"Steinbrück a ses chances contre Merkel"
dimanche 30 septembre 2012 à 20:04 - permalien #1232
"Mais il a sa chance contre Merkel. Elle est encore plus populaire que ne le fut Kohl et pour les Allemands tout va plutôt bien par rapport à leurs voisins selon le Tagesspiegel de Berlin. Mais le bonus de la chancellerie n'a rapporté aucune voix à la CDU jusqu'ici." Sur fond de grisaille économique montante, Steinbrück tombe à pic." Faut-il briser le pouvoir des banques ? Votez Steinbrück. Subventionner les loyers sociaux ? Steinbrück. Conforter les retraites ? Même chose". Et en ce qui concerne la question de l'Europe, la plupart des capitales, Paris en premier aimeraient bien changer de chancelier.
"La chancelière est vue à l'étranger comme une « Kaiserin » qui impose ses diktats et à l'intérieur comme celle qui ne respecte jamais les lignes rouges qu'elle a tracé elle même. Ses promesses ne sont en aucun cas une garantie."
Le SPD a la chance de pouvoir faire campagne en disant nous ne faisons pas tous autrement, mais nous le faisons mieux. Et même Helmut Schmidt, ex-chancelier social démocrate et homme politique préféré des Allemands le dit : « Steinbrück est celui qui peut être chancelier ».
Il s'en est pris aussitôt à la chancelière en l'appelant à être plus honnête dans la crise de l'euro note le Süddeutsche Zeitung. Elle doit dire la vérité enfin aux Allemands. La Grèce ne pourra pas se refinancer sur les marchés dans les 7 à 8 années qui viennent. Et il faudra l'aider aussi longtemps que nécessaire.
Il s'est prononcé strictement contre la sortie de la Grèce de l'euro-zone et à ceux qui prônent de l'éjecter d'un air martial il faut dire : vous ne savez pas de quoi vous parlez. Les ébranlements politiques et économiques seraient dévastateurs.
Pour le moment il est à 38 % dans les sondages contre 53 pour Merkel, souligne le Financial Times Deutschland. Pour gagner il devra mobiliser même ses nombreux critiques au sein du SPD, l'aile gauche en particulier. Et la popularité d'un chancelier n'est pas tout, Schröder était plus apprécié que Merkel en 2005. Il a tout de même été battu.
Steinbrück, est la bête noire au sein de l'union chrétienne car il sait parler aux électeurs du centre. Mais comme Schröder il risque d'avoir quelques problèmes avec l'aile gauche de son parti. Steinbrück défend toujours L'agenda 2010 -les mesures de réformes du marché du travail- qui a coûté son élection à Schröder en 2005. Il considère comme des pleurnichards les fonctionnaires du parti qui geignent toujours contre les mesures HarzIV et la retraite à 67 ans.
Steinbrück arrive, Beck s'en va, commente le Tageszeitung. Kurt Beck, ex-président du SPD et plus vieux ministre président en poste -il gouverne le Rheinland-Pfalz depuis 18 ans- démissionne quant à lui de ses responsabilités pour « raisons de santé ». C'est un homme politique « sanguin », qui gouverne avec ses tripes, souligne le Süddeutsche Zeitung.
Difficile de d'imaginer sans le visage qui se colore alors qu'il s'emporte à propos de la politique pour les retraités. Mais ces derniers mois ont été un calvaire pour lui face aux dérapages et aux attaques personnelles qu'il a du endurer.
Beck a transformé le Rheinland-Pfalz, mais il n'était question ces derniers mois que de ses erreurs. Et surtout de sa faute la plus grave, la construction d'un gigantesque parc de loisir au Nurburgring -le circuit automobile. Un projet dont personne n'a besoin et qui coûte 300 millions aux contribuables.
Il a désigné celle qui va lui succéder, Malu Dreyer, ministre des affaires sociales du gouvernement du Land. Considérée depuis longtemps comme la princesse héritière du ministre président, nombre d'observateurs l'avaient rayée de la liste lorsqu'elle annonça il y a six ans lors d'une conférence de presse qu'elle souffrait de sclérose en plaque -elle se déplace en chaise roulante. C'était une erreur.
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