de poursuites judiciaires et de rupture totale avec la maison Springer, s'il publie un article qui le discrédite. « Tout cela pour s'excuser deux jours plus tard. Pourquoi le journal en question n'a pas rendu compte immédiatement de cette histoire vraie en exclusivité est par ailleurs un des autres mystères de cette affaire. »
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