"Sarkozy joue tout sur la carte Allemagne"
mardi 31 janvier 2012 à 13:59 - permalien #1086
Sarkozy a exposé à l'inverse dimanche un « agenda 2020 » style « Schröder à la française »(en français dans le texte) pour améliorer la compétitivité de la France en prenant l'Allemagne comme « Benchmark » (référence, en anglais dans le texte). « Il n'y a aucun doute que les Français devront dans ce cas avaler quelques pilules amères en espérant que les promesses de succès futur les feront mieux passer. C'est une médecine qui est en fait, pacte budgétaire aidant, une thérapie européenne, particulièrement dure pour les pays tels que l'Italie ou la Grêce, non seulement parce qu'elle coupe dans les systèmes sociaux et entraîne des réformes de l'administration publique et remet en cause des habitudes ancrées depuis des décennies, voir des siècles. »
« Le vote en France sera le test principal ». Une révolution de la façon de vivre, parce que c'est bien de cela qu'il s'agit, peut elle être conduite ainsi dans la durée, après un tournant brutal ? Le retour à de vieux stéréotypes historiques: « Deutschland, Deutschland, über alles » montre combien les résistances sont profondément ancrées. « Merkel fera campagne avec Sarkozy. Ce qui n'est pas inhabituel dans le cadre d'une politique intérieure de l'Union en cour de maturation. Mais si Sarkozy perd, ce sera également un revers très sévère pour la politique européenne de Berlin. »
«Sarkozy joue tout sur la carte allemande». Au fil des années l'Allemagne est devenu le modèle à suivre de l'autre côté du Rhin, note le Tagespiegel. Dans les éditoriaux, les interviews, les livres elle est la référence pour décrire les objectifs que se fixe la France. Sarkozy se réfère aussi au chancelier de la coalition rouge-vert, SPD-Grünen, parce qu'il se retrouve dans une situation aussi incertaine Gerhard Schröder en 2005. Sarkozy veut donc instituer la taxe financière en solo, supprimer la semaine de 35 heures, augmenter la TVA et parie tout sur une carte -il est joueur de nature- l'allemande.
La France, il est vrai, a sérieusement décroché de l'Allemagne ces dernières années, économiquement et socialement. Les deux pays ne jouent plus dans la même ligue. Une situation douloureuse pour la France, qui ne peut pas non plus satisfaire l'Allemagne. La différence de poids entre les deux partenaires du moteur franco-allemand peut devenir problématique pour la politique européenne. Les deux pays constituent, vu leur histoire, un couple réconcilié, mais qui reste très sensible. Un Sarkozy transformé en disciple de Merkel affaiblit le tandem qui conduit l'Europe.
Une victoire du candidat socialiste François Hollande rendrait au moins la balance entre la France et l'Allemagne moins prévisible. Est-ce la raison pour laquelle Merkel annonce spectaculairement qu'elle participera à la campagne électorale de Sarkozy ? Il n'y a pas de doute, le partenariat franco-allemand entame une part difficile du parcours.
Commentaires
Aucun commentaire pour le moment.
:: Fil rss des commentaires de ce billet ::
Ajouter un commentaire