Santé, les caisses en excédent | Impôt pour le service volontaire en question | Pacte budgétaire et MSE, les verts et le SPD se font mousser
jeudi 8 mars 2012 à 20:18 - permalien #1121
Arrêtez les voleurs", titre le Tagespiegel
Les caisses de sécurité sociale ont accumulé 19,5 milliards d'excédent. C'est le produit de la réforme de leur financement, de la hausse des cotisations, de l'introduction de la taxe de soins (« Praxisgebuhr »), de la réduction du remboursement de médicaments et de la décrue du chômage. Mais « cet argent il faut le dire appartient aux cotisants, souligne le Tagesspiegel berlinois ».
Les Allemands peuvent se réjouir parce qu'ils jouissent d'un système de santé de haut niveau -en dépit des réformes les plus foireuses. Et parce qu'il bénéficie actuellement d'un bon financement qui permet de voir l'avenir.
Le fait que cet argent appartient aux assurés ne signifie pas qu'il faut leur rendre. Mais réduire les cotisations permettrait de réduire le coût du travail et de créer de nouveaux emplois et de nouveaux cotisants ». On pourrait abroger la taxe de soins de 10 euros que doivent payer les assurés chaque trimestre, lorsqu'ils ont recours au médecin, au dentiste, ou à un établissement hospitalier et qui dissuade certains d'entre eux de se soigner.
« Les milliards de réserve pourraient également servir aux réformes indispensables qui devraient enfin être mises en œuvre, sans faire appel encore une fois au porte monnaie des assurés. Ils ne doivent en aucun cas servir à réduire la dette publique par quelque biais que ce soit. Et les caisses ne doivent pas changer leur politique de consolidation pour mieux rémunérer leurs dirigeants. »
Le système de financement par contribution, basé sur la solidarité, ne fonctionne pas si mal que cela. finalement Les assurés ne doivent pas se le faire voler non plus. Pas plus que leur argent.
*Faut-il faire payer l'impôt aux volontaires du service militaire et du service civil ? La question partage le gouvernement Merkel, rapporte le Frankfurter Allgemeine Zeitung (édition papier). Pour le ministère des finances il n'y a aucun raison d'épargner les revenus des engagés du service volontaire. La Bundeswehr souligne au contraire l'avantage d'être épargné par l'impôt, vu la modestie de la solde pendant 23 mois. Les ministères de la défense et de la famille s'opposent à ce que ceux qui « offrent volontairement leurs services à la société » soient traités comme tout autre salarié.
Depuis l'abrogation du service obligatoire, les volontaires peuvent s'engager pour 23 mois. Ils touchent au départ 777 euros de solde, 1000 euros au bout de six mois et 1150 euros ensuite. A titre de comparaison un soldat qui s'engage pour 4 ou 8 ans touche un salaire de 1680 euros soumis à l'impôt. A partir d'un an de service, le volontaire dépasse le plancher annuel de 8004 euros des revenus imposables -les volontaires du service civil touchent quant à eux 336 euros par mois et ne sont donc pas concernés par le débat.
Les avantages en nature, logement, vêtements, nourriture, transports....ne sont pas intégrés par le ministère des finances dans les revenus susceptibles d'être soumis à l'impôt. Mais « un sous officier qui s'est engagé pour une période de deux ans, doit contribuer lui à l'impôt à partir de son maigre revenu. On ne comprendrai pas qu'un soldat qui s'est engagé un mois de moins seulement que lui soit traité autrement et épargné par le fisc, souligne le quotidien de Francfort. » Depuis le 1er juillet, 8000 jeunes ont répondu à l'appel volontaire des armes. Tandis que 35 000 jeunes ont rejoint le service civil.
*Le SPD et les Verts roulent leurs muscles et veulent imposer à la chancelière la taxe sur les mouvements financiers comme condition à leur approbation du pacte budgétaire, avec frein à la dette et sanctions automatiques, imposées à l'ensemble des pays membres de l'Union,http://www.taz.de/Verhandlungen-zum-Fiskalpakt/!89191/ rapporte le Tageszeitung. Angela Merkel a besoin de leurs voix, car ces textes doivent être adoptés à la majorité des deux tiers selon la constitution, au Bundestag comme au Bundesrat, la seconde chambre du parlement ou la coalition démocrates-chrétiens et libéraux n'a pas la majorité.
Le gouvernement a certes adopté le projet de loi ce mercredi. La chancelière a vanté le succès du frein à la dette et du modèle allemand. Mais pour que celui-ci passe la rampe des deux chambres, l'opposition doit la suivre. Or c'est tout le problème du SPD et des Verts. "Car l'un et l'autre sont partisans sur le fond de la politique d'épargne et de réduction de la dette en Europe, même s'ils veulent tenter de tirer avantage en même temps de leur oui au projet du gouvernement.
Si l'arithmétique est de leur côté pour l'obtention des 2/3 des voix, la politique ne suit pas".
Les libéraux du FDP, alliés de la chancelière, ne veulent pas entendre parler de la taxe financière.
Que fera donc l'opposition si la coalition gouvernementale n'accède pas à ses revendications? Pour le moment le SPD comme les Verts se refusent à faire de leur prétention un préalable. "S'ils décidaient de voter non au texte du gouvernement faute d'avoir obtenu la taxe financière, l'Allemagne ferait chuter elle me le projet que la chancelière s'est acharnée à faire adopter".
Or le SPD et les Verts ont régulièrement approuvé sa politique lors des votes qui ont eu lieu au Bundestag, même quand Merkel n'avait pas besoin de leur voix pour obtenir une majorité simple. Voteraient-ils maintenant contre ce qu'ils estiment justifié au fond ? Non ce serait absurde.
Et en fin de compte les deux partis finiront par voter pour le pacte budgétaire. La chancelière le sait, tout autant que les libéraux. Ils vont s'appuyer sur cette conviction pendant les négociations avec les partis d'opposition sur l'introduction ou non de la taxe.
"C'est ridicule de voir la façon dont les Verts et le SPD se font mousser " commente le quotidien proche des Verts.
Commentaires
Aucun commentaire pour le moment.
:: Fil rss des commentaires de ce billet ::
Ajouter un commentaire