Interdiction de nier le génocide en France, restriction de la liberté d'expression | Succès du service civil | La Bundeswehr a besoin de réforme | Les étudiants heureux à l'est
mercredi 25 janvier 2012 à 17:43 - permalien #1084
Il va bientôt falloir un guide de voyage pour respecter les interdits, souligne le Tagesspiegel. En Pologne et en Hongrie il est interdit de nier les crimes du national-socialisme et du stalinisme, en France le génocide des Arméniens, alors qu'en Turquie cette affirmation est une atteinte à l'identité turque, et en Allemagne il est interdit de nier l'holocauste, mais pas le génocide au Ruanda.
L'interdiction prononcée dans un domaine entraîne l'état de droit dans des contradictions insolubles, quand il commence à faire des différences.
Pourquoi les crimes staliniens ou les propres crimes coloniaux de la France peuvent-ils encore être contestés ? Que doivent dire les Français à propos du Cambodge ? L'interdiction de nier le génocide des Arméniens justifiée au nom de la morale fait du coup figure de manœuvre politique en campagne électorale. Chaque interdiction crée ses martyrs et problèmes juridiques complexes. Un tribunal a du juger en Allemagne l'organisation de protection des animaux Petra qui avait pris comme slogan : « l'holocauste dans votre assiette ». Le tribunal constitutionnel a décidé en 1994 que la protection de la liberté d'opinion ne vaut pas pour la négation de l'Holocauste, parce qu'il s'agit d'une affirmation mensongère . Que la décision de la France, avec ses propres contradictions puisse se justifier également ainsi, démontre combien l'interdiction de la négation de l'holocauste est une restriction de la liberté de penser du même ordre.
*Le service civil volontaire a du succès, note le Süddeutsche Zeitung. 60000 candidats sont recensés par le ministère de la famille, les associations sociales et les communes pour 35000 postes disponibles seulement. Parmi les principales organisation, la Croix rouge ou Caritas (catholique) ont déjà rempli tous les emplois proposés, les organisations protestantes ne prennent plus de candidats pour les 3900 postes offerts.
Il n'y aura pas de nouveaux postes crées en plus, la limite des 35000 est fixée par la loi, le ministère subventionne le service civil volontaire pour 250 millions d'euros. Avec 35000 volontaires qui travaillent un an durant il a compensé le service civil qui occupait 90000 hommes pendant six mois avant sa suppression dans le cadre de la fin du service militaire obligatoire, dont il était l'alternative pour les jeunes refusant de porter les armes.
La réforme de l'armée et sa professionnalisation par contre ne rassure pas les soldats, rapporte le quotidien munichois. Le responsable du contrôle de la Bundeswehr revendique nombre d'améliorations pour attirer les nouvelles recrues potentielles. Chaque soldat a le droit de se plaindre auprès du responsable qui a reçu 4864 réclamations en 2011.
Les plaintes se sont accrues en proportion des effectifs qui se sont réduits de 250000 à 200000. 40% concernent le commandement des hommes, les droits des soldats, un tiers les conditions de vie et l'alimentation du personnel. Les cas d'atteintes au droits de l'Homme ou de mise en cause de l « Innere Führung », -la conduite de l'armée respectueuse du citoyen en uniforme- sont exceptionnelles. Les incidents relevant de l'extrémisme de droite sont également en recul. Mais les manques dans le domaine de la formation ou de l'équipement demeurent nombreux. Le responsable de l'armée souligne par contre de multiples améliorations dans le domaine de l'aide aux blessés en cours d'intervention ou d'image de la Bundeswehr dans l'opinion publique.
Mais il souligne également que les finances de la Bundeswehr ne lui permettront pas de recruter un nombre de jeunes suffisant, face à la concurrence des entreprises. « La vitrine ne suffit pas pour faire le commerce ».
Les jeunes qui font leurs études dans l'enseignement supérieur dans les universités de l'est en sont plus satisfaits que ceux qui étudient à l'ouest, note également le Süddeutsche Zeitung. Qu'il s'agisse de la prise en charge, des infrastructures ou de la préparation à un métier. Les chances à l'embauche sont égales, il n'y a pas de réticences chez les employeurs à l'égard des jeunes formés dans les Länder de l'ex RDA. Autant de résultats qui soulignent le succès de l'unification dans le domaine de la politique de l'éducation. Les facultés sont cependant complètement surchargées à l'ouest, alors qu'elles manquent d'étudiants inscrit à l'est, en dépit des efforts faits par la fédération et les Länder.
Les étudiants détenant un Abitur (bac) « de l'ouest » représentent ainsi 40% des nouveaux inscrits en Thuringe ce qui peut permettre de contrer la décroissance démographique dont l'est est particulièrement victime.
10300 jeunes originaires de Thuringe étaient susceptibles d'entamer des études supérieures en 2009, contre 6800 seulement en 2011. Les 40% restent néanmoins insuffisants, l'université de Jena a vu ainsi le nombre de ses inscriptions décroître d'une centaine environ cette année.
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