Trio nazi, le côté obscur des services de renseignements | Obama, président des Allemands
jeudi 8 novembre 2012 à 14:33 - permalien #1254
« Il ne suffit pas d'invoquer l' erreur humaine, comme le fait Frank Henkel le ministre démocrate-chrétien de l'intérieur de la ville-état de Berlin. Le soupçon que ces destructions étaient intentionnelles est au contraire bien ancré. Toute la question est de savoir dans quelle intention ? »
La commission d'enquête du Bundestag avait déjà découvert en septembre qu'un « soutien » du trio nazi avait été de 2000 à 2011, un « homme de confiance » -étiquette officielle pour un indicateur- des services de la police criminelle de Berlin (LKA). Il s'agissait d'un ancien dirigeant du groupe raciste « Blood & Honour » auquel on suppose que le trio criminel fut lié. L'homme les avait aidé lors de leur recherche d'une planque clandestine, et en leur fournissant des explosifs notamment. Il aurait ensuite donné des renseignements sur leur lieu de retraite qui n'ont jamais été exploités.
La commission d'enquête a mis à jour également les liens probables avec le Klu-Klux-Klan en Allemagne. Deux policiers du Land de Bad-Würtemberg étaient membres du KKK -et étaient toujours en activité en octobre dernier. L'un d'eux était le chef de la jeune policière Michèle Kiesewetter, qui a très vraisemblablement abattue par le trio nazi. Encore une fois des actes et dossiers concernant les policiers du KKK ont également disparus.
Originaire de Thuringe, les trois membres du trio-nazis vivaient clandestinement dans le Land de Saxe voisin, et ont perpétrés leurs crimes dans l'ensemble de l'Allemagne, la Bavière en particulier. Les commissions d'enquête mises en place par le Bundestag et les Länder concernés tentent de faire la lumière sur les raisons pour lesquelles ils ont pu ainsi échapper totalement aux forces de polices et aux services de renseignements. Officiellement l'origine de ces crimes était attribué à la mafia turque et la piste nazie n'a jamais été exploitée sérieusement en dépit des demandes des familles des victimes, soupçonnées à l'époque d'avoir trempé dans l'élimination des leurs. , voir à ce propos la revue de presse.
*L'Allemagne aime Obama , «son  prix Nobel de la paix », commente le Frankfurter Allgemeine Zeitung. 92 % des Allemands étaient en faveur de sa ré-élection. Il est rare que les Américains fassent quoi que ce soit qui réjouissent les Allemands avec une telle unanimité. Qu'il soit devenu le plus grand utilisateur de drones de tous les temps, et qu'il n'aie pas fermé Guantanamo qui heurte n'y change rien. « Un président républicain serait châtié pour une telle politique. Obama lui incarne au contraire l'image du bon américain auquel on peut en toute quiétude confier le sort de la planète. »
La chancelière et lui ont de quoi s'entretenir. Les relations entre les USA et l'Europe ont de plus en plus été relégués au second plan sous le « premier président pacifiste ». La mise en place d'une zone de libre échange transatlantique serait à la fois décisive sur le plan économique et d'une haute valeur symbolique pour la cohésion de l'ouest dans un monde en bouleversement. Les deux partenaires ne doivent plus mettre en œuvre des politiques toujours plus divergentes face à la la crise financière.
Obama n'a jamais été un partisan de la politique de consolidation budgétaire de la chancelière, mais il devrait lui même se heurter bientôt aux frontières de sa politique d'endettement dans les débats budgétaires avec le congrès.
"La meilleure moitié de l'Amérique est à l'origine de la ré-élection d'Obama" selon le Tageszeitung, proche des verts.  Les femmes, les noirs, les jeunes, les pauvres et les citadins ont permis sa victoire contre Mitt Romney. L'Amérique libérale l'emporte avec la reconnaissance du mariage homo dans trois états et de la consommation de Marihuana dans deux autres.
« The best is yet to come », a promis le président réélu, la réalité est tout autre. Les USA risquent d'éclater et Obama a reconnu le danger. Les blancs des couches inférieures envoient leurs enfants dans des écoles de misère avec les enfants noirs et latinos. Les universités il ne faut pas y songer, elles sont trop chères. « La fracture sociale a remplacé la fracture raciale. Et les communautés différentes ne se « rencontrent » plus, du jardin d'enfant à l'église en passant par les centres commerciaux ou les hôpitaux.
Obama n'y a pas changé grand chose et lors de son second mandat il ne devra pas seulement faire preuve de son autorité par l'arrestation d'Osama ben Laden, mais aussi en fermant Guantanamo. Son prédécesseur avait également démontré qu'il était possible à un président Américain de faire valoir ses exigences à l'égard d'Israël. Mais le plus difficile sera sans doute de répartir les maigres ressources financières dont il dispose afin de ne pas décevoir une fois de plus ceux qui l'ont ré-élu. Ce serait fatal. Car la plus grande force de l'Amérique est de croire le rêve américain toujours possible. »
« Le souffle du combat des civilisations traverse la politique américain, estime le Süddeutsche Zeitung. Pour dire les choses simplement, les familles blanches qui vivent à la campagne ou dans les périphéries urbaines, veulent une autre Amérique que les Latinos, les populations urbaines ou les jeunes. L'opposition entre les démocrates et les républicains incarne cet antagonisme de milieux différents qui n'est pas comparable à l'opposition entre les sociaux démocrates et les Verts d'un côté, la démocratie chrétienne et les libéraux de l'autre en Allemagne. »
La perspective d'une grande coalition entre les deux camps républicains et démocrates sur la base de réformes consensuelles est quasi nulle. Après un compromis sur le prochain budget « ce sera la bataille au couteau ».
Obama doit en même temps ne pas négliger l'international. Il ne s'agit pas avant tout de la vieille rengaine selon laquelle l'Amérique se détourne de l'Europe, mais de la Syrie, de l'Iran et de son programme nucléaire, d'israël et de la politique de Netanjahu, des crises de la Tunisie à l'Afghanistan. Romney a donné une idée de toutes les erreurs que pourrait faire l'Amérique durant sa campagne.  Obama devra s'engager encore plus activement au cours de son second mandat, tant en ce qui concerne la Chine, que le monde de l'islam.Â
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