Sauerland remercié | 800 millions d'indemnités | La Grèce de pire en pire
mardi 14 février 2012 à 22:44 - permalien #1102
Le maire de Duisbourg, le démocrate chrétien Adolf Sauerland a été remercié avec éclat par ses administrés, souligne le Tageszeitung (édition papier). 129833 électeurs ont voté en faveur de son départ, contre 21557. Il avait été élu avec 74179 voix. C'est une victoire totale pour l'initiative citoyenne « nouveau départ pour Duisbourg » à l'origine de la consultation populaire ( voir la revue de presse de vendredi).
Sauerland lui concentrait ses efforts sur l'électorat d'origine turque mettant en avant son intervention pour la construction d'une mosquée, tentant « avec perfidie d'instrumentaliser les habitants de Duisbourg, non allemands d'origine pour se maintenir au pouvoir ».
« Son avenir est dans les mains des électeurs de la communauté turque » titrait le quotidien Hurriyet. Les mots prononcés le soir du vote pour annoncer son retrait démontrent encore une fois qu'il n'a rien compris : « j'étais presque certain qu'en raison des nombreux succès enregistrés à Duisbourg ces huit dernières années le résultat aurait été autre ». Lorsqu'il s'était présenté en 2004 personne ne lui donnait une chance dans ce fief social-démocrate depuis 1948. Il fut réélu cinq ans plus tard. Il était apprécié. C'est maintenant de l'histoire...
*C'est une fin catastrophique pour la Deutsche Bank qui devra dédommager de 800 millions d'euros les héritiers du magnat de la télévision Léo Kirch, décédé en 2011, a href="http://www.ftd.de/unternehmen/finanzdienstleister/:kirch-vergleich-harter-einschlag-fuer-die-deutsche-bank/60168383.html"> souligne le Financial Times Deutschland.
Kirch imputait la faillite de son empire à la Deutsche Bank. A son chef, Rolf Breuer en particulier, qui avait émis des doutes lors d'un interview à la télévision sur la crédibilité financière de son client « Rolf m'a tué, assurait Kirch ». Aprés dix ans de procès, les deux parties auraient conclu un accord. Il ne reste plus à la direction de la banque qu'à l'approuver.
« Avoir attendu dix ans n'a servi à rien, la Deutsche Bank s'est porté tord elle même. Elle avait refusé jusqu'ici tous les compromis rejetant toute reconnaissance de sa responsabilité. Josef Ackermann, le président de la Deutsche Bank, successeur de Breuer a finalement du céder, après avoir promis de ne pas léguer d'affaires douteuses à ceux qui vont lui succéder, Anshu Jain et Jürgen Fitschen. Il aurait épargné des frais procéduriers à la banque en faisant cette démarche plus tôt. »
Il est douteux qu'un tel retournement soit dans l'intérêt des actionnaires de la banque. Kirch et ses successeurs se battent depuis dix ans sans avoir obtenu un cent. On peut donc douter au moins qu'un tribunal ne condamne jamais la Deutsche Bank à payer un dédommagement. L'accord fait de l'interview de Breuer, les paroles désinvoltes les plus coûteuses de tous les temps.
« La Grèce ce sera toujours pire », estime le Tagesspiegel....Le vote du programme d'épargne au gouvernement d'Athènes était un premier pas mais le plus gros reste à faire : sa mise en œuvre. On peut déjà faire un pronostic sur les résultats du prochain scrutin en avril. Il transformera totalement le panorama politique existant depuis 1974, la fin de la dictature.
Les deux partis populaires le Nea Dimokratia conservateur et le Pasok social-démocrate dominaient la scène et se succédaient au pouvoir cultivant favoritisme et corruption.
Le Pasok avait emporté triomphalement les dernières élections avec 44% des suffrages, il est à 8% aujourd'hui. Une telle chute est rare pour un parti. Les partis de la gauche radicale profitent avant tout de la crise et refusant l'austérité et les réformes en cours, s'envolent à 42% dans les sondages. Une constellation ne présage rien de bon.
Nea Dimokratia sortira surement vainqueur du scrutin, mais ne disposera pas de la majorité nécessaire à la constitution d'un gouvernement stable. Les négociations pour constituer une coalition devraient durer des semaines, alors que le pays a besoin d'un gouvernement solide pour mettre en œuvre les réformes. « Les crédits de l'Union européenne éviteront la banqueroute de l'état mais ne remplaceront pas la thérapie indispensable pour soigner le patient grec.
Papandréou a échoué sur ce plan, incapable d'éliminer la corruption et la politique clientéliste et d'engager son pays sur une nouvelle voie. Les conservateurs n'affichent pas plus de dispositions à se confronter aux principaux groupes d'intérêts. La Grèce devrait partir d'un nouvel élan, mais les Grecs sont fatigués, abattus par la récession qui dure depuis cinq ans. Les porteurs d'idées nouvelles qui pourraient sortir le pays de sa léthargie font défaut. C'est l'aspect le plus impressionnant de la tragédie grecque ».
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