"Le centre est devenu vert" selon Jürgen Trittin | Qui porte le deuil de Jonny ?
lundi 19 novembre 2012 à 14:33 - permalien #1263
Ce qui explique en partie d'ailleurs le choix de Katrin Göring-Eckhardt, présidente du synode de l'église protestante, à la place de Claudia Roth, pour former avec Jürgen Trittin, le duo de tête du parti lors des prochaines élections fédérales en 2013. Les verts veulent suivre l'exemple de Stuttgart et du Bad Würtemberg ou leur parti l'a emporté récemment sur la CDU, en devançant même les sociaux démocrates, pour l'élection à la tête de la capitale du Land et pour l'élection du ministre-président, deux postes monopolisés par la démocratie chrétienne depuis des décennies.
Il leur fallait donc une tête de liste incarnant leur responsabilité, leur ancrage au centre, pour accompagner Trittin, qui reste marqué à gauche. Celui-ci expliquait ce week-end : « nous avons déplacé le centre de la société vers l'écologie ». Les démocrates-chrétiens n'ont plus le monopole du centre selon lui, et les verts ne doivent pas « devenir conservateur », le courant « mainstream » s'étant au contraire rapproché des écologistes.
Habitué des formules percutantes il a lancé :« les verts étaient déjà pour la parité homme femme, alors qu'à l'Union chrétienne les femmes étaient simplement autorisées à servir à table. »
*Qui doit porter le deuil de Jonny K, enfant d'un père allemand et d'une mère thaïlandaise, tué par un groupe de jeunes originaires de la communauté turque sur l'Alexander Platz ? Un meurtre qui a choqué l'Allemagne. Trois des agresseurs supposés ont quitté l'Allemagne pour se réfugier en Turquie et en Grèce, note le Berliner Zeitung.
« Nous sommes en deuil de Jonny », affirme un groupe de 16 Allemands d'origine turque sur Facebook. Ils critiquent avant tout les associations de migrants qui partagent pour beaucoup l'opinion selon laquelle « jonny n'était pas des nôtres ». J'ai attendu en vain un mot de regret », explique L'auteur Gülci Wilhelm, l'une des signataires. « Aucun élu d'origine turque, de die Linke à la CDU en passant par le chef des verts Cem Özdemir y compris ne s'est exprimé. Quand des enfants d'origine turque sont victimes c'est l'indignation, mais quand ils sont coupables, c'est le silence ». Le « nationalisme » turc serait à l'origine de ce deux poids deux mesures.
« Il ne faut pas ranger les gens dans des catégories du style : ce n'est pas l'un des nôtres », insiste Ercan Yasaroglu, travailleur social à Kreuzberg. La violence menace tout le monde. Les causes proviennent de la famille ou le dialogue entre génération n'existe plus. « Les valeurs telles que la solidarité, l'amour, le respect ne sont plus transmises, il n'est plus question que de consommation ». Ce qui coupe l'herbe sous les pieds du contrôle social. Une mentalité irresponsable se développe chez les jeunes et lève les interdits : « si grand-père me paye un bon avocat j'en aurais pas pour plus d'un an ».
Kenan Kolat, le plus puissant des lobbyste turc-allemands renvoie la balle. Il ne faut pas ethniciser le débat selon lui. « Quand un jeune d'origine allemande blesse à mort un jeune d'origine allemande également, je n'ai rien à dire » explique le président de la communauté turque en Allemagne, qui précise qu'il a participé à la cérémonie funéraire pour Jonny K. Et rendra visite bientôt sa famille.
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