Renaissance du lignite, le pire des charbons | Abattage de poulets fermé pour manque d'hygiène | Automobile, l'électrique en panne
mercredi 7 mars 2012 à 14:54 - permalien #1120
"Le lignite fête son retour le plus salement qui soit", titre le Financial Times Deutschland
Le tournant énergétique et la fermeture des centrales nucléaires se traduit par la renaissance du lignite, le "charbon brun" le plus polluant qui soit, pire que le charbon noir, commente le Financial Times Deutschland. C'est le paradoxe de l'hiver. On ferme les centrales nucléaires et on réactive l'énergie fossile qui émet le plus de CO2.
Le recours au lignite tient également au faible prix des certificats d'émission de CO2 de 8,5 euros/tonne environ, sur le marché. Les utilisateurs de "charbon brun" doivent en acheter plus que s'ils utilisaient du gaz ou du fuel. Mais ceci n'efface pas le bénéfice qu'ils tirent de l'usage du lignite allemand, même s'il s'agit de la ressource la plus polluante. Il faudrait que le coût des certificats d'émission de CO2 soit de 25 euros environ pour inciter les producteurs de courants à se tourner vers les ressources plus propres que le lignite.
Le coût avantageux des certificats d'émission de CO2 a également un effet boomerang sur le tournant énergétique entraîné par la fermeture des centrales nucléaires, souligne die Welt. Le développement des énergies alternatives est subventionné par le "fond climat", alimenté par le commerce des certificats d'émission de CO2.
A l'origine l'allongement de la durée de fonctionnement des centrales nucléaires et les bénéfices en conséquence encaissés par les producteurs d'énergie, devaient être sa seconde ressource. Mais l'arrêt des centrales au lendemain de Fukushima a réduit pratiquement cette recette à zéro. Or les ressources à venir du fond climat avaient été prévues sur la base d'un prix du certificat d'émission de 17 euros/tonne de CO2. Le "fond climat" dispose donc d'un peu plus de la moitié des ressources prévues seulement (452 millions d'euros au lieu de 780 millions) et ne peut subventionner tous les projets prévus pour accomplir le tournant vers les énergies propres.
Le groupe Wiesenhof est le premier producteur en Allemagne de viande de volaille, note le Berliner Zeitung (édition papier). Ses poulets, cuisses et blancs et filets de dinde peuplent les rayons des grandes surfaces, dans des packs vantant leur qualité naturelle. L'élevage abattage du groupe situé à Möckern, en Saxe Anhalt a été mis à l'arrêt pour 24 heures par les autorités pour manque d'hygiène. Sa remise en service est critiquée par la fédération de l'environnement et de la protection de la nature qui estime que l'exploitation fonctionne à la limite du respect des lois en vigueur.
Wiesenhof s'était engagé l'été dernier à rénover ses installations frigorifiques. En attendant le groupe ne peut mettre en circulation que des produits congelés à Möckern, poulets, grillades et morceaux de volailles. 150 000 animaux sont abattus chaque jour dans l'entreprise qui emploie 400 personnes. Les manques d'hygiène avaient déjà été relevés l'an dernier, des plaques de moisissures notamment. Seul le hall d'empaquetage était touché, réplique Wiesenhof. Ce qui n'avait aucune conséquence sur les produits.
1,7 millions de poulets son abattus chaque jour en Allemagne ou l'on consomme environ 20 kilos de viande de volaille par an. Elle provient pour l'essentiel de l'élevage industriel dominé par quatre grands groupes, dont Wiesenhof est le plus important. L'abus d'antibiotiques et l'apparition de germes résistants a contraint récemment à un rappel de la viande déjà livrée aux grandes surfaces.
Les constructeurs allemands affichent leur scepticisme quant au développement des véhicules électriques. « Dieter Zetsche, président de Daimler estime que « la transition ne se fera pas en quelques années et doute qu'un grand nombre de véhicules à traction électrique soient mis en fonction dans les années qui viennent ». Wolfgang Schneider, vice président de Ford Europe estime qu'on « ne verra pas de tractions électrique en nombre significatif ans la décennie à venir ». « Le potentiel qu'offre le moteur à explosion est encore énorme », renchérit Martin Winterkorn, président du groupe VW. »
La traction électrique vient de connaître quelques déboires avec les incendies d'accumulateurs du modèle Volt de Chevrolet qui ont conduit à reporter sa mise en service, comme celle du modèle équivalent européen, l'Opel Ampera. Les chaînes de la Volt sont à l'arrêt. Chevrolet comptait en produire 60000, dont 45000 seraient vendues sur le marché US. Le constructeur recensait seulement 1600 achats en février. Même retenue de la clientèle pour la Nissan Leaf ou la Peugeot Ion.
Les sous-traitants, les producteurs d'accus notamment en font les frais. Les constructeurs soulignent le coût de développement de cette technologie  impossible pour eux de « construire un réseau d'alimentation couvrant le pays », souligne le président de Daimler. Le producteur d'électricité RWE assure également avoir perdu ses illusions sur la possibilité « de gagner de l'argent à partir de distributeurs de courants dans la décennie à venir ».
Les clients également se méfient. L'Ampera la première voiture électrique allemande coûte 42 000 euros. Opel a enregistré 7000 commandes et compte vendre 10 000 modèles. La traction électrique est pourtant incontournable à l'avenir mais se développera avant tout dans les grandes villes estime le président de VW .
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