Merkel et la folie de Cameron | La vie petite bourgeoise du trio meurtrier
vendredi 27 janvier 2012 à 16:18 - permalien #1085
"La sécession personnifiée" titre le "Frankfurter Allgemeine on line" à propos du premier ministre britannique
Le premier ministre britannique David Cameron veut bloquer le projet franco-allemand de taxe financière. "Ce serait une folie", a-t-il déclaré à Davos, note le Tagesspiegel. Il propose à l'inverse la solution britannique, une taxe bancaire et un timbre fiscal pour les commerce des actions. L'impôt sur les transactions coûterait 200 milliards à l'économie européenne et jusqu'à 500 000 poste de travail selon Bruxelles, affirme-t-il -des chiffres qui ont été démentis par la commission.
On a déjà reproché beaucoup de choses à la chancelière mais la folie c'est encore du jamais vu, commente le Frankfurter Allgemeine Zeitung. « Visiblement Cameron ne connaît plus aucun scrupule réthorique dans sa défense -légitime- des intérêts britanniques ». Mais l'économie britannique glisse vers la récession et les nerfs évidemment sont à blanc. Ce qui explique aussi ses attaques contre l'Union monétaire -c'est à dire contre l'Allemagne-, qui « ferait bien de prendre des mesures radicales contre la crise plutôt que de tourner autour ». Cameron devrait prendre en compte le courage dont doivent faire preuve Madrid, Rome, Lisbonne ou Athènes pour mettre leur budget en ordre.
C'est le monde à l'envers de voir le pays ou le philosophe Karl Popper a nombre de partisans à la recherche de l'arme miracle. « Mais il y a une crise qui monte les Européens les uns contre les autres et Cameron incarne la division. »
*Deux chats, un livre de cuisine, la réservation pour la caravane du trio au camping pour l'été 2012 -annulée par un complice après la mort des deux hommes, Uwe Böhnardt et Uwe Mundlos, et l'arrestation de leur égérie, Beate Zschäppe, lire sur mon BerlinBlog-, figurent parmi les pièces inventoriées par les enquêteurs qui reconstituent la vie du trio-meurtrier néo-nazi clandestin pendant plus de dix ans, rapporte le Süddeutsche Zeitung (édition papier).
« Peut être était-ce nécessaire pour eux de se replier ainsi dans une vie petit-bourgeoise pour refaire leurs forces, pendant une décennie de clandestinité ». Un bonnet de père noël côtoie des pistolets, des munitions, des cartes routières, des plans urbains et des listes de personnalités politiques, députés du SPD notamment...tout cela fait partie des centaines de documents récupérés dans le domicile détruit par l'explosion provoquée par Beate Zschäppe après la mort de ses complices. Pour détruire les pièces à conviction de leurs meurtres en série ?
Les enquêteurs restent sans réponse face à nombre de questions à mesure qu'ils font l'inventaire. Le document qui aurait pu être la signature de leurs meurtres fait une page. Ils ne l'ont jamais diffusé. Ce qui explique aussi pourquoi ils ont pu rester clandestins si longtemps, et pourquoi l'explication des meurtres comme des règlements de compte entre mafias turques avait fini par être prise pour argent comptant.
Avec quelles ressources, à l'aide de quels complices vivaient-ils ? « Le groupe était très enraciné dans les milieux d'extrême droite selon le président de la police criminelle fédérale. 11 personnes ont été interpellées, 4 sont en détention. Le trio avait inventé un monopoly raciste « Progromly », un jeu de société pour les néos-nazis, dont il aurait tiré un moment sa substance.
Les deux hommes semblaient à la fois parfaitement organisés et totalement improvisateurs. A Münich ils avaient dressé la liste de 88 objectifs -un chiffre qui fait référence au H -la huitième lettre de l'alphabet- d'Heil Hitler. Pour finalement la laisser tomber, enfourcher leurs vélos, et choisir au hasard deux victimes qui n'y figuraient pas.
Le réseau de soutien du trio néo-nazi aurait été lié au groupe raciste « Blood & Honour », très surveillé en Allemagne. Ce qui met les services de renseignements sur la sellette, note le Tageszeitung. B&H a été fondé en 1987 par le chanteur du groupe britannique Screwdriver, une « division » a été constituée en Allemagne en 1994 et interdite en 2000. Plusieurs appartements d'anciens membres viennent d'être perquisitionnés en Saxe, en Thuringe, dans le Bad Würtemberg. Parmi les personnes visées, Jan W chef de B&H en Saxe, aurait été chargé en 1998 de fournir des armes au trio néo-nazi qui venait d'entrer dans la clandestinité.
