"L'euro ça roule","les juges sauvent Merkel"
jeudi 13 septembre 2012 à 21:04 - permalien #1222
Les juges de la cour constitutionnelle se sont pliés hier à la raison d'état. Après le Bundestag, un organisme constitutionnel de plus perd de sa signification et laisse la voie libre à l'Europe, conclu le quotidien. « Merkel a réagit aussitôt au jugement sur l'euro », titre de son côté le Tageszeitung, reproduisant une photo de la chancelière penchée attentive sur son portable sur les bancs du gouvernement au Bundestag, avec la légende : « Hallo trésor, ici tout est OK. L'euro ça roule, je rentre plus tôt que prévu à la maison aujourd'hui. Met déjà les patates au feu, j'apporte les roulades ».
Plus sérieusement le quotidien berlinois estime que le jugement de Karlsruhe « ne siffle pas la fin du jeu ». C'est maintenant la politique de la BCE qui est l'objet des litiges que devra trancher la cour cet automne. « Pas de quoi ramener le calme sur les marchés. »
Il s'agit de savoir si la banque centrale peut aider les états nationaux face aux taux d'intérêts surévalués ou si elle ne doit se préoccuper que de la stabilité de la monnaie. « Pratiquement tous les pays membres de la zone euro sont pour un élargissement du mandat de la BCE, seule la Bundesbank et la cour constitutionnelle de Karlsruhe dorénavant militent pour la seconde variante, l'orthodoxie pure -bien qu'aucun danger d'inflation ne soit en vue à l'horizon. La position allemande ne pourra pas l'emporter en fin de compte. Elle renforce seulement les incertitudes et aggrave de ce fait la crise.
 "L'avenir de l'Europe ne peut être décidé par les juges, commente le Berliner Zeitung. Ceux qui croyaient que le salut pouvait se trouver sur le terrain judiciaire doivent tirer la leçon du jugement d'hier. Comme dans ses jugements précédents sur l'intégration européenne, la cour a réaffirmé les droits du Bundestag, mais elle a évité de prendre une « décision historique », à l'encontre de ce qu'affirmait hier Gregor Gyzi, l'un des plaignant, pour le parti la Gauche".
Le jugement est trop étriqué pour cela et s'inspire avant tout de l'idée que « lorsqu'il est question de la sauvegarde de l'euro il ne s'agit pas de se mettre en travers du chemin. » On peut critiquer cette attitude ou s'en féliciter comme le font les groupes parlementaires au Bundestag. Mais la cour est restée fidèle à elle même. « Lorsqu'il est question sur le fond de l'intégration européenne, elle joue à plein titre son rôle d'acteur, mais quand cela devient sérieux elle se retire de la scène. »
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