Report du procès des nazis de la NSU, nouveau fiasco
mardi 16 avril 2013 à 17:38 - permalien #1328
Rappelons que ce sont même les familles des victimes, dont huit d'origine turques, qui étaient soupçonnées d'être les auteurs des meurtres. Une hypothétique "Döner maffia" était officiellement évoquée-par la police et les médias- comme l'inspiratrice de ces crimes en série. Les familles pointant la responsabilité probable de l'extrême droite néo-nazie ne furent jamais écoutées.
Un jugement qui souligne ouvertement la faillite du tribunal münichois, selon le "S Z", dans un procès "hautement sensible". Les juges n'ont visiblement pas eu la moindre sensibilité à l'égard des familles des victimes et de leur origine. Ils ont au contraire déclenché un esclandre, en Allemagne et en Turquie. L'incapacité du tribunal à faire appliquer aussitôt le jugement de Karlsruhe de vendredi et le report du procès est par ailleurs une "catastrophe" selon les avocats des familles des victimes qui s'étaient préparées à être présentes le jour de l'ouverture du procès en organisant leurs voyages, déplacements, et vacances et ne seront pas là au complet, par contre, dans trois semaines.
Mais le report est aussi une solution en même temps qu'un fiasco pour le quotidien de Münich. Il évite des solutions précipitées et de nouvelles erreurs de la justice. Le procès devra faire le lumière sur ces crimes, en respectant la douleur des victimes et les règles de la loi.
Le procès qui devait débuter mercredi doit instruire les plus horribles des crimes en série d'extrême droite qu'ai jamais connu la république fédérale, dont les autorités par ailleurs n'ont pas été capables de protéger ses citoyens aux racines étrangères pour empêcher leur mort, résume le Frankfurter Allgemeine Zeitung. Mais il prend lui aussi peu à peu un chemin tragique. Le tribunal se montrant incapable d'apprendre et de comprendre que l'égalité des chances d'assister au procès en direct n'étant pas respecté par sa politique d'accréditation au dépend des médias turcs, la légalité du procès lui même était menacée.
Le jugement de Karlsruhe sur ce point lui offrait la possibilité d'accorder un supplément de places en urgence avant l'ouverture du procès. La décision de reporter le procès de trois semaines et de renouveler complètement les accréditations pour les médias dans une salle qui sera toujours aussi exigue risque au contraire de relancer de nouveaux conflits pour accueillir plus de candidats alors que le nombre de place est toujours aussi restreint.
Le procès et le juste jugement des coupables ne dépendra pas certes du nombre de journalistes allemands ou turcs qui assistent aux séances. Mais on n'aurait pas du permettre à postériori à un groupe de terroristes de pouvoir discréditer encore la justice.
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