Pacte de stabilité, le SPD d'accord avec Hollande ? | Cumul retraite-emploi en vue | La Ruhr en dette rechigne contre l'impôt solidarité
mardi 20 mars 2012 à 16:51 - permalien #1129
L'ex ministre des finances Peer Steinbrück, qui pourrait être le prochain candidat chancelier du SPD estimait récemment qu'Hollande serait « naïf » de croire une « nouvelle négociation » du pacte possible. Ce que propose Hollande ne peut convenir aux sociaux démocrates allemands s'ils songent aux prochaines élections fédérales. Le candidat du PS poussé par la gauche radicale de Mélenchon veut impulser un retour en arrière sur la politique fiscale et sociale.
En fait les positions de Hollande se concilient peu avec celles du SPD et au fond elles s'affrontent à la politique de l'Allemagne. En cas de victoire cela provoquera des heurts dans le couple franco-allemand, quel que soit le futur chancelier à Berlin en 2013. Steinmeier, le président du groupe parlementaire du SPD le sait, Steinbrück aussi et Gabriel s'en doute -la critique de Steinbrück à la politique européenne de la chancelière lors du dernier débat au Bundestag sur ce point était ceci dit au moins aussi radicale que celle de Hollande, ndr.
Les retraités pourraient bientôt profiter de la kombi-Rente (combi-retraite) selon les projets de la ministre du travail, Ursula von der Leyen rapporte le Süddeutsche Zeitung. Jusqu'ici ils ne pouvaient pas percevoir un salaire de plus de 400 euros par mois s'ils poursuivaient leur activité après liquidation leur pension. Au delà de cette limite leur revenu est déduit de la retraite qui leur est accordée.
Il serait possible à l'avenir de cumuler la retraite et l'emploi, jusqu'à une limite équivalente au montant du salaire le plus élevé perçu au cours des 15 dernières années. Mais la kombi-retraite ne serait accessible qu'à partir de 63 ans et après 35 ans minimum de contribution à l'assurance retraite.
Concrètement un actif de 63 ans rémunéré 2555 euros brut, remplissant les conditions nécessaires à l'accès à sa retraite, percevra environ 1011 euros -en tenant compte des abattements pour retraite anticipée. Il pourra si le projet est adopté gagner 1544 euros en plus en poursuivant une activité professionnelle, au lieu de 400 euros seulement jusqu'à présent -et gagnera ainsi avec la Kombi-Rente autant que lorsqu'il était actif seulement.
Au delà chaque euro supplémentaire sera par contre déduit de sa pension. La fédération patronale salue ce projet qui lèverait une forme d'« interdiction du travail » pour les retraités. La confédération des syndicats estime que cela ne résout en rien le problème de la retraite à 67 ans. « Les retraités concernés seront contraints d'accepter une décote plus importante et percevront durablement leur retraite réduite de 14,4%. lire également sur mon BerlinBlog, "salariés et retraités de misère du modèle allemand"
*La Ruhr rechigne contre l'impôt solidarité à l'est souligne le Süddeutsche Zeitung . Les villes de la Ruhr sont contraintes de verser l'impôt solidarité aux Länder de l'est, vingt ans après la réunification, alors qu'elles sont elle mêmes en crise, leurs budgets municipaux en piètre état. 8 communes sur 400 ont des finances équilibrées.
Essen a une dette de plus de 2 milliards d'euros, dont 1/3 tient à la contribution de l'impôt solidarité. Duisbourg a du emprunter 500 millions pour payer sa part. Vingt ans après, l'impôt solidarité qui s'élèvera à 156 milliards pour la période 2005-2019, est devenu un système pervers selon le maire de Dortmund. Des villes de l'ouest sont contraintes de fermer certains de leurs services, tandis qu'à l'est des communes finissent par équilibrer leur budget avec leur contribution.
L'impôt solidarité devrait donc être versé, selon lui, par les communes qui ne sont pas endettées.
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