Draghi, "faux-monnailleur" ou "Prussien du sud?
jeudi 25 octobre 2012 à 15:10 - permalien #1249
Dans ce contexte le banquier italien a défendu le rachat par la BCE des obligations d'état des pays en difficulté en cas de besoin, prenant explicitement le contre-pied du président de la Bundesbank, Jens Weidmann. Ces rachats sont une manière, selon ce dernier, d'alimenter la planche à billet et de pratiquer une politique de financement des états, interdite par les statuts de la BCE. La banque centrale européenne doit au contraire de se concentrer exclusivement sur la stabilité des prix. Une accusation qui a conduit les adversaires de la politique de Draghi à déposer plainte auprès de la cours de Karlsruhe. Celle-ci devrait se prononcer prochainement et pourrait renvoyer les plaignants devant la cours européenne pour le jugement final.
Draghi s'est défendu habilement devant les parlementaires en soulignant que la déstabilisation actuelle des marchés financiers au sein de la zone euro, est due aux incertitudes quant à l'avenir de la zone elle même. La politique des taux de la BCE se traduit ainsi par des taux de crédits totalement différents selon les pays. Une « anomalie » qui nécessite des mesures particulières en urgence pour ramener le calme et la confiance. C'est ce préalable qui doit être rétabli en premier lieu, afin que la BCE puisse effectivement exercer son mandat en toute efficacité.
Draghi n'a pas manqué de souligner cependant -abondant cette fois à nouveau dans le sens de ses critiques- que les pays en difficultés sont aussi responsables de leurs déboires et ne peuvent s'épargner les réformes indispensables.
Une « leçon de cours de formation avancée pour école populaire » en quelque sorte sur « la transmission de la politique monétaire », selon le Süddeutsche Zeitung. Le président du Bundestag, le démocrate-chrétien Norbert Lammert s'est réjoui de la prestation de Draghi devant les députés, soulignant qu'elle avait permis de renforcer la confiance entre le gouvernement, le parlement et la banque centrale. Il a été très convainquant, souligne Norbert Barthle, expert démocrate-chrétien pour les questions budgétaires, dans le Süddeutsche Zeitung.
« Draghi nous a donné l'impression d'être un prussien du sud de l'Europe. »Une claque pour Jens Weidmann.
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