Or les services de renseignements du Brandenbourg en auraient été avisés, selon un document en possession du quotidien berlinois. Ils auraient même été avertis par leurs indicateurs de la préparation des premiers raids. Le trio aurait-il pu être neutralisé dés cette époque ? C'est l'une des nombreuses questions auxquelles devront répondre les commissions d'enquête qui viennent d'être constituées au Bundestag et avec les experts des Länder.
C'est le monde à l'envers de voir le pays ou le philosophe Karl Popper a nombre de partisans à la recherche de l'arme miracle. « Mais il y a une crise qui monte les Européens les uns contre les autres et Cameron incarne la division. »
*Deux chats, un livre de cuisine, la réservation pour la caravane du trio au camping pour l'été 2012 -annulée par un complice après la mort des deux hommes, Uwe Böhnardt et Uwe Mundlos, et l'arrestation de leur égérie, Beate Zschäppe, lire sur mon BerlinBlog-, figurent parmi les pièces inventoriées par les enquêteurs qui reconstituent la vie du trio-meurtrier néo-nazi clandestin pendant plus de dix ans, rapporte le Süddeutsche Zeitung (édition papier).
« Peut être était-ce nécessaire pour eux de se replier ainsi dans une vie petit-bourgeoise pour refaire leurs forces, pendant une décennie de clandestinité ». Un bonnet de père noël côtoie des pistolets, des munitions, des cartes routières, des plans urbains et des listes de personnalités politiques, députés du SPD notamment...tout cela fait partie des centaines de documents récupérés dans le domicile détruit par l'explosion provoquée par Beate Zschäppe après la mort de ses complices. Pour détruire les pièces à conviction de leurs meurtres en série ?
Les enquêteurs restent sans réponse face à nombre de questions à mesure qu'ils font l'inventaire. Le document qui aurait pu être la signature de leurs meurtres fait une page. Ils ne l'ont jamais diffusé. Ce qui explique aussi pourquoi ils ont pu rester clandestins si longtemps, et pourquoi l'explication des meurtres comme des règlements de compte entre mafias turques avait fini par être prise pour argent comptant.
Avec quelles ressources, à l'aide de quels complices vivaient-ils ? « Le groupe était très enraciné dans les milieux d'extrême droite selon le président de la police criminelle fédérale. 11 personnes ont été interpellées, 4 sont en détention. Le trio avait inventé un monopoly raciste « Progromly », un jeu de société pour les néos-nazis, dont il aurait tiré un moment sa substance.
Les deux hommes semblaient à la fois parfaitement organisés et totalement improvisateurs. A Münich ils avaient dressé la liste de 88 objectifs -un chiffre qui fait référence au H -la huitième lettre de l'alphabet- d'Heil Hitler. Pour finalement la laisser tomber, enfourcher leurs vélos, et choisir au hasard deux victimes qui n'y figuraient pas.
Le réseau de soutien du trio néo-nazi aurait été lié au groupe raciste « Blood & Honour », très surveillé en Allemagne. Ce qui met les services de renseignements sur la sellette, note le Tageszeitung. B&H a été fondé en 1987 par le chanteur du groupe britannique Screwdriver, une « division » a été constituée en Allemagne en 1994 et interdite en 2000. Plusieurs appartements d'anciens membres viennent d'être perquisitionnés en Saxe, en Thuringe, dans le Bad Würtemberg. Parmi les personnes visées, Jan W chef de B&H en Saxe, aurait été chargé en 1998 de fournir des armes au trio néo-nazi qui venait d'entrer dans la clandestinité.
Or les services de renseignements du Brandenbourg en auraient été avisés, selon un document en possession du quotidien berlinois. Ils auraient même été avertis par leurs indicateurs de la préparation des premiers raids. Le trio aurait-il pu être neutralisé dés cette époque ? C'est l'une des nombreuses questions auxquelles devront répondre les commissions d'enquête qui viennent d'être constituées au Bundestag et avec les experts des Länder.
04.02.2013
20.01.2013
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